L'Hôtellerie Restauration No 3808

Le risque : perdre ses clients • Pour certains établissements, bien placés, la rentabilité prime sur la fidélité avec le principe que le client qui séjourne ne viendra qu’une seule fois mais d’autres établissements dépendent dans la durée d’une clientèle fidèle et récurrente qui pourrait être effacée de la scène car incapable de payer les prix demandés. • Le client a toujours le choix d’aller voir ailleurs après l’été 2024, ce qui pourrait coûter cher à celui qui pensait que des augmentations seraient acceptées par tous, surtout par les habitués. Prix des hôtels pendant les Jeux olympiques : attention à ne pas se tromper de course HÔTELLERIE À l’approche de la compétition sportive, certains hôteliers ont déjà mis en vente une partie de leurs chambres à des tarifs très supérieurs à ceux en vigueur habituellement. Une attitude qui peut coûter cher à long terme, alerte Christopher Terleski, directeur du cabinet d’audit Marge ou crève. © DR € Suivez les articles sur les Jeux olympiques avec le #JO2024 Un exemple : pendant l’Euro de football en France en 2016, “un client, fidèle consommateur de soirées étapes dans un hôtel près de Lille, a vu sa prestation habituelle de 120 € par soir proposée à 280 € lors des soirées de matchs. Ce client, qui passait environ 100 nuits par an dans l’hôtel, a tout simplement trouvé une autre adresse. Depuis, sur une période de cinq ans - Covid exclu -, il a simplement dépensé ses 60 000 € ailleurs. L’hôtelier a gagné petit pendant la coupe et perdu gros dans la durée”. © FGUETTYIMAGES Yield Management : gare aux abus À un an des Jeux olympiques, certains hôteliers parisiens et franciliens ont déjà ouvert leur calendrier de réservations, avec des tarifs bien supérieurs à ceux habituellement pratiqués. La demande allant très certainement excéder l’offre, l’une des premières règles du Yield Management s’enclenche, à savoir une augmentation très sensible des prix. Accor a, par exemple, transmis ses recommandations aux hôteliers du groupe, avec des plafonds à ne pas dépasser, mais certains professionnels n’hésitent pas à multiplier leurs prix par quatre, voire six par rapport à leurs tarifs habituels. Franck Delvau, président de l’Umih Paris-Île-de-France, tempère : “Les annonces qui restent aujourd’hui disponibles sont aussi celles qui proposent des prix très élevés et n’ont donc pas trouvé preneur.” Un record a été enregistré par le journal Le Parisien dans le XVe arrondissement de la capitale, une chambre passant de 90 € cet été à 1 363 € l’été prochain, soit un prix multiplié par 15. L’hôtel Cheval Blanc Paris est arrivé 34e sur la liste World’s 50 Best Hotels. World’s 50 Best Hotels 2023 : sept établissements français dans le classement Après avoir créé un classement des meilleurs restaurants dans le monde puis des meilleurs bars, le comité de sélection des World’s 50 Best a annoncé la liste des meilleurs hôtels lors d’une cérémonie de remise des prix organisée à Londres, le 19 septembre dernier. Si le premier du classement est italien - le Passalacqua, boutique-hôtel situé sur les rives du lac de Côme -, sept hôtels français (dont quatre à Paris) figurent parmi les 50 meilleurs mondiaux : • le Maybourne Riviera à Roquebrune-Cap-Martin (26e) ; • le Bristol Paris (29e) ; • la Réserve Paris (31e) ; • l’hôtel du Cap-Eden-Roc à Antibes (33e) • le Cheval Blanc Paris (34e) ; • l’Eden Rock, Saint-Barthélemy (41e) ; • l’Hôtel de Crillon Paris (50e). Dans les catégories annexes, le Gleneagles en Écosse remporte également le prix Art of Hospitality Award, et The Lodge at Blue Sky, dans l’Utah (États-Unis), a été désigné Lavazza One To Watch. Les lauréats d’autres catégories avaient déjà été dévoilés en juillet dernier. Tim Brooke-Webb, directeur général de The World’s 50 Best Hotels, a tenu à féliciter les hôtels nommés, espérant que ce classement “incitera les amoureux du voyage à choisir un établissment vraiment spectaculaire pour leur prochaine aventure.”

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