Gestion des Retours - L’Hôtellerie Restauration - 5 rueAntoine Bourdelle - 75737 Paris cedex 15 PARIS CPCE N° 3804 4 août 2023 VIE PROFESSIONNELLE Un été compliqué pour les hôteliers et restaurateurs en Corse HYGIÈNE Produits d’entretien écologiques, le bon ménage QUESTIONS-RÉPONSES Peut-on facturer l’eau aux personnes qui ne consomment pas dans l’établissement ? RESTAURATION Hugo Riboulet, gagnant de Top Chef, dévoile son concept de street food Abonnez-vous à notre compte • Suivez nos actualités en images lhotellerie.restauration Abonnez-vous à notre compte 5 16 8 9 Fin de l’impression systématique des tickets de caisse et de carte bancaire 3
LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3804 - 4 août 2023 IMAGES DE UNE : © GETTYIMAGES, © DR ÉDITO Une question, un commentaire sur cet article ? www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR474941 Fin de l’impression systématique du ticket de caisse : une fausse bonne idée L’objectif de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire (dite loi Agec) est de lutter contre le gaspillage de papier. Chaque année, ce seront 30 milliards de tickets de caisse, de carte bancaire et de bons d’achat qui seront supprimés. À eux seuls, les 12 milliards de tickets de caisse imprimés chaque année représentent 150 000 tonnes de papier, soit 25 millions d’arbres abattus et 18 millions de litres d’eau consommés. Or, de nombreux Français jettent ces tickets dès leur remise. Cette réforme devait entrer en vigueur au 1er janvier 2023 mais, en raison de l’inflation, elle a été repoussée au 1er avril pour finalement être applicable à compter du 1er août. Désormais, le client qui souhaite son ticket de caisse devra le demander, tout comme il devra demander son ticket de carte bancaire quand il utilise ce moyen de paiement. Les hôtels et restaurants restent quant à eux soumis à un texte réglementaire de 1967, qui est toujours en vigueur (lire p. 8). Il prévoit l’obligation de la remise d’une note, quel que soit le montant. En revanche, ils ne seront plus obligés de remettre le ticket de carte bancaire, sauf en cas de demande du client ou d’opération annulée. Pas facile de s’y retrouver pour les consommateurs et les professionnels, qui devront informer leurs clients, à proximité de la caisse, de la possibilité de demander un ticket. Pascale Carbillet Retrouvez l’intégralité des éditos de la rédaction lhotellerie-restauration.fr/hashtag/édito Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Service Emploi & Annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 web + mobile lhotellerie-restauration.fr Ce numéro est composé de 16 pages Imprimeur : Roularta Printing - Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Éditeur : SAS SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0925T79916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 €/temporairement 1,54 € (hebdomadaire/temporairement quinzomadaire) De l ’info, des métiers, des passions Application mobile SUIVEZ-NOUS Chacun doit pouvoir y trouver son compte. D’un côté, les habitants pour qu’ils puissent avoir accès à une offre de logements à prix raisonné tout au long de l’année. De l’autre, les touristes qui peuvent bénéficier d’une offre de logements satisfaisante et diversifiée.” Tout a commencé en novembre 2022. À cette date, le Gouvernement a mis en place un groupe de travail composé d’élus des territoires les plus concernés par les meublés touristiques, mais aussi d’associations d’élus, de parlementaires et d’acteurs du secteur du tourisme. L’objectif : retrouver un équilibre entre accueil des vacanciers et logement des habitants permanents dans les zones touristiques. Le 18 juillet dernier, 14 propositions ont été présentées. Parmi les principales mesures détaillées par les cabinets d’Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée du Tourisme, de Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, et d’Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement, figure un nouveau zonage applicable au 1er janvier 2024. 3 693 communes, dont 2 259 parmi les plus tendues d’un point de vue touristique – avec notamment 345 communes entrantes en Corse, 45 dans le Finistère et 131 en Haute-Savoie -, vont ainsi pouvoir majorer jusqu’à 60 % la taxe d’habitation sur les résidences secondaires et appliquer les réglementations existantes sur l’encadrement des meublés de tourisme. À savoir : le numéro d’enregistrement et la procédure de changement d’usage. “Favoriser le développement d’une offre locative à l’année” Autre mesure : désormais, les meublés de tourisme sont soumis aux mêmes règles d’interdiction de location des passoires thermiques que les locations à l’année. L’idée : ne pas permettre aux propriétaires de se soustraire aux travaux en louant des logements en “location touristique”. À une nuance près : le maire sera le seul décideur. Il aura carte blanche pour appliquer la réglementation et juger du meilleur équilibre pour sa ville. Parallèlement, le Gouvernement souhaite “favoriser le développement d’une offre locative à l’année et soutenir le développement de foncières locales”. Ainsi, les plafonds de Loc’Avantage, dispositif qui permet à un propriétaire bailleur de bénéficier d’une réduction d’impôts s’il loue son bien à des loyers modérés à des locataires sous plafond de ressources, seront revus au 1er janvier 2024 en zone tendue. Quant à la Banque des territoires, elle va être sollicitée pour développer des foncières locales aux côtés des communes et des intercommunalités, qui souhaitent se doter d’un outil pour répondre à certains enjeux spécifiques de leur territoire. Il s’agit de lutter contre la prolifération des lits froids ou encore de développer une offre de logements permanents ou saisonniers dans l’offre rénovée. “La France est la première destination mondiale, rappelle Olivia Grégoire. Il nous faut avoir une vision à long terme des évolutions du tourisme et entamer des transitions notamment en ce qui concerne le logement et son accessibilité.” Selon la ministre, “chacun doit pouvoir y trouver son compte. D’un côté, les habitants pour qu’ils puissent avoir accès à une offre de logements à prix raisonné tout au long de l’année. De l’autre, les touristes qui peuvent bénéficier d’une offre de logements satisfaisante et diversifiée.” Les meublés touristiques dans le viseur du Gouvernement Face à la pénurie de logements pour les locaux et les travailleurs saisonniers, le Gouvernement a annoncé 14 mesures restrictives pour les meublés touristiques. Entre nouveau zonage, chasse aux passoires thermiques et fiscalité, le ton se durcit. Anne Eveillard Pour Olivia Grégoire, “il faut avoir une vision à long terme des évolutions du tourisme”. © ALEXANDRA LEBON
