L'Hôtellerie Restauration No 3793

Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR172277 LES TEMPS FORTS DE LAQUINZAINE 14 L’Hôtellerie Restauration N° 3783 - 14 octobre 2022 “Aujourd’hui, les RevPAR sont revenus à des niveaux soit égaux, soit supérieurs à ceux que les établissements connaissaient avant la crise sanitaire”, s’est réjouit Stéphane Botz, associé et directeur national KPMG Hospitality, lors de la présentation, le 4 octobre à Paris, de l’étude annuelle portant sur l’industrie hôtelière en France. La forte clientèle domestique et le retour de la clientèle étrangère et long courrier, plus rapide qu’espéré, ont permis d’augmenter les prix moyens, comme à Paris où ceux-ci ont atteint + 35 % cet été par rapport à 2019. Ces forts prix moyens conjugués à de bons taux d’occupation permettent d’atteindre les niveaux de résultat bruts d’exploitation de 2018 et 2019, de très bonnes années. En effet, même s’ils ont augmenté les salaires, les hôteliers n’ont pas pu recruter autant de personnel qu’ils l’auraient souhaité. Par conséquent, la répercussion sur la masse salariale ne s’est pas encore produite. De plus, la renégociation sur les coûts de l’énergie en cours n’obère pas encore les comptes d’exploitation des hôtels. En 2023, en revanche, s’il n’y pas d’aide de l’État, les effets seront très forts sur les résultats, puisque l’énergie pourrait coûter entre deux à cinq fois plus cher. En matière de fréquentation, si les clientèles étrangères sont progressivement revenues sur tout le territoire, l’enjeu se place désormais, selon Stéphane Bolz, sur la qualité de la clientèle recherchée. L’hôtellerie de luxe évolue, portée par le ‘slow tourism’, privilégiant la simplicité et l’expérimentation plus que la recherche d’espace. Le consultant insiste aussi sur la tendance des circuits courts dans l’hôtellerie, en raison du télétravail qui reste d’actualité et favorise les week-ends prolongés. Les mois à venir seront cruciaux, à plusieurs titres, pour le secteur. La situation géopolitique instable oblige tout d’abord à la prudence : “Il faut laisser passer l’hiver et nous verrons ensuite”, affirme Stéphane Bolz. Toutefois, la forte clientèle domestique et la recherche de lieux sûrs par la clientèle étrangère pourraient être bénéfiques pour la destination France. Hausse des taux d’intérêt Autre sujet de préoccupation, la hausse des taux d’intérêt, qui oblige les investisseurs à repenser le coût et le financement de leurs investissements. Toutefois, cela n’a pas empêché de nombreuses transactions d’avoir lieu ces derniers mois, malgré la réticence des banques. Enfin, KPMG note l’appétence récente des investisseurs vers le résidentiel géré (comprenant une offre de services) pour les moyens et longs séjours, en réponse au durcissement de la législation encadrant les locations de meublés touristiques. “Cette tendance va venir bousculer le marché, notamment du côté des résidences de tourisme”, prédit l’expert. KPMG confirme la reprise pour l’hôtellerie française, malgré les incertitudes Lors de la présentation de l’enquête annuelle du cabinet d’étude, Stéphane Botz, associé et directeur national KPMG Hospitality, a salué les performances du secteur, qui retrouve les niveaux de 2019. Toutefois, le contexte incite à la prudence. Depuis le 1er octobre, les fiches de paie des Grands Buffets, à Narbonne (Aude), sont indexées (à la hausse) sur l’inflation, et les salaires seront réajustés tous les six mois. “Ainsi, les salariés des Grands Buffets ne seront pas victimes de l’augmentation du coût de la vie”, justifie le patron du restaurant, Louis Privat. Une mesure adoptée par le fondateur des Grands Buffets dans un contexte d’augmentation des prix, mais aussi de difficultés à fidéliser le personnel dans le secteur de la restauration. Louis Privat avait d’ailleurs déjà consenti une augmentation salariale moyenne de 30 % au 1er janvier dernier (prenant en compte la pénibilité des métiers au sein du restaurant) pour pérenniser les postes et embaucher 25 salariés en six mois. “Ces efforts salariaux sont compensés par une augmentation du prix du menu bien accueillie par la clientèle”, précise Louis Privat. Aux Grands Buffets, les salaires sont indexés sur l’inflation © DR Roselyne Douillet À Paris, les prix moyens ont atteint + 35 % cet été par rapport à 2019. © GETTYIMAGES

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