L'Hôtellerie Restauration No 3806

Dans le jargon des ressources humaines, l’offboarding regroupe l’ensemble des procédures et outils mis en place dans une entreprise pour faciliter et accompagner le départ d’un salarié. Cela présente plus d’avantages qu’il n’y paraît. “L’entreprise est garante de sa marque employeur, et c’est important de soigner sa réputation. Les anciens salariés sont les ambassadeurs de notre marque, ne serait-ce que dans notre milieu”, souligne Julie Crozet, coordinatrice des ressources humaines pour le palace La Réserve Paris (Michel Reybier Hospitality). S’assurer qu’une fin de contrat se déroule dans les meilleures conditions permet aussi de mieux recruter ! L’hôtel a ainsi embauché une personne recommandée par un ancien collaborateur. “Et nous avons par ailleurs réintégré des gens partis un ou deux ans plus tôt. Parfois, nous les recrutons pour d’autres postes : par exemple, une personne qui travaillait au spa est revenue à la réception”, ajoute-t-elle. “Nous organisons des déjeuners avec d’anciens collaborateurs pour savoir ce qu’ils deviennent. Tout cela résonne positivement pour les salariés qui restent, et constatent qu’ils sont entendus, considérés. Un départ bien fait est organisé, autant que possible : cela rassure les équipes, et la personne qui part”, résume Julie Crozet. À La Réserve Paris, les collaborateurs sur le départ remplissent un questionnaire de sortie, dont l’entreprise se sert pour évoluer. “Le salarié ou nous-mêmes pouvons réaliser que notre établissement ne lui correspond pas, bien qu’il soit compétent. Dans ce cas, nous n’hésitons pas à le coacher ou à lui recommander une autre maison, plus en ligne avec ses aspirations”, assure la coordinatrice RH. “Il arrive qu’un salarié ne soit plus en phase” “Un départ n’est pas forcément négatif. Les gens ne sont parfois pas à la bonne place : cela nous fait réfléchir au poste, au profil nécessaire. D’autres changent de région, ont envie de s’installer : autant les aider en proposant par exemple une rupture conventionnelle. Les gens vous le rendent bien”, renchérit Christophe Dufossé, chef-propriétaire du Château de Beaulieu, à Busnes (Pas-de-Calais). “Il arrive aussi qu’un salarié ne soit plus en phase avec ses envies, avec l’équipe, et que finalement il n’ait plus sa place dans l’entreprise : dans ce cas, il faut anticiper. Quand ça ne va pas, je propose un rendez-vous à deux. Il faut être à la fois délicat et franc, avoir de vrais arguments, et laisser un temps de réflexion à la personne avant de parler à nouveau. Quand le salarié réalise que c’est mieux de partir, c’est aussi lui rendre service”, conclut Christophe Dufossé. Lorsque le départ est voulu ou accepté, il se passe souvent dans le respect. Offboarding : comment bien accompagner le départ d’un salarié EMPLOI Si de nombreux employeurs pratiquent désormais le onboarding - c’est-à-dire la bonne intégration d’un salarié dans l’entreprise -, la préparation de son départ reste encore trop souvent négligée. C’est pourtant une étape importante pour se séparer dans les meilleurs termes, ce qui peut avoir un impact positif tant pour le salarié que pour l’employeur. Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR474951 © DR © G.GARDETTE Christophe Dufossé (à gauche) avec des collaborateurs. Pour lui, le dialogue est essentiel. À La Réserve à Paris, des petits déjeuners sont organisés avec d’anciens collaborateurs pour garder un lien. Laetitia Bonnet-Mundschau Un départ n’est pas forcément négatif. Les gens ne sont parfois pas à la bonne place : cela nous fait réfléchir au poste, au profil nécessaire.” Julie Crozet

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