3 4 août 2023 - N° 3804 L’Hôtellerie Restauration Avec en moyenne un tiers de clientèle en moins cet été dans les hôtels comme les restaurants corses, le président du GHR Corsica tire la sonnette d’alarme. Les meublés touristiques sont montrés du doigt. Ils seraient en expansion de 15 à 20 % selon les microrégions. Une question, un commentaire sur cet article ? www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR974966 Un été compliqué pour les hôteliers et les restaurateurs en Corse “Est-ce la fin du tourisme professionnel en Corse ?” César Filippi s’interroge et s’inquiète. Le président du GHR Corsica, également hôtelier et restaurateur à Porto Vecchio, fait état d’un été compliqué pour le secteur des CHR sur l’Île de Beauté. La raison de la colère : “Pour 180 000 lits professionnels, on en compte 600 000 qui ne le sont pas.” “Ce n’est pas nouveau”, reconnaît celui qui a déjà été reçu six fois à Bercy pour évoquer la situation. Mais, cette fois, César Filippi prévient : “C’est un tsunami qui va arriver, car nous avons actuellement 30 % de clientèle en moins dans le circuit professionnel de l’hôtellerie et de la restauration en Corse.” Constat similaire de la part de Karina Goffi, à la tête de l’Umih Corsica. “Beaucoup accusent une baisse de 20 à 50 % dans leurs réservations pour juillet-août. C’est du jamaisvu à cette période. Tous les établissements sont logés à la même enseigne, du motel aux 5 étoiles. L’économie entière de l’île est en train de souffrir”, a-t-elle confié au Figaro. Une saison “catastrophique” Côté hôtellerie, le taux d’occupation pour le mois d’août ne dépasserait pas les 40 %. Côté restauration, certains établissements de plage qui ont l’habitude de faire près de 1 000 couverts par jour n’en font plus que 600 : “Inflation oblige”, commente César Filippi. “S’ajoutent les PGE à rembourser”, souligne encore le patron du GHR Corsica. Autrement dit : la coupe est pleine. Réunis le 11 juillet dernier devant la préfecture d’Ajaccio pour dénoncer une saison “catastrophique”, les représentants du GHR Corsica – qui compte quelque 300 membres - ont réclamé la mise en place d’une cellule de crise, en se tournant aussi bien vers les élus locaux, les services de l’État ou encore la chambre de commerce. D’autant que “le tourisme représente 39 % du PIB de la Corse”, rappelle César Filippi. Une demande qui a été entendue et suivie par l’instauration d’un plan d’urgence pour préparer la saison 2024, à grand renfort d’outils de promotion de la Corse et d’autres mesures de soutien des professionnels en difficulté. Des ateliers et des groupes de travail, en ce sens, sont sur le point de se constituer. Des découverts bancaires pour régler les salaires… Le 18 juillet dernier, le Gouvernement a annoncé une batterie de mesures restrictives visant les meublés touristiques, avec nouveau zonage, chasse aux passoires thermiques et fiscalité à la hausse (lire p. 2). Cela suffira-t-il pour un retour à l’équilibre ? Surtout que le GHR Corsica pointe aussi le prix des transports pour rejoindre la Corse qu’il juge exorbitant et qui affaiblirait un peu plus encore le budget des estivants. Pour l’heure, César Filippi insiste : “De nombreux saisonniers risquent d’être licenciés en août, faute de réservations suffisantes dans les hôtels en Corse.” D’ores et déjà, certains hôteliers ne seraient plus en capacité de faire les paies de juillet et d’autres disent régler les salaires grâce à des découverts bancaires. Disparition de Roland Ayme Nous avons appris avec tristesse le décès de Roland Ayme, professionnel de l’hôtellerie qui a exercé dans de nombreux établissements, autant en France à l’international. Roland Ayme avait débuté sa carrière à l’ambassade de Washington, lors de son service militaire, puis avait poursuivi à Montevideo (Uruguay), à l’Intercontinental de Genève (Suisse), au Negresco à Nice, pour la Société des bains de mer à Monaco, au Meridien Montréal (Québec). Il avait également été directeur des opérations de l’ensemble des hôtels Meridien et avait dirigé la région EMEA pour Sheraton. Ses anciens collègues du Meridien ont tenu à saluer “un grand patron de l’hôtellerie moderne, chaleureux, proche de ses équipes, respecté pour son humanisme et ses grandes compétences”. L’Hôtellerie Restauration présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Ambroisie : Christophe Moret rejoindra Bernard Pacaud enseptembre Bernard Pacaud, qui maintient depuis plus de 30 ans les 3 étoiles Michelin de l’Ambroisie à Paris, avait annoncé en mai dernier avoir cédé plus des deux tiers du capital (murs et fonds de commerce) à l’investisseur franco-américanobrésilien Walter Butler, déjà propriétaire de Pierre Hermé Paris. Dans un entretien au Figaro, le chef précisait qu’il souhaitait “organiser une transmission intelligente, pérenniser l’œuvre de [s]a vie et l’emploi de [s]es vingt salariés”. Cette transmission, qui va s’étaler sur deux années, devrait avoir lieu avec le chef Christophe Moret. Élève de Bruno Cirino et de Jacques Maximin, il était chef de partie au Louis XV à Monaco quand Alain Ducasse lui a demandé de participer à l’aventure Spoon. Il a dirigé ensuite les cuisines du Plaza Athénée avant de rejoindre le Shangri-La Paris. Son arrivée est prévue en septembre. À Nice, l’hôtel La Pérouse rouvre après rénovation Situé à l’extrémité de la Promenade des Anglais à Nice (Alpes-Maritimes), l’hôtel-restaurant La Pérouse vient de rouvrir ses portes après une rénovation complète de sept mois. Elle a été menée par Virginie Friedman et la Niçoise Delphine Versace (Studio Friedman & Versace) pour conférer à ce boutiquehôtel l’esprit d’une maison de famille de la Riviera. Les architectes ont fait appel à dix artistes et artisans pour recréer une ambiance évoquant la Côte d’Azur des années 1950 et multiplient les clins d’œil à la mer, comme le bar en coquillages et le bar en grès sculpté d’après des motifs marins. Presque la totalité des 53 chambres et suites disposent d’une vue sur la Méditerranée et d’un extérieur. Le restaurant Le Patio est dirigé par Damien Andrews, ancien de Patrick Raingeard au Port Palace à Monaco et au Cap Estel à Èze. Anne Eveillard Beaucoup de professionnels corses accusent une baisse de 20 à 50 % dans leurs réservations pour juillet-août. © CHRISTOPHE COENON © GETTYIMAGES © DR
