L'Hôtellerie Restauration No 3795

3 31 mars 2023 - N° 3795 L’Hôtellerie Restauration Grèves et manifestations : les CHR souffrent et les syndicats sonnent l’alarme “Jeudi soir, nous avons dû fermer les bars et les restaurants du quartier Bouffay, lieu de concentration des casseurs à Nantes”, raconte Catherine Quérard. La vice-présidente du GHR, également hôtelière-restauratrice, s’inquiète : “À Nantes, nous observons des baisses de 15 à 50 % du chiffre d’affaires dans les CHR.” Rien ne va plus. En plus des PGE à rembourser, de l’inflation galopante sur les produits alimentaires et l’énergie, viennent s’ajouter les grèves et manifestations à répétition des opposants à la réforme des retraites. Transports à l’arrêt ou presque, poubelles qui s’accumulent et saccages dans les rues en marge des manifestations, tout impacte l’activité des hôteliers comme celle des restaurateurs. “Dans les restaurants, à Paris et dans les grandes villes, la baisse d’activité est de l’ordre de 25 %”, estime Pascal Mousset, président du GHR ParisIDF. Et cela s’aggrave dans les quartiers où le ramassage des ordures n’a plus lieu et ceux à proximité des gares, où les voyageurs ne sont plus au rendez-vous : là, le GHR parle d’une chute de l’activité qui peut atteindre 50 % les jours de grèves et de manifestations. Dans la capitale, les lieux de restauration situés dans les zones de violences enregistrent “une baisse du chiffre d’affaires qui va de 50 à 80 %, voire 100 %”, a indiqué Didier Chenet, président du GHR, sur l’antenne de France Info le 24 mars. “Prises au piège” Autre constat : les blocages sur les routes et la pénurie de carburant limitent les déplacements, en particulier à l’heure du déjeuner, d’où des restaurants désertés notamment au Havre (Seine-Maritime), à Nantes, Rennes (Ille-et-Vilaine) ou encore Angoulême (Charente). Fabienne Ardouin, présidente en charge de l’hôtellerie au GHR, constate quant à elle “des réservations anormalement faibles à Paris pour les prochaines semaines”. Même scénario du côté de Catherine Quérard : “Sur la côte atlantique, les annulations de séjours se multiplient pour les vacances de Pâques.” “Nous sommes dans une situation de tension très forte pour nos entreprises, qui subissent très directement le contrecoup des tensions sociales dans le pays”, souligne pour sa part Thierry Marx. Le président confédéral de l’Umih parle d’une “situation sociale et économique très dégradée sur l’ensemble du territoire - blocages, violences, poubelles pas ramassées… -, qui nous empêche d’exercer notre activité. Nos entreprises sont prises au piège d’une contestation sociale alors qu’elles sont dans une situation d’extrême fragilité économique”, dit-il encore. En effet, certains indépendants en sont déjà à puiser dans leur trésorerie, confirme Catherine Quérard. De son côté, Didier Chenet a demandé à la Première ministre, Élisabeth Borne, de faire enlever les tonnes de déchets qui jonchent les trottoirs des villes, d’assurer la mobilité de tous et de protéger les personnes comme les établissements de toute dégradation. Car il y a urgence : selon le GHR, Paris enregistre une baisse de 20 à 30 % de réservations de la clientèle étrangère dans les hôtels et de 15 % pour les séminaires. Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR674042 Transports à l’arrêt ou presque, poubelles qui s’accumulent et saccages dans les rues en marge des manifestations, tout impacte l’activité des hôteliers comme celle des restaurateurs. Léa Boari, au centre, accompagnée de Théo Birlinger (3e) et Dorine Poisbleau (2e). © GETTYIMAGES PARIS Entre manifestations, grèves des transports et des éboueurs, insécurité et incivilités, la fréquentation des hôtels et des restaurants est en chute libre dans les villes. L’Umih et le GHR réagissent. Anne Eveillard Le GHR d’Île-de-France a mené une enquête les 23 et 24 mars auprès des professionnels parisiens, afin d’évaluer l’impact des mouvements sociaux sur la fréquentation des établissements de la capitale : • 95 % des professionnels interrogés déclarent identifier une baisse de la fréquentation depuis le début des mouvements sociaux. • En moyenne, le GHR comptabilise 21 % d’annulations, avec un pic autour de 25 % pour les bars, cafés, brasseries et restaurants. • Le chiffre d’affaires de ces établissements s’en trouve amputé en conséquence, avec une baisse de 24 % en moyenne. • Depuis début mars, les hôtels parisiens accusent quant à eux 15 % d’annulations de séjours. • Quant aux traiteurs, ils déclarent un impact sur leur chiffre d’affaires de plus de 40 % depuis le début des mouvements sociaux. Une situation qui s’explique notamment par les annulations des événements du fait des grèves des transports. Une chute de la fréquentation à Paris Dark stores : la mairie de Paris obtient gain de cause Léa Boari remporte la Master Cup Cafés Richard En juin 2022, la mairie de Paris a ordonné aux sociétés Frichti et Gorillas Technologies de restituer à leur activité d’origine plusieurs dark stores, qui sont des locaux d’entreposage permettant la livraison rapide de produits de consommation courante commandés par internet. Le conseil d’État a jugé le 23 mars que les dark stores sont bien des entrepôts au sens du code de l’urbanisme et du plan local d’urbanisme parisien. Les deux sociétés auraient dû déposer une déclaration auprès de la mairie de Paris pour utiliser comme dark stores des locaux qui étaient à l’origine des commerces traditionnels et la ville de Paris pouvait s’opposer à cette transformation. Le conseil d’État considère que la mairie de Paris avait le droit de demander à ces deux sociétés de restituer ces locaux à leur activité d’origine, les entrepôts étant interdits en rez-de-chaussée sur rue à Paris. Léa Boari, élève en mention complémentaire bar au lycée hôtelier de la Rochelle, a remporté la Master Cup Cafés Richard, dont la quatrième édition se déroulait, le 22 mars, à l’Académie du café à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Grâce à son expresso Martini baptisé Doux lit Dulli (du nom d’une montagne éthiopienne), Léa Boari s’est imposée sur le podium devant Dorine Poisbleau, de la CCI Pierre Cointreau à Angers (Maineet-Loire), et Théo Birlinger, du lycée hôtelier Alexandre Dumas à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin). Le coup de cœur du jury a été attribué à Clémentine Lerebourg, du lycée François Rabelais à Ifs (Calvados). © DR

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