ÉCOLES-FORMATION Didier Leder, un proviseur entre rigueur et bienveillance ANTONY Didier Leder vient de faire sa première rentrée en tant que proviseur du lycée des métiers Théodore Monod d’Antony, près de Paris. Après neuf années passées à diriger le lycée hôtelier de Marseille, où il a développé les relations internationales, changement de cap. Cette nouvelle affectation est l’occasion d’instaurer empathie, respect et bien-être à l’école. Anne Eveillard “La première chose que je dis aux jeunes que je rencontre dans le lycée : ‘Ici, vous n’êtes plus des collégiens, vous êtes des professionnels’”, confie Didier Leder. lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR475574 Une question, un commentaire sur cet article ? Il n’aspirait pas particulièrement à intégrer l’enseignement. La passion première de Didier Leder, “c’était la cuisine”. Adolescent, il a donc suivi un cursus au lycée hôtelier de Marseille (Bouches-du-Rhône). Une première étape qui va déboucher sur cinq années passées dans la restauration en France, en Angleterre, en Allemagne et en Suisse, car il aime voyager, découvrir d’autres cultures et d’autres façons de travailler. “C’est une opportunité qui m’a fait entrer dans l’enseignement”, se souvient-il. Une opportunité doublée d’un fort intérêt pour la transmission. “J’ai eu l’occasion d’enseigner la cuisine dans une école privée de La Chaise-Dieu [Haute-Loire] et j’ai accepté.” L’expérience va durer six ans, avant qu’il ne se décide à passer le concours pour devenir chef d’établissement. “L’aspect management me plaisait”, confie Didier Leder. Nous sommes en 2002, l’enseignant réussit les épreuves et devient proviseur de lycée. 17 partenariats à travers le monde “J’ai toujours cherché à revenir vers le secteur de l’hôtellerie et de la restauration.” D’où les choix d’affectation de Didier Leder dans les lycées hôtelier de Pithiviers (Loiret), Blois (Loiret-Cher), Marseille, où il va rester neuf ans, et, depuis la rentrée 2023, dans le lycée des métiers Théodore Monod d’Antony (Hauts-de-Seine), établissement qui forme aux services à la personne, au commerce, aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration. “Le contexte est très différent de Marseille, où l’établissement comptait 1 200 élèves. Ici, à Antony, ils ne sont que 600.” Mais s’il a fait bouger les choses sur les bords de la Méditerranée, il souhaite également bousculer quelques habitudes le long de la ligne de Sceaux. À Marseille, en effet, Didier Leder s’est attelé notamment à développer les relations internationales. Lors de son départ, au début de l’été 2023, le lycée comptait 17 partenariats actifs avec des écoles en Europe, en Chine, au Japon ou encore au Maroc. Au lycée Théodore Monod d’Antony, les jeunes comme les enseignants ont déjà pris le pli de découvrir d’autres façons de transmettre et d’apprendre, grâce à six partenariats déjà instaurés avec des établissements à l’étranger. Didier Leder doit donc explorer de nouvelles pistes. Développer la bienveillance à l’école “La première chose que je dis aux jeunes que je rencontre dans le lycée : ‘Ici, vous n’êtes plus des collégiens, vous êtes des professionnels’.” Une façon pour Didier Leder d’ouvrir leurs horizons, de les projeter dans le monde des adultes. C’est aussi un moyen de leur faire comprendre et accepter la rigueur, le respect ou encore le port d’une “tenue de recrutement” chaque jeudi. Dans cette même veine, le proviseur a comme objectif de développer “tout ce qui est en lien avec la bienveillance, l’empathie et le bien-être à l’école”. “Nous allons mettre en place une structure pour que les jeunes se sentent bien dans leur établissement”, détaille-t-il. Enfin, à l’instar de la plateforme qu’il a créée à Marseille pour connecter élèves, alumni et entreprises, Didier Leder souhaite réitérer cette initiative dans l’établissement d’Antony dès la rentrée 2024. Et pour cause : “Quand je suis arrivé à Marseille en 2014, il n’existait rien de ce genre. En 2023, quand je suis parti, la plateforme comptait plus de 5 000 adhérents.” Au lycée Théodore Monod, il espère même élargir le réseau à 350 écoles hôtelières en Europe. “Il faut donner confiance aux élèves” Proviseur de lycée depuis une vingtaine d’années, Didier Leder souhaite faire passer deux messages. • Aux enseignants : “Il faut donner confiance aux élèves, transmettre l’héritage de la culture gastronomique et du savoir recevoir à la française et le faire évoluer.” • Aux élèves : “Prenez-vous enmain. Si vous avez des ambitions : travaillez, allez jusqu’au bout !” Ce concours de restauration et d’hébergement, organisé par le lycée hôtelier du Touquet (Pas-de-Calais), a pour but de promouvoir la formation technologique en hôtellerie-restauration, de mettre en avant les métiers de service en restauration et en hébergement, et de permettre aux élèves des lycées hôteliers de se confronter afin de favoriser et de développer leurs connaissances et la passion qu’ils ont pour cette filière. Le trophée est ouvert à tous les élèves de terminale baccalauréat STHR des lycées d’enseignement technologique publics et privés sous contrat. Chaque lycée peut proposer deux candidat(e)s au maximum pour les phases de sélection. Cependant, seul(e) un(e) finaliste par établissement pourra être retenu(e). Inscriptions avant le 24 novembre sur : https://tinyurl.com/y5dbykp6 2E ÉDITION DU CHALLENGE UN ŒIL EN SALLE Après une première édition au Ritz Paris, Un Œil en salle dévoile son prochain challenge ouvert à tous les jeunes et les apprentis du CAP au bac + 5. Ils devront répondre à la question “Selon toi, qu’estce que l’excellence dans ton futur métier ?”, à l’écrit (entre 25 et 75 lignes), en vidéo (2 minutes) ou par audio (podcast de 2 minutes). Neuf jeunes issus de l’une des 3 catégories - CAP, mention complémentaire (sommellerie, barman) ; bac professionnel, bac technologique, brevet professionnel ; BTS jusqu’au bac + 5 - seront sélectionnés et devront soutenir leur réflexion lors d’un grand oral dans les salons de l’Hôtel de Crillon, le 15 janvier 2024. Dépôt des dossiers jusqu’au 3 décembre Inscriptions : https://unoeilensalle.fr/ challenge-un-oeil-en-salle/ 9E ÉDITION DU TROPHÉE NATIONAL ROYAL PICARDY © DR © DR Ça bouge dans les écoles ! 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