4 L’Hôtellerie Restauration N° 3804 - 4 août 2023 Personnalité chaleureuse et dynamique, Ji-Hye Park a fait des choix de vie peu communs. Cette ancienne architecte d’intérieur coréenne, arrivée en France il y a plus de vingt ans, a ouvert son restaurant Oma à Paris il y a sept ans. Aux fourneaux, elle imprime son identité. Des influences coréennes mais surtout une cuisine personnelle qui a vite fait des adeptes, dont Olivier Bertrand, PDG du Groupe Bertrand (1 100 restaurants, hôtels et boutiques, 3 milliards de chiffres d’affaires sous enseignes). L’homme d’affaires lui propose de réaliser sa cuisine dans son nouvel hôtel 5 étoiles, le Château des fleurs, à deux pas des ChampsÉlysées. Ji-Hye Park vend alors son restaurant Oma, dans le IXe arrondissement de Paris, pour prendre possession des cuisines du Château des fleurs, en devenant prestataire du groupe Bertrand, avec un contrat d’un an renouvelable. “Je n’en pouvais plus des problèmes de recrutement, de comptabilité, de logistique, de travaux pour le restaurant. Au sein de l’hôtel, je peux me concentrer uniquement sur la cuisine”, se réjouit la cheffe. Le cadre change, l’ADN d’Oma reste intact. “Oma veut dire maman en coréen” “Je fais une cuisine de maman pour faire plaisir, Oma veut dire maman en coréen, dit Ji-Hye Park. “C’est une cuisine gourmande, originale, authentique, très minutieuse et très free style”, complète son bras droit, William Bellenfant. La carte, courte et efficace, propose quatre entrées (de 16 à 19 €), cinq plats (de 23 à 30 €) et quatre desserts (de 13 à 16 €). Parmi eux, ses deux plats signature : le Riz Oma, composé d’une échine de porc fondante, œuf mollet au cœur coulant, relevé d’algues, de sésame et de radis marinés, et le Mulhué, un ensemble de poissons crus, de petits légumes, mouillé d’un bouillon glacé pimenté. Dans un décor néo art nouveau, imaginé par Quintana Partners, la salle du restaurant compte 30 couverts et reçoit les convives du mardi au dimanche, midi et soir, grâce à une équipe composée de 6 personnes en cuisine et 3 en salle. Les débuts sont encourageants. “J’ai 80 % de mes anciens clients qui viennent retrouver ma cuisine ici, constate la cheffe. C’est ma plus grande récompense.” Ji-Hye Park, la Corée s’invite au Château des fleurs Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR274959 Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR175006 PARIS La cheffe coréenne a accepté l’offre de son client Olivier Bertrand, PDG du groupe Bertrand : délocaliser son restaurant Oma au sein d’un nouvel hôtel 5 étoiles parisien, Le Château des fleurs. Le ministère chargé du Tourisme, Atout France et ADN Tourisme constatent, dans un communiqué commun, une répartition géographique différente des touristes et prévoient des vacances plus étalées sur la période estivale. © DR Le Mulhué, un ensemble de poissons crus, de petits légumes, mouillé d’un bouillon glacé pimenté. Nadine Lemoine Fréquentation touristique : un mois de juillet favorable, mais nuancé Ji-Hye Park : “Je fais une cuisine de maman pour faire plaisir.” © YANN DERET Après avoir observé des “performances exceptionnelles” pendant les mois de mai et de juin derniers, le ministère chargé des PME, du Commerce et du Tourisme, Atout France et ADN Tourisme, prévoient, dans un communiqué commun publié le 28 juillet, que la saison 2023 sera favorable, avec toutefois un mois de juillet plus nuancé par rapport aux records de 2022, mais semblable aux niveaux enregistrés en 2019. Le taux d’occupation dans l’hôtellerie approche les 74 % en juillet en métropole, mais avec une ventilation géographique différente à celle de 2022, les régions du nord de la France enregistrant des taux d’occupation en hausse alors que certaines régions du Sud connaissent un léger recul. Les clientèles internationales ont été de retour en juillet, européennes comme plus lointaines, et “Paris contribue grandement à l’attractivité internationale avec le retour progressif notamment des Japonais et des Chinois”. Autre tendance observée : l’étalement des vacances sur août et septembre, pour 66 % des Français, en raison d’un calendrier scolaire favorable (composé de cinq semaines complètes en août) ainsi que de l’attention portée par les Français à leur budget, les incitant à décaler leurs séjours pendant l’arrière-saison. La coupe du monde de Rugby en septembre pourrait également expliquer cette tendance. L’hôtellerie affiche ainsi des taux de réservation supérieurs à 4 points par rapport à 2022 sur la période d’août à septembre, tout comme l’hôtellerie de plein air. Les régions du nord de la France (ici, la côte située entre Boulogne-sur-Mer et Calais) enregistrent des taux d’occupation en hausse. © GETTYIMAGES Apprentissage : la France et l’Allemagne signent un accord transfrontalier Suite à la signature, le 21 juillet, d’un accord bilatéral sur l’apprentissage transfrontalier entre la France et l’Allemagne, les apprentis français et allemands pourront désormais réaliser la partie pratique ou théorique de leur formation dans le pays voisin. Concrètement, les apprentis en formation dans un CFA situé partout en France pourront réaliser leur formation pratique dans une entreprise située sur le territoire des Länder allemands frontaliers : BadeWurtemberg, RhénaniePalatinat et Sarre. De la même façon, les élèves apprentis en formation dans une école allemande implantée dans ces Länder pourront réaliser leur formation pratique dans une entreprise établie sur le territoire français. Accor entre en négociations pour reprendre Potel & Chabot Le groupe Accor annonce être entré en négociations avec Andera Partners et des investisseurs associés pour l’acquisition des 63 % du capital de Potel & Chabot qu’il ne possède pas actuellement. L’opération, qui lui permet de bénéficier d’une expertise complémentaire en matière de restauration et d’organisation d’événements haut de gamme, devrait être finalisée à l’automne prochain. © DR Oma au Château des fleurs. Roselyne Douillet LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE
