3 teur des achats du groupe Logis Hôtels. À date, une centaine d’hôtels Logis ont réinternalisé la gestion du linge ou sont en cours. D’ici trois ans, le groupe espère en compter 1 000. Olivier Blanc, dirigeant du Puits doré à Richelieu (Indreet-Loire) et vice-président du groupe, a franchi le pas au printemps pour son hôtel de 25 chambres, en transformant un local en lingerie. “J’ai investi 49 500 € dans un lave-linge de 27 kg, et deux sèche-linge à pompe à chaleur. J’ai pu bénéficier d’une aide de l’Ademe. Depuis mars, nos coûts de blanchisserie ont diminué de deux tiers !”, explique-t-il. À Laguiole (Aveyron), Julien Breysse, directeur du Best Western Relais (34 chambres) a tout réinternalisé il y a un an. Il a aménagé le sous-sol de l’hôtel pour le transformer en une laverie de 70 m2. “J’ai fait intervenir la société Atlan [réseau Andromède] pour calculer mes besoins et réaliser un plan d’implantation technique. J’ai investi dans deux lavelinges, deux séchoirs - 40 kg en tout -, et une sécheuserepasseuse-plieuse. Tout compris avec les travaux, cela représente 150 000 €. Quand nous externalisions, cela nous coutait 35 000 € par an – hors éponges et peignoirs que nous traitions en interne”, résume Julien Breysse. 2 C’est un calcul à faire, selon d’éventuelles aides et la capacité d’investissement d’un établissement. Avec un système en 100 % location, Stéphane Roinet estime que l’économie réalisée est de l’ordre de 25 à 30 %, et que le traitement du linge par chambre revient à moins de 3 € (sans aide de l’Ademe). Cela varie selon la dimension de l’hôtel et le type de linge mis à disposition en chambre. Olivier Blanc a choisi une solution mixant achat et location. “Aujourd’hui une chambre me coûte 2,49 € - produit de lavage inclus - en linge, quelle que soit la durée du séjour. Je loue un linge de meilleure qualité, à prix identique : par exemple, mes draps de bain sont plus grands et plus épais qu’avant”, constate-t-il. Louer ou acheter ? La méthode en interne doit être bien définie pour que le traitement du linge soit fluide. Le groupe Logis travaille sur un guide de bonnes pratiques. Dans son établissement, Olivier Blanc emploie deux femmes de chambre à temps partiel, qui étaient partantes pour l’aventure. “Désormais, elles maîtrisent tout, elles sont ravies ! Elles ont gagné du temps, car il n’est plus nécessaire de compter le linge qui entre et sort, de le mettre en chariot… Une machine dure 50 minutes, elles peuvent la lancer et s’occuper d’autre chose. Le matin, elles plient ce qui a été mis à sécher la veille. Et si besoin, quand elles sont parties, nous pouvons mettre une machine à sécher.” Julien Breysse a embauché une personne dédiée, à mitemps. “Elle s’occupe du linge le matin : lavage, calandrage. L’après-midi, les femmes de chambre le plient et le rangent. Les chariots sont préparés à la laverie, puis montés dans les étages”, explique-t-il. Grâce au système de dosage relié aux machines, le surdosage est évité et la manipulation des produits lessiviers limitée. Les prix des produits ayant fortement augmenté avec l’inflation, mieux vaut investir dans de gros bidons et des doseurs performants. S’organiser en interne Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR//RTR74921 8 décembre 2023 - N° 3813 L’Hôtellerie Restauration 37 Vendre des prestations de blanchisserie Avec une capacité de 55 kg de linge répartie sur trois machines, le Relais de Laguiole a traité 40 tonnes de linge la première année : une quantité importante car l’hôtel revend des prestations aux gîtes, chambres d’hôtes ou petits hôtels alentours, qui apportent directement leur linge. Cette activité représente un chiffre d’affaires supplémentaire de 1 250 € par mois, qui permet aussi de financer l’investissement. Le surcroît d’activité blanchisserie nécessite toutefois désormais une personne à temps plein à l’année.
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