L'Hôtellerie Restauration No 3811

Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR75544 LES TEMPS FORTS DE LAQUINZAINE Patrick Hayat (Atop) : “Nous menons un combat citoyen pour que nos villes ne soient pas défigurées” L’hôtelier a pris la tête de l’Association pour un tourisme professionnel (Atop) en mai dernier. Il souhaite poursuivre la lutte pour obtenir l’égalité fiscale et réglementaire, l’harmonisation des normes d’hébergement et lutter contre la professionnalisation de la location des meublés, bien loin de l’économie de partage défendue par ses partisans. L’Hôtellerie Restauration : Vous avez été élu à la tête de l’Atop en mai dernier. Quels seront les chantiers principaux de votre mandat ? Patrick Hayat : Mon projet est double : tout d’abord, continuer sur la voie déjà tracée par mes prédécesseurs, c’est-à-dire établir une concurrence loyale entre tous les acteurs d’hébergement, et être force de proposition pour que la France puisse accueillir tous les visiteurs de la meilleure manière et avec des règles du jeu identiques pour tous, aux niveaux fiscal, législatif et des normes. D’autre part, l’Atop a aussi vocation à être force de proposition pour mieux comprendre les enjeux du tourisme de demain. Nous nous penchons principalement sur le sujet de l’intelligence artificielle, qui est une révolution majeure notamment dans l’hôtellerie. Il faut comprendre comment l’utiliser au mieux pour améliorer les services ainsi que le fonctionnement de nos établissements. Où en êtes-vous de votre combat contre les abus des locations saisonnières ? Nous voyons fleurir des locations d’appartement sans changement de droit d’usage ni de droit de destination. Mais notre travail contre ces abus n’est pas qu’un combat professionnel, c’est un combat citoyen pour que nos villes ne soient pas défigurées. Au quotidien, nous entendons beaucoup de maires, épuisés et désemparés, qui n’ont aucun contrôle ni aucune visibilité sur ce qui se passe dans leur ville et constatent qu’il n’y a plus de possibilité de s’y loger. Qu’allez-vous proposer ? Nous souhaitons que le numéro d’enregistrement soit unique et national, et non municipal comme aujourd’hui. Cela permettrait aux maires de comprendre ce qui se passe dans leur ville. De plus, nous voulons que le droit d’enregistrement, avec ce numéro national, ne soit pas corrélé au changement d’usage du logement. Cela permettrait de récupérer les données de toutes les plateformes et de les transmettre aux municipalités. Un projet de loi, baptisé SREN [Sécuriser et réguler l’espace numérique], est en cours d’examen. Nous voulons aussi que le loueur fournisse son avis d’imposition lors de sa demande de numéro d’enregistrement, pour que l’administration puisse vérifier s’il s’agit bien de sa résidence principale. Nous souhaitons la fin de la niche fiscale pour les loueurs professionnels, afin de sortir de cette concurrence déloyale et mettre fin à l’inégalité concurrentielle. Nous demandons également que mes meublés soient soumis à la TVA, ce qui permettrait que 10 % des recettes enregistrées par les plateformes rentrent dans les caisses de l’Etat. Ce manque à gagner atteint un milliard d’euros chaque année. 12 L’Hôtellerie Restauration N° 3811 - 10 novembre 2023 Patrick Hayat : “L’Atop a vocation à être force de proposition pour mieux comprendre les enjeux du tourisme de demain.” © DR Suivez-nous sur nos réseaux Roselyne Douillet

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