“Se nourrir de façon plus saine et naturelle est aujourd’hui une attente et une nécessité qu’il est temps de traduire dans le domaine de la haute cuisine”, expliquait Alain Ducasse en 2014, lors de la réouverture du restaurant du Plaza Athénée à Paris, où est née la cuisine de la naturalité. C’est en 2020 qu’apparaît sa première déclinaison baptisée Naturaliste. “Cela fait longtemps qu’avec Alain Ducasse, nous réfléchissons à décliner la naturalité dans une cuisine du quotidien, le bien manger accessible au plus grand nombre, disait Romain Meder. La réflexion est la même que celle du concept de naturalité : une cuisine à 90 % végétale, assez radicale, brute, qui refuse le gaspillage.” Pendant la fermeture imposée par le covid-19, Romain Meder et la cheffe Charlotte Bringant avaient lancé une version accessible en réalisant des plats en click & collect et en livraison dans les cuisines du restaurant Aux Lyonnais. Cuisine “végétale, engagée, savoureuse” En septembre 2021, c’est un restaurant qui a ouvert rue de Paradis à Paris, baptisé Sapid - du latin sapidus : ‘qui a du goût’. Sapid ou ‘le réfectoire par Alain Ducasse’ revendique une cuisine “végétale, engagée et savoureuse” pour 60 couverts installés aux longues tables en marbre en provenance du lycée Lakanal de Sceaux. La décoration joue avec thème de l’herbier, affichant sur un mur des images issues d’un ancien ouvrage de pomologie (science des fruits comestibles). Sur le mur opposé, de grandes illustrations contemporaines et très colorées, créées spécialement par l’Atelier DeuxCé, réinterprètent des gravures anciennes de fruits et légumes. Cette année, Charlotte Bringant, 29 ans, est devenue la cheffe de Sapid. “C’est la cuisine que j’aime. Sapid correspond à mon mode de consommation, à mes valeurs, une cuisine végétale, raffinée et engagée auprès des petits producteurs, dans une gamme de prix accessibles. Nous avons deux formules le midi à 22 € [entrée et plat] et 28 € [entrée, plat et dessert]. Nous envisageons un menu dégustation pour le soir. On doit trouver des produits d’exception, les sublimer et trouver la bonne combinaison pour que ce soit rentable. C’est le défi à relever”, détaille-t-elle. Le restaurant fonctionne du lundi au vendredi, de midi à 14 heures et de 19 heures à 22 heures. La carte propose des entrées à partir de 8 €, des plats à partir de 12 € et des desserts à partir de 7 €. Les plats préférés des clients : la Burrata faite à Paris, mini-concombre et tagète (15 €) ; le Ceviche de maigre, fenouil croquant et framboises (16 €), les Lentilles vertes de Neurey, saucisse de poisson bleu faite maison et toum (18 €), le Sandwich pastrami betterave, condiments betteraves fumées et pickles (15 €) ; les Cerises burlat, mélisse et glace au yaourt (11 €) ou encore la mousse au chocolat, grué de cacao et fleur de sel (8 €). Alain Ducasse et Romain Meder ont aujourd’hui une enseigne bien rodée qui permet d’imaginer son développement, y compris en complément d’autres activités déjà estampillées Ducasse telles le café, les chocolats, les burgers végétaux. À suivre. Sapid : le pari d’Alain Ducasse, Romain Meder et Charlotte Bringant Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR174948 Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR974956 PARIS Découlant de la naturalité, imaginée par Alain Ducasse et développée avec Romain Meder, le restaurant Sapid s’inscrit dans la durée, avec à sa tête la cheffe Charlotte Bringant. Associé à Albane Auvray, elle aussi candidate de Top Chef 2023, Hugo Riboulet ouvrira Tourte et Pithiviers en septembre prochain à Paris. Burrata faite à paris, mini-concombre et tagète (15 €). © DR Alain Ducasse et Charlotte Bringant. Le restaurant est ouvert du lundi au vendredi. Hugo Riboulet : “La tourte et le pithiviers, ce sont des plats de la grande gastronomie française que l’on veut rendre accessibles.” Nadine Lemoine 5 4 août 2023 - N° 3804 L’Hôtellerie Restauration Hugo Riboulet, gagnant de Top Chef, dévoile son concept de street food © DR C’est dans le IIe arrondissement de Paris qu’Hugo Riboulet, vainqueur cette année de Top Chef, concrétisera ses ambitions avec l’ouverture de son restaurant Tourte et Pithiviers, en novembre prochain. Un projet mené avec Albane Auvray, elle-même candidate à Top Chef 2023. L’établissement proposera 15 places assises au comptoir et de la vente à emporter. Une entrée végétale, des tourtes, un dessert signature et deux autres seront à la carte. “La tourte et le pithiviers, ce sont des plats de la grande gastronomie française que l’on veut rendre accessibles. C’est inédit en France et en Europe, un nouveau concept.” Autre atout : Albane Auvray a remporté une épreuve éliminatoire de Top Chef en étant le coup de cœur des Meilleurs ouvriers de France avec sa tourte au feuilletage parfaitement exécuté. “Nous sommes complémentaires dans nos compétences et l’investissement est moins lourd.” Le but à terme est de se développer dans toute la France. D’ailleurs, Hugo Riboulet et Albane Auvray pensent déjà à une deuxième installation sur Lyon. “C’est une région où l’on adore manger et le marché n’est pas saturé. Nous aurons 25 ans à l’ouverture, tous les deux. Un quart de siècle, ce n’est pas rien et ce n’est pas parce qu’on est jeune que l’on ne peut pas faire de grandes