La fermeture de la centrale de règlement des titres (CRT) est lourde de conséquences pour les professionnels. Romain Vidal, restaurateur et référent titre-restaurant pour le Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), se fait l’écho du secteur. ÉDITO S’accrocher Pour Romain Vidal, les restaurateurs et commerçants sont les grands perdants, au lendemain de la disparition de la CRT. Les restaurateurs en colère contre les émetteurs de titres-restaurant 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3795 - 31 mars 2023 Retrouvez l’intégralité des éditos de la rédaction lhotellerie-restauration.fr/hashtag/édito IMAGES DE UNE : © GETTYIMAGES, © ROMEO BALANCOURT, © DR On a tenu bon, on n’a rien lâché. On s’est battu pour notre liberté d’entreprendre.” Ce sont les mots d’Alain Fontaine, restaurateur à Paris, vendredi 24 mars. Car, une fois de plus, des professionnels de l’hôtellerierestauration ont été la cible de dégradations en marge des manifestations contre la réforme des retraites. Les messages de soutien ont défilé sur les réseaux sociaux ce week-end. À l’instar d’Éric Guérin, chef de la Mare aux oiseaux, sur Instagram : “Aujourd’hui j’ai envie d’avoir une pensée toute particulière pour tous ceux qui œuvrent dans notre profession et que l’on n’entend pas ! Il y a ceux qui en centre-ville sont obligés de fermer face aux manifestations. Certains se sont retrouvés avec leurs terrasses, leurs vitrines brisées tout comme leurs rêves. Pour d’autres, dont je fais partie, installés à la campagne, c’est l’absence de carburant martelée dans les médias qui provoque les salles vides, les annulations de chambres alors que nos réservoirs sont aussi pleins que nos chambres froides !” Un nouveau problème qui vient s’ajouter à la déjà trop longue liste : la crise énergétique, l’inflation, la pénurie de recrutement… Dire que la profession pensait avoir surmonté le plus dur après la crise sanitaire. “Pourtant on ne les entend pas les hôteliers-restaurateurs, fidèles à leurs habitudes, ils s’accrochent à leur ouvrage, et travaillent pour vous accueillir avec le sourire…”, conclut Éric Guérin. Vos commentaires LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE Depuis la dissolution de la centrale de règlement des titres (CRT), fin février, “la grogne monte parmi les restaurateurs et les commerçants”, avertit Romain Vidal, élu au Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR). Désormais, les restaurateurs ne peuvent plus déposer les titres-restaurant papier dans un point de vente du grossiste Metro, ni opter pour le délai de remboursement dit lent (21 jours), qui permettait aux commerçants de profiter d’une commission basse (entre 1,5 et 2 %). “Les professionnels doivent envoyer les titres papier dans une seule enveloppe, à une seule adresse, en Chronopost. Par ailleurs, la tarification est devenue plus complexe : on ne sait pas exactement, quand on envoie les titres, combien on va récupérer. En cause, les frais annexes : le coût de l’enveloppe, le papier de remise pour bénéficier de l’assurance perte et vol, les frais de traitement du titre, les pénalités... Aujourd’hui, les titres papier des émetteurs historiques coûtent entre 4,5 et 6 % - le double par rapport à l’année dernière -, contre 4 à 5 % pour un ticket dématérialisé”, constate-t-il. Vers une dématérialisation forcée Dès lors, les professionnels se retrouvent face à deux solutions. “Soit les restaurateurs refusent les titres papier et perdent des clients, ce qui génère une perte de chiffre d’affaires, soit ils acceptent de garder ces clients, acceptent un coût des titres-restaurant plus élevé et perdent alors en rentabilité. Dans tous les cas, ils sont perdants, et cela suscite beaucoup de colère. Les restaurateurs prennent déjà sur leurs marges pour absorber l’inflation et résister à la crise. Mais aujourd’hui, l’augmentation des commissions, c’est trop”, tempête le directeur de la brasserie parisienne Le Sully. Pour Romain Vidal, 2023 sera une “année charnière, qui va peut-être marquer la transition vers la dématérialisation”, non sans heurts : “De plus en plus de restaurateurs vont refuser les titres papier à court terme, car c’est devenu trop cher. Il n’y a eu aucune concertation au préalable, les émetteurs ont donné les informations à la dernière minute. On nous donne le mauvais rôle, et nous allons porter tout le préjudice de cette dématérialisation. La fin de la CRT est un rendez-vous manqué par les émetteurs.” Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR973898 Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Service Emploi & Annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 36 pages Imprimeur : Roularta Printing - Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Éditeur : SAS SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0925T79916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 €/temporairement 1,54 € (hebdomadaire/temporairement quinzomadaire) De l ’info, des métiers, des passions Violaine Brissart Une vraie galère ! Il faudrait qu’au niveau syndical, il soit décidé que l’ensemble des restaurateurs refusent les titres papier. D’ailleurs pourquoi continuer à distribuer des titres papier, alors que ce serait tellement plus simple avec que des cartes TR ? Commentaire de Thomas MIZRACHI sur www.lhotellerie-restauration.fr Nous le refusons depuis le 1er février, et pas de grand changement. Les clients ont été informés depuis le début de l’année et malgré tout, ils viennent quand-même. Commentaire de La Causerie des Chartrons sur Facebook Avis partagé ! Pour notre part arrêt des titres papier. Trop de contraintes et coûteux. Commentaire de Restaurant le Vulcano à Châlons-en-Champagne sur Facebook Je trouve ça fou que personne ne nous ait demandé notre avis… Commentaire de Christophe Tagliante sur Facebook © DR Romy Carrere
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