3 4 août 2023 - N° 3804 L’Hôtellerie Restauration Avec en moyenne un tiers de clientèle en moins cet été dans les hôtels comme les restaurants corses, le président du GHR Corsica tire la sonnette d’alarme. Les meublés touristiques sont montrés du doigt. Ils seraient en expansion de 15 à 20 % selon les microrégions. Une question, un commentaire sur cet article ? www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR974966 Un été compliqué pour les hôteliers et les restaurateurs en Corse “Est-ce la fin du tourisme professionnel en Corse ?” César Filippi s’interroge et s’inquiète. Le président du GHR Corsica, également hôtelier et restaurateur à Porto Vecchio, fait état d’un été compliqué pour le secteur des CHR sur l’Île de Beauté. La raison de la colère : “Pour 180 000 lits professionnels, on en compte 600 000 qui ne le sont pas.” “Ce n’est pas nouveau”, reconnaît celui qui a déjà été reçu six fois à Bercy pour évoquer la situation. Mais, cette fois, César Filippi prévient : “C’est un tsunami qui va arriver, car nous avons actuellement 30 % de clientèle en moins dans le circuit professionnel de l’hôtellerie et de la restauration en Corse.” Constat similaire de la part de Karina Goffi, à la tête de l’Umih Corsica. “Beaucoup accusent une baisse de 20 à 50 % dans leurs réservations pour juillet-août. C’est du jamaisvu à cette période. Tous les établissements sont logés à la même enseigne, du motel aux 5 étoiles. L’économie entière de l’île est en train de souffrir”, a-t-elle confié au Figaro. Une saison “catastrophique” Côté hôtellerie, le taux d’occupation pour le mois d’août ne dépasserait pas les 40 %. Côté restauration, certains établissements de plage qui ont l’habitude de faire près de 1 000 couverts par jour n’en font plus que 600 : “Inflation oblige”, commente César Filippi. “S’ajoutent les PGE à rembourser”, souligne encore le patron du GHR Corsica. Autrement dit : la coupe est pleine. Réunis le 11 juillet dernier devant la préfecture d’Ajaccio pour dénoncer une saison “catastrophique”, les représentants du GHR Corsica – qui compte quelque 300 membres - ont réclamé la mise en place d’une cellule de crise, en se tournant aussi bien vers les élus locaux, les services de l’État ou encore la chambre de commerce. D’autant que “le tourisme représente 39 % du PIB de la Corse”, rappelle César Filippi. Une demande qui a été entendue et suivie par l’instauration d’un plan d’urgence pour préparer la saison 2024, à grand renfort d’outils de promotion de la Corse et d’autres mesures de soutien des professionnels en difficulté. Des ateliers et des groupes de travail, en ce sens, sont sur le point de se constituer. Des découverts bancaires pour régler les salaires… Le 18 juillet dernier, le Gouvernement a annoncé une batterie de mesures restrictives visant les meublés touristiques, avec nouveau zonage, chasse aux passoires thermiques et fiscalité à la hausse (lire p. 2). Cela suffira-t-il pour un retour à l’équilibre ? Surtout que le GHR Corsica pointe aussi le prix des transports pour rejoindre la Corse qu’il juge exorbitant et qui affaiblirait un peu plus encore le budget des estivants. Pour l’heure, César Filippi insiste : “De nombreux saisonniers risquent d’être licenciés en août, faute de réservations suffisantes dans les hôtels en Corse.” D’ores et déjà, certains hôteliers ne seraient plus en capacité de faire les paies de juillet et d’autres disent régler les salaires grâce à des découverts bancaires. Disparition de Roland Ayme Nous avons appris avec tristesse le décès de Roland Ayme, professionnel de l’hôtellerie qui a exercé dans de nombreux établissements, autant en France à l’international. Roland Ayme avait débuté sa carrière à l’ambassade de Washington, lors de son service militaire, puis avait poursuivi à Montevideo (Uruguay), à l’Intercontinental de Genève (Suisse), au Negresco à Nice, pour la Société des bains de mer à Monaco, au Meridien Montréal (Québec). Il avait également été directeur des opérations de l’ensemble des hôtels Meridien et avait dirigé la région EMEA pour Sheraton. Ses anciens collègues du Meridien ont tenu à saluer “un grand patron de l’hôtellerie moderne, chaleureux, proche de ses équipes, respecté pour son humanisme et ses grandes compétences”. L’Hôtellerie Restauration présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Ambroisie : Christophe Moret rejoindra Bernard Pacaud enseptembre Bernard Pacaud, qui maintient depuis plus de 30 ans les 3 étoiles Michelin de l’Ambroisie à Paris, avait annoncé en mai dernier avoir cédé plus des deux tiers du capital (murs et fonds de commerce) à l’investisseur franco-américanobrésilien Walter Butler, déjà propriétaire de Pierre Hermé Paris. Dans un entretien au Figaro, le chef précisait qu’il souhaitait “organiser une transmission intelligente, pérenniser l’œuvre de [s]a vie et l’emploi de [s]es vingt salariés”. Cette transmission, qui va s’étaler sur deux années, devrait avoir lieu avec le chef Christophe Moret. Élève de Bruno Cirino et de Jacques Maximin, il était chef de partie au Louis XV à Monaco quand Alain Ducasse lui a demandé de participer à l’aventure Spoon. Il a dirigé ensuite les cuisines du Plaza Athénée avant de rejoindre le Shangri-La Paris. Son arrivée est prévue en septembre. À Nice, l’hôtel La Pérouse rouvre après rénovation Situé à l’extrémité de la Promenade des Anglais à Nice (Alpes-Maritimes), l’hôtel-restaurant La Pérouse vient de rouvrir ses portes après une rénovation complète de sept mois. Elle a été menée par Virginie Friedman et la Niçoise Delphine Versace (Studio Friedman & Versace) pour conférer à ce boutiquehôtel l’esprit d’une maison de famille de la Riviera. Les architectes ont fait appel à dix artistes et artisans pour recréer une ambiance évoquant la Côte d’Azur des années 1950 et multiplient les clins d’œil à la mer, comme le bar en coquillages et le bar en grès sculpté d’après des motifs marins. Presque la totalité des 53 chambres et suites disposent d’une vue sur la Méditerranée et d’un extérieur. Le restaurant Le Patio est dirigé par Damien Andrews, ancien de Patrick Raingeard au Port Palace à Monaco et au Cap Estel à Èze. Anne Eveillard Beaucoup de professionnels corses accusent une baisse de 20 à 50 % dans leurs réservations pour juillet-août. © CHRISTOPHE COENON © GETTYIMAGES © DR
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