choses. De toute façon, le travail paie toujours !” L’été à Annecy avant l’ouverture En attendant de poser ses valises à Paris pour préparer l’ouverture, Hugo Riboulet allie sa cuisine végétale à celle de Laura Lemonnier au Cortil, le jardin du Clos des sens (3 étoiles Michelin), à Annecy, une des maisons qui l’a formé. “C’était une évidence pour moi de revenir ici. Le chef Laurent Petit m’épaule encore dans ma communication et m’avait préparé à l’après Top Chef, que je gagne ou pas. Franck Derouet et Thomas Lorival - les 2 co-directeurs repreneurs du Clos des sens - me font confiance, et j’ai déjà travaillé avec Laura Lemonnier. Quoi de mieux ? Ce jardin, pendant le confinement, nous l’avons creusé avec la brigade. Laura et moi avons la même vision d’une cuisine végétale et lisible qui sort du cadre d’un étoilé. Je n’aurai pas fait cela avec quelqu’un qui n’aurait pas la même philosophie que moi. C’est un retour aux sources.” Fleur Tari © DR RESTAURATION
Moins d’un an après l’ouverture de l’Easyhotel Paris Charles-de-Gaulle (Seine-Saint-Denis), le groupe anglais récidive à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), dans la proche banlieue nord de la capitale, avec un nouvel hôtel de 180 chambres intégré dans l’immeuble Jump, signé Kaan Architecten, qui regroupe également des bureaux et un rooftop. Situé au pied du métro Front Populaire, dans un quartier en pleine mutation, l’établissement est fidèle son engagement d’être un “super rapport qualité-prix, super simple et super bas carbone”. Les nuitées sont proposées à environ 100 €, contre 243 € en moyenne dans la capitale, indique le groupe qui souhaite “réinventer l’hôtellerie économique”. Pour parvenir à ces tarifs attractifs, tous les coûts sont optimisés, tout en garantissant les fondamentaux d’une nuit d’hôtel. Les chambres, d’une superficie de 12 à 19 m2, sont dotées d’un matelas confortable, d’une bonne insonorisation, de rideaux occultants, d’une salle de bains moderne, d’un bureau d’appoint, d’un bon wifi et la réception est disponible à toute heure. Pour rester bon marché, l’enseigne n’hésite pas à s’éloigner des grands axes touristiques et d’affaires : “Nous ne recherchons pas des localisations de premier choix, a précisé Karim Malak, PDG d’Easyhotel lors de l’inauguration officielle de l’enseigne, le 27 juin dernier. L’important pour nous est d’être à proximité d’un moyen de transports publics. La ligne 12 du métro permet à nos clients de rejoindre rapidement Montmartre, la gare Saint-Lazare, les Champs-Élysées…” Hôtel bas carbone Easyhotel se positionne également sur le créneau du développement durable, en garantissant des émissions de CO2 par chambre de 20 % inférieurs à celles de la concurrence. “C’est une logique intrinsèque : quand on fait du low cost, on doit être le plus compact possible donc le plus sobre possible”, ajoute le dirigeant. L’enseigne veille à utiliser moins de béton lors de la construction de ses hôtels, privilégie les matériaux naturels ou recyclés, évite d’avoir des espaces inutilisés (pas de salle de gym, et salle de petits déjeuners facultative) et est attentif à sa gestion des déchets. “On ne croit pas à la compensation carbone : l’idée n’est pas de planter des arbres pour compenser les émissions faites, l’idée est d’en rejeter le moins possible.” De fortes ambitions de développement Avec 44 hôtels dans 11 pays, dont trois en France, Easyhotel (propriété d’Icamap et Ivanhoé Cambrigde) cherche désormais à se développer : “Nous avons 20 hôtels au Royaume Uni, il n’y a pas de raison que nous n’en ayons pas autant en France”, affirme Karim Malak. Le développement peut se faire en pleine propriété, en bail commercial ou en franchise, dans un bâtiment en construction neuve, en reconversion d’hôtel existant ou de bureaux. L’objectif est d’atteindre 100 hôtels d’ici cinq ou six ans, avec une promesse aux investisseurs : proposer la meilleure marge opérationnelle brute du segment économique. Prochaine ouverture en France : Marseille, dans le quartier Euromed, au troisième trimestre 2024. Easyhotel ouvre son troisième hôtel en France Le Grand Large devient le premier hôtel 5 étoiles de l’île d’Oléron HÔTELLERIE AUBERVILLIERS L’enseigne anglaise, qui a pour ambition de réinventer l’hôtellerie économique, a ouvert un nouvel hôtel de 180 chambres dans le nord de Paris en restant fidèle à ses fondamentaux : être “super rapport qualité-prix, super simple et super bas carbone”. DOLUS-D’OLÉRON Racheté par le groupe LBHC l’an dernier, l’établissement donnant sur l’une des plus belles plages de l’île d’Oléron a rouvert le 29 mars, après des travaux de rénovation et la création d’un restaurant gastronomique. Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR074947 Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR974847 Roselyne Douillet C’est un établissement emblématique de l’île d’Oléron, construit en 1965 au milieu des dunes. Un couple de passionnés, les Moreau, se lance alors le défi de créer un hôtel haut de gamme, à l’architecture Le Corbusier. Presque soixante ans plus tard, Le Grand Large est toujours solidement ancré à Dolus-d’Oléron (Charente-Maritime), avec une vue incroyable sur la plage de la Rémigeasse, l’une des plus belles de l’île. Propriété de la famille Bougnard ces dix dernières années, il a été racheté l’an dernier par le groupe LBHC (Le Boutique Hotels Collection), dirigé par Bastien Deschamps. Un investissement à 10 M€ sur deux ans, comprenant l’achat et les travaux. Car l’hôtel a rouvert le 29 mars après une importante rénovation : rooftop accessible à tous, agrandissement des terrasses avec bains à remous, décoration dépoussiérée, mise en place d’une paillotte pour le retour de plage… Et, nouveauté de taille, la création d’un restaurant gastronomique au cœur de l’établissement. “Notre objectif est de devenir une référence culinaire dans l’île. C’est David Boyer, Meilleur ouvrier de France 2023, qui a imaginé la carte”, explique Jean-Michel Sezalory, le directeur général du Grand Large. Précurseurs dans l’hôtellerie de luxe Marc Le Reun est aux fourneaux. L’ancien chef