LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE IMAGES DE UNE : © GETTYIMAGES - © DR ÉDITO Une question, un commentaire sur cet article ? www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR200170 Les titres-restaurant au cœur de l’actualité Pascale Carbillet Retrouvez l’intégralité des éditos de la rédaction lhotellerie-restauration.fr/hashtag/edito Dans le Pas-de-Calais, depuis le 2 novembre, les hôteliers et les restaurateurs ont les yeux rivés vers le ciel, à la recherche d’un coin de ciel bleu. Malheureusement, la pluie ne cesse de tomber et dans près de 150 communes, les inondations font des ravages. “Le 2 novembre, quand nous avons fermé exceptionnellement notre restaurant parce que nous subissions des coupures d’électricité intempestives, nous étions loin de nous imaginer que quinze jours plus tard, nous courrions encore le risque d’avoir les pieds dans l’eau”, résume Guillaume Vandendyck, dirigeant aux côtés d’Aude Denekre du restaurant Aux Marronniers, à Autingues. Si aujourd’hui les deux restaurateurs sont au sec et accueillent les clients qui bravent le mauvais temps, c’est parce qu’ils ont pris des dispositions. “Nous nous sommes équipés d’une pompe et nous avons barricadé le bas de nos portes avec des planches et des sacs de sable”, témoigne Guillaume Vandendyck. Mais dans la cuisine et la salle, l’eau est montée jusqu’à quatre centimètres. “Le stress est quotidien. Tous les jours, nous nous demandons si nous pourrons ouvrir ou si nous allons devoir écoper”, confie encore le restaurateur. L’eau stagne Dans d’autres établissements, l’eau stagne. Les photos postées sur Instagram par Alexandre Gauthier, chef du restaurant étoilé La Grenouillère, à la Madelaine-sous-Montreuil, sont édifiantes. Son restaurant est inaccessible. “Pour l’instant, le chef est muni de sa pelle et de ses bottes pour construire des digues avec du sable. Il ne pourra pas répondre à vos questions”, s’excuse Camille Geneviève, assistante de direction de La Grenouillère. Pour les restaurateurs et hôteliers inondés, les journées sont éreintantes. “Notre première mission, c’est de faire sortir l’eau. Ensuite, nous allons tout faire pour qu’elle ne rentre plus. Après quoi, nous réfléchirons à la nouvelle Grenouillère”, liste Camille Geneviève. Les 40 salariés du restaurant étoilé sont au chômage technique. La situation est la même pour Les Robinsons du lac et Chez Les professionnels du Pas-de-Calais subissent les inondations Près de 150 communes du département sont inondées. Parmi les sinistrés, des hôteliers et des restaurateurs. Nous sommes allés à leur rencontre. 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3812 - 24 novembre 2023 Les pertes seront colossales pour les plus durement touchés. Il ne s’agit pas seulement du chiffre d’affaires, mais aussi du matériel et de marchandises.” Pierre Nouchi, président de l’Umih Hauts-de-France © DR Suite à l’inondation de son restaurant La Grenouillère, le chef étoilé Alexandre Gauthier a fait part de son désarroi sur Instagram. Face à cette situation inédite, plusieurs hôteliers qui n’ont pas été touchés par les crues et les inondations ont décidé de se montrer solidaires. C’est le cas d’Emmanuelle Christmann, directrice adjointe du Manoir Hôtel au TouquetParis-Plage. Elle laisse, à disposition des sinistrés les chambres non louées de son établissement 4 étoiles. Les gérants d’Aux Temps d’Em, à Montreuil-sur-Mer, ont eu la même idée. Ils ont également lancé une cagnotte Leetchi à destination des victimes des inondations du Montreuillois. En région, la solidarité s’organise Fanny, à Ardres, qui ont annoncé une fermeture jusqu’au 24 novembre au minimum. Préparer l’après Une fois l’eau évacuée, les professionnels vont devoir lancer des démarches auprès de leurs assurances. “Les pertes seront colossales pour les plus durement touchés. Il ne s’agit pas seulement du chiffre d’affaires, mais aussi du matériel et de marchandises”, confirme Pierre Nouchi, président de l’Umih Hauts-de-France. L’organisation se tient prête à apporter son soutien. “Nous serons là pour les aider dans les démarches, mais nous pensons surtout que les hôteliers et les restaurateurs auront besoin de soutien psychologique”, conclut Pierre Nouchi. Lolita Péron Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Service Emploi & Annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 web + mobile lhotellerie-restauration.fr Ce numéro est composé de 32 pages Imprimeur : Roularta Printing - Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Éditeur : SAS SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0925T79916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 €/temporairement 1,54 € (hebdomadaire/temporairement quinzomadaire) De l ’info, des métiers, des passions Suivez-nous Application mobile Olivia Grégoire, ministre chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, a annoncé le 14 novembre dernier sur M6 que le Gouvernement prolongeait pour l’année 2024 la possibilité d’acheter tous produits alimentaires avec des titres-restaurant. Cette dérogation votée en août 2022 dans le cadre de la loi sur les mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat devait s’arrêter le 31 décembre prochain. À l’époque, la mesure avait déjà déclenché la colère des restaurateurs qui craignaient de voir diminuer les sommes dépensées dans leurs établissements. C’est bien ce qui s’est passé, selon Romain Vidal (lire p. 4-5). Les grandes et moyennes surfaces ont absorbé 7 % de titres-restaurants en plus, soit 600 M€, au détriment des restaurateurs et des commerces assimilés. L’Umih argue de son côté que moins d’un titre-restaurant sur deux est désormais dépensé dans un restaurant, ce qui fait dire au syndicat qu’il ne faut plus parler de titre-restaurant, mais de “titre-caddie”. En parallèle, le 16 novembre, la cour d’appel de Paris a confirmé la condamnation des quatre émetteurs historiques de titres-restaurant à une amende record de 415 M€ pour pratique concurrentielle. Cette décision conforte les professionnels pour obtenir réparation du préjudice subi devant le tribunal de commerce. Retrouver notre engagement pour la planète
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