La réforme de l’enseignement professionnel suscite encore des interrogations Le 22 novembre dernier, Carole Grandjean a présenté à la presse la réorganisation annoncée de l’année de terminale en lycée professionnel. La ministre déléguée, en charge de l’Enseignement et la Formation professionnels, a rappelé les trois objectifs visés : “Réduire le décrochage, améliorer l’insertion dans l’emploi et faciliter les poursuites d’études.” Car, aujourd’hui, sur 100 élèves en lycée professionnel, un tiers décrochent, 39 % trouvent un emploi, les autres poursuivent leurs études, mais la moitié seulement réussit à aller jusqu’au bout du cursus. Ce constat évoqué par la ministre incite à poursuivre la réforme de l’enseignement professionnel, amorcée en 2022 sous l’impulsion du président de la République, Emmanuel Macron. Mais, sur le terrain, enseignants et directeurs d’établissements s’interrogent. Parce que la réforme casse l’organisation et le fonctionnement actuels de la classe de terminale en lycée professionnel. Dès la rentrée 2024, celle-ci prévoit “un bloc commun de 30 semaines, dont 22 de cours, 6 de formation en milieu professionnel et 2 d’examen, puis un bloc personnalisé qui s’ajuste au projet de l’élève, avec 6 semaines - entre la fin mai et le début du mois de juillet - dédiées au stage ou à la poursuite d’études”, détaille Carole Grandjean. Quant au ‘chef-d’œuvre’, il devient ‘oral de projet’ fin juin, avec des épreuves du bac calées en mai et l’assiduité parmi les “conditions d’obtention” du diplôme. D’où des notes qui ne seront données qu’en juillet. “Notre objectif est ainsi Les mesures prévues pour la classe de terminale, dans le cadre de la réforme de l’enseignement professionnel, en laissent plus d’un perplexes. Directeurs d’établissements et enseignants s’interrogent sur leur mise en place. Plusieurs syndicats appellent à la grève le 12 décembre prochain. Anne Eveillard Trois objectifs visés > Réduire le décrochage > Améliorer l'insertion dans l'emploi > Faciliter les poursuites d'études de mieux accompagner le projet de l’élève et de l’aider à réussir, notamment grâce à une meilleure articulation entre cours et stage”, souligne encore la ministre. “Qui va donner les cours ?” Parmi les premiers perplexes : de nombreux directeurs délégués à la formation professionnelle et technologique (DDFPT). Leur mission : gérer, organiser et piloter l’enseignement professionnel et technologique dans les lycées. “Nous faisons face à tous les problèmes du quotidien d’un établissement. Stages, emplois du temps, distribution des salles, animation des équipes, relation avec les entreprises… avec la réforme, il va falloir à nouveau tout réorganiser. Et ce, dès le début de l’année 2024, car c’est là que nous commençons à préparer les plages horaires de la rentrée suivante”, confie Arnaud Freulon, DDFPT hôtellerie-restauration au lycée Jeanne Delanoue, à Cholet (Maine-et-Loire). Il s’interroge aussi quant aux six semaines post-examen : “Les jeunes vont-ils avoir envie de partir en stage alors qu’ils pourraient gagner plus en partant faire LES TEMPS FORTS DE LAQUINZAINE 10 L’Hôtellerie Restauration N° 3813 - 8 décembre 2023 “Sur 100 élèves en lycée professionnel, un tiers décrochent”, rappelle Carole Grandjean, ministre déléguée, en charge de l’Enseignement et la Formation professionnels. “Les intentions sont bonnes, mais la mise en place de la réforme est découse”, constate Christophe Joublin, président de l’Aflyht.
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