des Jardins d’Aliénor, au Château-d’Oléron, concocte une cuisine française gastronomique, orientée sur les produits de la mer. Le restaurant sert actuellement entre 35 à 40 couverts par jour. Au total, une trentaine de salariés ont été recrutés, non sans mal en raison des difficultés de logement. “Nous logeons 12 salariés à 4 km dans une grange réhabilitée que nous avons achetée. En 2024, il est prévu de créer 4 studios supplémentaires pour eux”, explique le directeur. Cette montée en gamme a permis à l’hôtel de décrocher son classement 5 étoiles au printemps, le seul dans l’île. Composé de 31 chambres, il est également doté d’une piscine intérieure, d’espaces bien-être et fitness, peut accueillir des séminaires... “Nous sommes précurseurs dans l’hôtellerie de luxe à Oléron, ce qui n’est pas forcément simple. Beaucoup de gens ne savent pas qu’il y a un 5 étoiles ici. Mais nous avons de bons retours, notamment de la part de personnalités ravies du côté intimiste de l’hôtel et de la tranquillité du territoire”, confie Jean-Michel Sezalory. Le Grand Large fermera cet hiver pour la basse saison, le temps d’autres travaux d’amélioration. L’easyhotel Aubervilliers se situe au pied du métro Front Populaire, dans l’immeuble Jump. © KAAN ARCHITECTEN © AMÉLIA BLANCHOT © EASYHOTEL Bois et matériaux recyclés dans la chambre bas carbone imaginée par l’agence Saguez, dans l’Easyhotel d’Aubervilliers. 6 L’Hôtellerie Restauration N° 3804 - 4 août 2023 La vue sur la dune et la plage de la Rémigeasse est l’une des forces de l’hôtel Le Grand Large. Amélia Blanchot
PRODUITS& ÉQUIPEMENTS Par Célia Rigon Solution de lavage des verres de Winterhalter La solution de lavage des verres Winterhalter garantit des verres propres et qui ne nécessite aucun essuyage manuel. Le lave-verres UC, couplé à un osmoseur, permet de laver plus de 25 verres en un seul cycle de deux minutes. La solution offre la garantie d’un résultat de lavage parfait, dans le respect des normes d’hygiène : plus de traces de rouge à lèvres ou de calcaire. Grâce à cette solution, les professionnels économisent du temps et de l’argent tout en obtenant des verres plus brillants et propres qu’avec une action manuelle. Cette solution est fortement mise en avant dans la prévention des troubles musculosquelettiques liés aux gestes répétitifs et peu ergonomiques, sans compter les risques de blessures liés aux verres cassés. www.winterhalter.fr Molteni fête 100 ans de savoir-faire “Dans une industrie où l’innovation technologique est primordiale, un siècle de fonctionnement ininterrompu est rare. Tout comme ses fourneaux, la marque Molteni a résisté à l’épreuve du temps”, souligne Cristina Zuliani, responsable marketing Food Europe chez Electrolux Professional Group. Issus de la fonderie Molteni, fondée en 1923 à Saint-Vallier, dans la Drôme, ces fourneaux de la plus haute qualité sont présents dans les cuisines de nombreux grands hôtels et restaurants étoilés. Alain Ducasse, qui a obtenu 21 étoiles Michelin, utilise des fourneaux Molteni créés sur mesure pour ses restaurants et ses écoles de cuisine situés, entre autres, à Paris, Macao et Tokyo. C’est d’ailleurs Alain Ducasse qui a accueilli, dans son école de cuisine à Meudon (Hauts-deSeine), quelques partenaires pour fêter l’événement. Le premier fourneau bouilleur toujours d’actualité Joseph Molteni, fondateur de l’établissement, a créé le premier fourneau bouilleur dans les années 1920. Aujourd’hui, le fourneau est toujours fabriqué sur mesure et de façon artisanale selon les besoins des chefs. Deux gammes de fourneaux sont fabriquées dans l’atelier de Saint-Vallier, sur une surface de plus de 3 000 m2 : la ligne 1923 et la ligne Caractère. La première, traditionnelle, conserve les détails d’origine des premiers chefs-d’œuvre de Joseph Molteni. Des fonctions peuvent y être intégrées comme des plaques à induction haute performance, des plaques coup de feu au gaz ou des barbecues au charbon de bois. La ligne Caractère, plus contemporaine, propose une nouvelle génération de fourneaux haut de gamme. Pour ses 100 ans, Molteni, qui a rejoint le Groupe Electrolux Professional en 1992, a donc décidé d’accoler une plaque anniversaire sur chaque fourneau fabriqué cette année, Molteni 1923-2023, un clin d’œil qui souligne que la qualité perdure dans le temps. www.molteni.com Pour célébrer son centenaire en beauté, la marque de fourneaux haut de gamme décore chaque fourneau fabriqué cette année d’une plaque de fonderie anniversaire et d’un bouton de commande spécial pour la ligne Caractère. 7 4 août 2023 - N° 3804 L’Hôtellerie Restauration Kami, des tenues de qualité Plus de 50 hôtels et restaurants en France font confiance à Kami. La tenue professionnelle idéale est avant tout celle qui donne confiance au travail. Pour l’hôtellerie, la restauration et les spas, Kami réinvente le workwear pour offrir des tenues modernes et confortables à toutes les équipes. Un large choix de tenues faciles à entretenir et confortables sont à découvrir sur le site. Pour la première commande et dès 100 € d’achat avec le code CHRPRESTIGE, une remise de 20 % sera effectuée (offre valable jusqu’au 9 septembre 2023). https://kami.shop Topping pour Salade & Poké Ducros Foodservice Mélange d’épices et de graines croquant et d’inspiration italienne, Salade & Poké Ducros Foodservice est composé principalement de graines de sésame, de poivron, de basilic et d’origan. Solution clé en main et facile d’utilisation, ce mélange est idéal pour twister les recettes végétariennes. Il est à utiliser idéalement en assaisonnement minute sur les plats froids type salade, poké ou bruschetta, mais également sur les plats chauds comme une poêlée de légumes ou des pâtes. Sans colorants, ni arômes artificiels. www.mccormickfoodservice.fr GeHo enrichit ses modules connectés Après le lancement officiel de sa passerelle avec les solutions d’encaissement Syspay, GeHo annonce la certification de sa passerelle avec le channel manager SynXis, qui vient enrichir l’offre de modules connectés (CRS, POS, TV Connectées, Self CheckIn, Dashboard Web...). Le PMS GeHo étend également ses fonctionnalités avec de nouveaux plannings, rapports et exports. www.geho.fr
