L'Hôtellerie Restauration No 3804

Moins d’un an après l’ouverture de l’Easyhotel Paris Charles-de-Gaulle (Seine-Saint-Denis), le groupe anglais récidive à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), dans la proche banlieue nord de la capitale, avec un nouvel hôtel de 180 chambres intégré dans l’immeuble Jump, signé Kaan Architecten, qui regroupe également des bureaux et un rooftop. Situé au pied du métro Front Populaire, dans un quartier en pleine mutation, l’établissement est fidèle son engagement d’être un “super rapport qualité-prix, super simple et super bas carbone”. Les nuitées sont proposées à environ 100 €, contre 243 € en moyenne dans la capitale, indique le groupe qui souhaite “réinventer l’hôtellerie économique”. Pour parvenir à ces tarifs attractifs, tous les coûts sont optimisés, tout en garantissant les fondamentaux d’une nuit d’hôtel. Les chambres, d’une superficie de 12 à 19 m2, sont dotées d’un matelas confortable, d’une bonne insonorisation, de rideaux occultants, d’une salle de bains moderne, d’un bureau d’appoint, d’un bon wifi et la réception est disponible à toute heure. Pour rester bon marché, l’enseigne n’hésite pas à s’éloigner des grands axes touristiques et d’affaires : “Nous ne recherchons pas des localisations de premier choix, a précisé Karim Malak, PDG d’Easyhotel lors de l’inauguration officielle de l’enseigne, le 27 juin dernier. L’important pour nous est d’être à proximité d’un moyen de transports publics. La ligne 12 du métro permet à nos clients de rejoindre rapidement Montmartre, la gare Saint-Lazare, les Champs-Élysées…” Hôtel bas carbone Easyhotel se positionne également sur le créneau du développement durable, en garantissant des émissions de CO2 par chambre de 20 % inférieurs à celles de la concurrence. “C’est une logique intrinsèque : quand on fait du low cost, on doit être le plus compact possible donc le plus sobre possible”, ajoute le dirigeant. L’enseigne veille à utiliser moins de béton lors de la construction de ses hôtels, privilégie les matériaux naturels ou recyclés, évite d’avoir des espaces inutilisés (pas de salle de gym, et salle de petits déjeuners facultative) et est attentif à sa gestion des déchets. “On ne croit pas à la compensation carbone : l’idée n’est pas de planter des arbres pour compenser les émissions faites, l’idée est d’en rejeter le moins possible.” De fortes ambitions de développement Avec 44 hôtels dans 11 pays, dont trois en France, Easyhotel (propriété d’Icamap et Ivanhoé Cambrigde) cherche désormais à se développer : “Nous avons 20 hôtels au Royaume Uni, il n’y a pas de raison que nous n’en ayons pas autant en France”, affirme Karim Malak. Le développement peut se faire en pleine propriété, en bail commercial ou en franchise, dans un bâtiment en construction neuve, en reconversion d’hôtel existant ou de bureaux. L’objectif est d’atteindre 100 hôtels d’ici cinq ou six ans, avec une promesse aux investisseurs : proposer la meilleure marge opérationnelle brute du segment économique. Prochaine ouverture en France : Marseille, dans le quartier Euromed, au troisième trimestre 2024. Easyhotel ouvre son troisième hôtel en France Le Grand Large devient le premier hôtel 5 étoiles de l’île d’Oléron HÔTELLERIE AUBERVILLIERS L’enseigne anglaise, qui a pour ambition de réinventer l’hôtellerie économique, a ouvert un nouvel hôtel de 180 chambres dans le nord de Paris en restant fidèle à ses fondamentaux : être “super rapport qualité-prix, super simple et super bas carbone”. DOLUS-D’OLÉRON Racheté par le groupe LBHC l’an dernier, l’établissement donnant sur l’une des plus belles plages de l’île d’Oléron a rouvert le 29 mars, après des travaux de rénovation et la création d’un restaurant gastronomique. Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR074947 Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR974847 Roselyne Douillet C’est un établissement emblématique de l’île d’Oléron, construit en 1965 au milieu des dunes. Un couple de passionnés, les Moreau, se lance alors le défi de créer un hôtel haut de gamme, à l’architecture Le Corbusier. Presque soixante ans plus tard, Le Grand Large est toujours solidement ancré à Dolus-d’Oléron (Charente-Maritime), avec une vue incroyable sur la plage de la Rémigeasse, l’une des plus belles de l’île. Propriété de la famille Bougnard ces dix dernières années, il a été racheté l’an dernier par le groupe LBHC (Le Boutique Hotels Collection), dirigé par Bastien Deschamps. Un investissement à 10 M€ sur deux ans, comprenant l’achat et les travaux. Car l’hôtel a rouvert le 29 mars après une importante rénovation : rooftop accessible à tous, agrandissement des terrasses avec bains à remous, décoration dépoussiérée, mise en place d’une paillotte pour le retour de plage… Et, nouveauté de taille, la création d’un restaurant gastronomique au cœur de l’établissement. “Notre objectif est de devenir une référence culinaire dans l’île. C’est David Boyer, Meilleur ouvrier de France 2023, qui a imaginé la carte”, explique Jean-Michel Sezalory, le directeur général du Grand Large. Précurseurs dans l’hôtellerie de luxe Marc Le Reun est aux fourneaux. L’ancien chef des Jardins d’Aliénor, au Château-d’Oléron, concocte une cuisine française gastronomique, orientée sur les produits de la mer. Le restaurant sert actuellement entre 35 à 40 couverts par jour. Au total, une trentaine de salariés ont été recrutés, non sans mal en raison des difficultés de logement. “Nous logeons 12 salariés à 4 km dans une grange réhabilitée que nous avons achetée. En 2024, il est prévu de créer 4 studios supplémentaires pour eux”, explique le directeur. Cette montée en gamme a permis à l’hôtel de décrocher son classement 5 étoiles au printemps, le seul dans l’île. Composé de 31 chambres, il est également doté d’une piscine intérieure, d’espaces bien-être et fitness, peut accueillir des séminaires... “Nous sommes précurseurs dans l’hôtellerie de luxe à Oléron, ce qui n’est pas forcément simple. Beaucoup de gens ne savent pas qu’il y a un 5 étoiles ici. Mais nous avons de bons retours, notamment de la part de personnalités ravies du côté intimiste de l’hôtel et de la tranquillité du territoire”, confie Jean-Michel Sezalory. Le Grand Large fermera cet hiver pour la basse saison, le temps d’autres travaux d’amélioration. L’easyhotel Aubervilliers se situe au pied du métro Front Populaire, dans l’immeuble Jump. © KAAN ARCHITECTEN © AMÉLIA BLANCHOT © EASYHOTEL Bois et matériaux recyclés dans la chambre bas carbone imaginée par l’agence Saguez, dans l’Easyhotel d’Aubervilliers. 6 L’Hôtellerie Restauration N° 3804 - 4 août 2023 La vue sur la dune et la plage de la Rémigeasse est l’une des forces de l’hôtel Le Grand Large. Amélia Blanchot

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