L'Hôtellerie Restauration No 3809

Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR775507 Ilan Ouanounou (Edenred) : “Nous sommes des apporteurs d'affaires” Le directeur général France du groupe Edenred revendique le rôle de sa société pour justifier le taux de commission pratiqué sur les titresrestaurant. Celui-ci est pourtant contesté par les professionnels. Selon le directeur général d’Edenred, Ilan Ouanounou, 68 % des restaurateurs acceptent les Tickets Restaurant (marque du groupe), qui représentent 40 % de part de marché. Le chiffre d’affaires des titres-restaurant représente 8,5 milliards d’euros, dont 67 % (soit 6 milliards d’euros) pour le secteur de la restauration et assimilés, et 33 % sont dépensés dans les supermarchés. Pour Ilan Ouanounou, ce chiffre d’affaires n’existerait pas sans les titres-restaurant. “Nous sommes de réels apporteurs d’affaires. Notre métier d’émetteur est d’être une force de vente pour la restauration, avec des commerciaux qui vont solliciter les entreprises pour leur faire accepter les titres- restaurant pour leurs salariés.” Un taux de justifié par les apports d’affaires Le taux de commission du groupe Edenred est de 4,18 %. Pour Ilan Ouanounou, ce taux ne doit pas être comparé avec celui des commissions des cartes bancaires, car les établissements bancaires n’investissent pas dans des commerciaux pour proposer leurs services. Selon lui, il faut plutôt comparer ce taux avec ceux d’autres apporteurs d’affaires comme Deliveroo, Uber Eats, The Fork, qui tournent autour de 25 %. Il conteste les propos d’Olivia Grégoire, ministre des PME et du commerce, qui a déclaré que le taux de commission des titres-restaurant a explosé. “Ces cinq dernières années, chez Edenred, nous sommes passés de 3,70 % à 4,18 %. Alors que, dans le même temps, le chiffre d’affaires apporté à la restauration a augmenté de 6 % par an, soit 500 M€ de chiffre d’affaires et 300 000 clients supplémentaires, grâce aux actions commerciales des émetteurs.” Un taux unique pour le papier et le digital Les titres-restaurant sont aujourd’hui présents à 65 % sous forme de carte et à 35 % en format papier. Pour le groupe Edenred, cette répartition est de 25 % pour le papier et 75 % pour le digital. Le taux de commission est identique pour les deux formats. Alors que les restaurateurs pensaient obtenir une baisse des taux de commission pour le digital, ceux-ci n’ont pas diminué, voire ont légèrement augmenté. Mais surtout, le taux de commission papier s’est aligné sur celui de la carte. Romain Vidal, représentant du collège restaurateurs au sein de la CNTR et référent titre-restaurant pour le Groupement des hôtelleries & restauration de France (GHR), déplore le doublement du taux de commission pour les titres papier, sans compter les frais de gestion et les frais techniques de réseau bancaire, qui aboutissent à un taux proche de 5 à 6 %. Pour Edenred, ce taux unique s’explique par la digitalisation des titres, qui coûte plus cher en raison de la cybersécurité, des investissements technologiques, de la conformité des règles au flux bancaire. Fin de la CRT, début des complications Suite à la disparition de la centrale de règlement des titres (CRT) au 1er mars 2023, les quatre émetteurs ont mis en place un nouveau processus commun. Les restaurateurs doivent envoyer par Chronopost tous leurs titres au prestataire Tessi, à Montreuil. Or, un nombre important de restaurateurs se plaignent de leur difficulté à se faire rembourser. Leur colis Chronopost est perdu, ils ne se sont pas inscrits correctement chez les quatre émetteurs ou ils n’ont pas donné toutes les informations, comme leur RIB. “Le problème est que nous avons du mal à entrer en contact directement avec les émetteurs pour régler ces problèmes. S’il manque une pièce, ils ne payent pas et ne vous la réclament pas”, déplore Romain Vidal. Pascale Carbillet 5 millions de salariés bénéficient des titresrestaurants 8,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires des titresrestaurant 6 milliards de CA (soit 67 %) dépensés dans les restaurants et assimilés 2 milliards de dépenses complémentaires engendrées par les utilisateurs de titresrestaurant Un salarié avec des titresrestaurant va 5 fois plus au restaurant et dépense 65 % de plus que celui qui n’en a pas Le marché des titres-restaurant 13 octobre 2023 - N° 3809 L’Hôtellerie Restauration 23 Ilan Ouanounou : “Nous considérons les restaurateurs comme des partenaires privilégiés et les titres-restaurant doivent être dépensés dans leurs établissements. Nous œuvrons pour rendre la vie des restaurateurs la plus simple possible.” © DR

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