8 L’Hôtellerie Restauration N° 3804 - 4 août 2023 JURIDIQUE Chaque année en France, 30 milliards de tickets de caisse, de carte bancaire et de bons d’achat sont imprimés. À eux seuls, les 12 milliards de tickets de caisse représentent 150 000 tonnes de papier, soit 25 millions d’arbres coupés. La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire (dite loi Agec) participe aux objectifs de réduction des déchets et de préservation des ressources tout en garantissant les droits des consommateurs. Elle a introduit l’interdiction de l’impression et de la distribution systématique de certains documents papier : ticket de caisse dans les surfaces de vente et dans les établissements recevant du public, tickets de carte bancaire, tickets délivrés par des automates, bons d’achat et tickets visant à la promotion ou à la réduction des prix d’articles dans les surfaces de vente. Un décret n° 2022-1565 du 14 décembre 2022 fixe les conditions et modalités d’application de l’interdiction d’impression et de distribution systématique des tickets de caisse et de carte bancaire. Ce texte prévoyait que cette nouvelle réglementation devait entrer en vigueur au 1er avril 2023, mais en raison de l’inflation galopante, un décret n° 2023-237 du 31 mars 2023 a repoussé l’entrée en vigueur au 1er août 2023. Un ticket à la demande Si la loi instaure la suppression de l’impression et de la distribution systématique des tickets de caisse et de carte bancaire, les consommateurs peuvent toujours en demander la remise. C’est seulement le caractère systématique qui est supprimé et non pas la délivrance de ces papiers à la demande du consommateur. Les CHR font partie des exceptions à ce principe Le décret prévoit 4 exceptions pour lesquelles la remise des tickets se fait automatiquement, sans demande du consommateur : - les achats de produits soumis à l’obligation de porter une mention relative à la garantie légale de conformité sur le document de facturation (la liste des produits est fixée par l’article D211 du code de la consommation : appareils électroménagers, équipements informatiques, appareils de téléphonie…) ; - lorsque la règlementation impose la remise au consommateur d’un ticket (utilisation d’un instrument de mesure pour les produits pesés) ou d’une note (pour les prestations de service dont le montant est supérieur à 25 € ou dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration) ; - les cas pour lesquels l’impression d’un ticket de carte bancaire est nécessaire pour des raisons de sécurité : les opérations de paiement par carte bancaire qui ont été annulées, n’ont pas abouti, ou qui sont soumises à un régime de pré-autorisation ou font l’objet d’un crédit ; - les tickets remis par des automates dont la conservation et la présentation sont nécessaires pour bénéficier d’un produit ou d’un service et permettre, le cas échéant, le calcul du montant dû en contrepartie. Il s’agit par exemple des tickets de péage ou de parking. Lorsque le ticket permet d’obtenir une prise en charge partielle ou totale des frais de stationnement par exemple, il doit être considéré comme relevant de cette exception. Dans ces cas de figure, le ticket est imprimé et remis au consommateur sans que ce dernier ait à en faire la demande, sauf s’il souhaite Pascale Carbillet © THINKSTOCK Les obligations des CHR L’article 1 de l’arrêté du 3 octobre 1983 prévoit que toute prestation de service doit faire l’objet, dès qu’elle a été rendue et en tout état de cause avant paiement du prix, de la délivrance d’une note lorsque le prix de la prestation est supérieur ou égal à 25 € (TVA comprise). Pour les prestations de service dont le prix est inférieur à 25 €, la délivrance d’une note est facultative, mais celle-ci doit être remise au client s’il la demande et cette possibilité doit être affichée. L’arrêté du 8 juin 1967, toujours en vigueur, impose la délivrance d’une note, et ce quel que soit le montant, pour les hôtels et les restaurants. En revanche, les hôteliers et restaurateurs, tout comme les prestataires de service, sont bien concernés par l’interdiction de l’impression systématique des tickets de carte bancaire, qui ne seront remis aux clients qu’à leur demande. Seul le ticket remis aux consommateurs, dit ticket client, est concerné par cette règle. Le ticket commerçant de carte bancaire émis par le terminal continue à être imprimé. Les CHR doivent toujours remettre un ticket de caisse mais ne sont plus obligés d’imprimer systématiquement le ticket de carte bancaire. Pour en savoir plus Une fiche pratique (Achat ticket de caisse et carte bancaire) et une foire aux questions de la DGCCRF sont disponibles sur : www.economie.gouv.fr Depuis le 1er août, les tickets de caisse et de carte bancaire ne doivent être plus être imprimés systématiquement mais remis seulement si le client le demande. Les professionnels des CHR, quant à eux, doivent toujours remettre un ticket de caisse mais ne sont plus obligés de d’imprimer systématiquement le ticket de carte bancaire. Fin de l’impression systématique des tickets de caisse et de carte bancaire obtenir un ticket dématérialisé (sous réserve que la technologie mise en œuvre par le commerçant le permette). Les exceptions prévues par le décret ne peuvent donc pas être interprétées comme une l’obligation d’imprimer systématiquement. En effet, les vendeurs pourront se conformer à leurs obligations, au titre par exemple de la garantie légale de conformité, en offrant aux consommateurs la possibilité (s’ils le souhaitent) de recevoir leur ticket de caisse (ou autres documents de facturation) et leur ticket de carte sous une forme dématérialisée. L’interdiction d’impression ne concerne pas les factures Le décret vise la remise à la demande des tickets de caisse et de carte bancaire, et non celle des factures. Cette réglementation ne concerne pas les relations entre professionnels (BtoB), ainsi que les factures qui peuvent être remises au consommateur (BtoC) pour certains achats. SOS EXPERTS Droit et réglementation en CHR
