L'Hôtellerie Restauration No 3803

4 L’Hôtellerie Restauration N° 3803 - 21 juillet 2023 “Nous ne sommes pas contre les locations touristiques de courte durée, nous souhaitons juste que les règles soient les mêmes pour tous. Nous faisons face aujourd’hui à de véritables sociétés qui exercent le métier d’hôtelier sans en avoir les contraintes”, a résumé Véronique Siegel, présidente de l’Umih hôtellerie. Mercredi 12 juillet, elle a présenté à La Rochelle (Charente-Maritime) les revendications de son organisation à l’occasion d’un point presse sur la régulation des meublés de tourisme. “Nous souhaitons que tous les meublés soient enregistrés, que les propriétaires aient les mêmes obligations que nous, notamment en ce qui concerne les normes incendies, qu’il y ait un rééquilibrage fiscal et que les maires puissent avoir la main sur la régulation, par exemple pour limiter les nuitées”, a détaillé la responsable. À ses côtés, des élus de La Rochelle et Saint-Malo, deux communes déjà engagées dans cette voie. La première a tenté des solutions de compensation, la seconde a misé sur les quotas. Toutes deux sont dans l’attente de décisions de justice. “Il y a urgence à changer de braquet et pour cela nous sommes en étroite collaboration avec les organisations professionnelles”, a assuré Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle, dépité par la spéculation immobilière qui s’est instaurée dans sa ville. Instaurer un cadre national “Nous n’arrivons plus à recruter dans nos établissements saisonniers faute de logements disponibles”, a abondé Éric Abihssira, vice-président confédéral de l’Umih. Président de l’Umih 17, Guillaume Jacques a de son côté précisé que “ce problème est le même dans les îles de Ré et d’Oléron, et plus globalement sur toute la côte.” Les professionnels comptent également sur les parlementaires pour instaurer un cadre national. Annaïg Le Meur, députée du Finistère, a fait le déplacement à La Rochelle en tant que co-rapporteure d’une proposition de loi visant à “remédier aux déséquilibres du marché locatif en zone tendue” qui doit être présentée cet automne. Parmi les articles en projet, il est question “d’imposer le DPE à tout bâtiment ; que les maires puissent obtenir les numéros d’identification des meublés et les changements d’usage ; qu’il soit possible d’attribuer un usage précis à un terrain mais aussi de rétablir une égalité fiscale”, a-t-elle énuméré. “Tous les acteurs sont réunis pour endiguer ce tsunami silencieux. Il ne manque plus qu’une politique engagée du Gouvernement sur le logement”, a conclu, amer, Julien Bayou, député de Paris, l’un des initiateurs du site Encadronsairbnb.fr. Il ne manque plus qu’une politique engagée du Gouvernement sur le logement.” Julien Bayou L’Umih, des élus locaux et des parlementaires s’unissent pour réguler les meublés de tourisme LA ROCHELLE Une proposition de loi visant à mieux encadrer les meublés de tourisme doit être présentée cet automne. Mercredi 12 juillet, des représentants syndicaux et des élus ont détaillé leurs revendications. Face à l’urgence de la situation, l’union fait la force. © AMÉLIA BLANCHOT De gauche à droite : Guillaume Jacques, Éric Abihssira et Véronique Siegel de l’Umih, Marie Nédellec et Jean-Virgile Crance adjoints à La Rochelle et Saint-Malo, avec les députés Julien Bayou et Annaïg Le Meur. Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR574912 Entre février 2020 et février 2021, le secteur de l’hôtellerie-restauration a perdu 237 000 salariés. Partant de ce constat, l’agence Hospitali-T s’est demandé quelles étaient les attentes des futurs professionnels du secteur et quelle perception ils en ont. Il en résulte une enquête qui a réuni 380 répondants issus de huit écoles hôtelières publiques (Strasbourg, Le Touquet, Grenoble, Dinard, Paris Guillaume Tirel, Toulouse, Monaco et La Rochelle), en formation mise à niveau, 1re ou 2e années de BTS. Menée en mars dernier, ses résultats viennent d’être publiés et regroupent cinq thématiques : la perception du secteur, les perspectives de carrière, la reconnaissance au travail, la prospective du secteur et la pénibilité au travail. L’un des principaux enseignements de cette étude est que 88 % des futurs professionnels ont une vision très positive du secteur, et ce, malgré la conscience qu’ils ont de certains aspects contraignants (83 %). Les perspectives de pouvoir exercer leur métier partout dans le monde (66 % souhaitent pouvoir voyager), la sécurité de l’emploi (61 % espèrent avoir un CDI à la fin de leurs études) et le plaisir de satisfaire les clients (68 %) sont de puissants moteurs. Pour autant, ils n’éclipsent pas les problèmes endémiques du secteur. Ainsi, 79 % des jeunes interrogés souhaitent un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle et 76 % soulignent les difficultés à entamer une véritable transition écologique. Les étudiants attendent de leur futur employeur que ce dernier soit à leur écoute (73 %) et qu’il puisse les faire évoluer (58 %). Les jeunes recherchent avant tout un sens à leur travail (83 %) ainsi qu’une bonne ambiance entre les collaborateurs (78 %). Le secteur a trop longtemps tardé à se réformer Les auteurs de cette enquête estiment que l’attractivité du secteur a été durablement entachée par des mauvaises pratiques managériales, auxquelles s’ajoutent des faiblesses structurelles telles qu’un salaire mensuel net moyen de 1 780 € contre 2 520 € pour les autres secteurs du privé ou un turnover de 44 % contre 15 % pour les autres secteurs d’activités. Selon les auteurs de l’étude, si le secteur perd en attractivité et peine à recruter, c’est qu’il a trop longtemps tardé à se réformer. La pénurie de personnel - notamment saisonnier -, ne date pas de la crise du Covid, laquelle n’a fait qu’amplifier un phénomène qui existait déjà depuis dix ou quinze ans. Mais malgré ce contexte, les jeunes demeurent plus que jamais engagés et motivés à l’idée de travailler dans ce secteur. Ils reconnaissent les défis, mais voient également les opportunités uniques qu’il offre, telles que la diversité des emplois, la valorisation immédiate du travail concret, les perspectives internationales et les possibilités de carrière stimulantes. En conclusion, notent les consultants d’Hospitali-T, en valorisant leur passion et en améliorant les conditions de travail, il est possible d’attirer et de retenir ces jeunes talents. Attractivité : une enquête dévoile comment les futurs professionnels voient le secteur des CHR Le secteur traverse une crise des vocations, les jeunes se détourneraient des métiers de l’hôtellerie-restauration... Pour autant, il existe peu d’études qui se sont penchées sur ce qu’en pensent les futurs professionnels. Comment perçoivent-ils le secteur, qu’en attendent-ils ? Une enquête menée par l’agence Hospitali-T auprès de 380 étudiants apporte quelques éclairages. Amélia Blanchot Selon l’enquête, 83 % des jeunes cherchent à donner du sens à leur travail. © GETTYIMAGES LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE

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