9 4 août 2023 - N° 3804 L’Hôtellerie Restauration JURIDIQUE JURIDIQUE Questions-réponses © GETTYIMAGES © GETTYIMAGES Tarif de l’eau Valeur des repas dans la restauration rapide Rémunération d’un apprenti en formation complémentaire Je ne comprends pas pourquoi il bénéficiait d’une rémunération à 115 % pour son premier contrat d’apprentissage, car elle est plafonnée à 100 % du smic. Dans le cas d’une formation complémentaire, l’article D6222-30 du code du travail prévoit une majoration réglementaire de 15 points. Mais cette majoration ne s’applique pas aux apprentis bénéficiant déjà d’une rémunération réglementaire équivalant au moins à 100 % du smic. Il devrait donc être rémunéré sur la base de 100 % du smic. L’apprenti bénéficie lors de son premier contrat d’apprentissage d’une rémunération minimale progressive déterminée en fonction de son âge et de son ancienneté dans le contrat (art. D6222-26 du code du travail). Pour un apprenti de plus de 26 ans, la rémunération est calculée sur la base de 100 % du smic, quelle que soit son ancienneté dans le contrat. S’il prépare un CAP en trois ans, il sera payé 100 % du smic pendant ces trois années. En cas de formation complémentaire, l’article D6222-30 du code du travail prévoit une majoration réglementaire de 15 points, mais uniquement si les trois conditions suivantes sont cumulativement remplies : - la durée du contrat d’apprentissage est inférieure ou égale à 1 an ; - le contrat d’apprentissage prépare à un diplôme ou titre de même niveau que celui précédemment obtenu, que ce soit en apprentissage ou hors apprentissage, quel que soit le délai entre les deux formations ; - la qualification est en rapport direct avec celle qui résulte du diplôme ou titre précédemment obtenu. Si une disposition conventionnelle ou contractuelle conduit à une rémunération globale plus favorable (que la rémunération réglementaire + 15 points), c’est celle-ci qu’il faut appliquer. Mais l’article D6222-31 alinéa 2 précise “sous réserve de dispositions contractuelles ou conventionnelles plus favorables, les majorations prévues à la présente sous-section ne peuvent conduire l’apprenti à percevoir un salaire supérieur à 100 % du salaire minimum de croissance.” Cette majoration ne s’applique pas aux apprentis bénéficiant déjà d’une rémunération réglementaire équivalant au moins à 100 % du smic, sauf lorsqu’ils sont titulaires d’une RQTH (reconnaissance en qualité de travailleur handicapé). Pascale Carbillet SOS EXPERTSDroit du travail en CHR (+ modèles de contrats et fiches de paie) “J’ai recruté un apprenti de plus de 26 ans qui a eu deux contrats chez deux employeurs différents : un contrat d’apprentissage en CAP avec une rémunération à 115 %, puis un contrat d’apprentissage en mention complémentaire avec une rémunération à 115 %. L’apprenti remplit les conditions pour la majoration de 15 points, et me demande de faire un avenant car sa rémunération aurait dû être à 130 %. Pour moi, dans le cadre d’une mention complémentaire, la base de rémunération réglementaire pour un apprenti de 26 ans et plus est de 100 % + 15 points supplémentaires, soit 115 %, mais il me soutient que non car le contrat précédent était à 115 %. Aurait-il dû être à 130 % ou 115 % pour son contrat en mention complémentaire ?” Vous êtes parfaitement dans votre droit. Un débit de boissons est un commerce dont le but est de vendre des boissons et non pas de les servir gratuitement. En outre, vous payez l’eau du robinet que vous utilisez et qui est propre à la consommation. Vous êtes donc parfaitement en droit de faire payer l’eau du robinet pour remplir la gourde de ces personnes qui ne consomment pas dans votre établissement. Seule condition à respecter pour mettre en place cette pratique : en informer clairement votre clientèle. Cette information doit être réalisée sur tous vos affichages et documents commerciaux, c’est-à-dire : la carte, et l’affichage à l’intérieur et à l’extérieur de votre établissement. Il vous appartient de fixer le prix de vente. Quant aux modalités de cet affichage, nous vous conseillons de le mettre en valeur pour qu’il soit bien vu par la clientèle. Ce qui semble être votre cas. Pascale Carbillet SOS EXPERTSDroit et réglementation en CHR Les établissements de la restauration rapide bénéficient du régime particulier d’évaluation des avantages en nature nourriture sur la base du minimum garanti, soit 4,10 € par repas, depuis le 1er mai 2023. Un arrêté du 10 décembre 2022 relatif à l’évaluation des avantages en nature a prévu que la valeur de l’avantage en nature nourriture à réintégrer dans l’assiette des cotisations est fixé selon un forfait. Mais ce même texte prévoit que les personnels de certaines entreprises de la restauration et de l’hôtellerie bénéficient d’un régime particulier. Le montant de l’avantage en nature nourriture est fixé forfaitairement sur la base du minimum garanti. Sont visées par ces dispositions les personnels des entreprises qui sont tenues à une obligation de nourriture à leur égard et entrant dans le champ d’application de la convention collective nationale : - des hôtels, cafés, restaurants ; - de la restauration des collectivités ; - de la restauration rapide ; - des chaînes de cafétérias et assimilés ; - des casinos. Pascale Carbillet SOS EXPERTSDroit du travail en CHR (+ modèles de contrats et fiches de paie) “Beaucoup de cyclistes me demandent de l’eau gratuitement, sans consommer. Je leur demande 50 centimes pour tout remplissage de gourde s’ils ne consomment pas, et j’ai mis des affiches indiquant le prix. Suis-je dans mon droit ?” “Je souhaitais savoir si les établissements de restauration rapide (relevant de la CCN IDCC 1501) pouvaient utiliser la valorisation des repas servis au tarif du minimum garanti (4,10 € par repas) ou si c’est le tarif général communiqué par l’Urssaf qui s’applique, à savoir 5,20 € par repas pour l’année 2023 ? En effet, à l’examen de la CCN sur Légifrance, on trouve des tarifs valorisés en francs...” JURIDIQUE
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