Une quarantaine d’établissements étaient représentés dans le grand amphi du lycée Albert de Mun, à Paris (VIIe), du 28 au 30 novembre, pour le 38e congrès de l’Association nationale des écoles privées d’hôtellerie et de tourisme (Anephot). Le thème : “Osez le changement : vision d’avenir”. Vaste sujet, à l’heure où le secteur de l’hospitalité peine à recruter et à fidéliser. À l’heure aussi de la mise en place de nouveaux éléments de la réforme de l’enseignement professionnel (lire p. 10-11), dont les grandes lignes ont été rappelées par Michel Lugnier, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche. “Ce congrès nous a permis d’explorer de nouvelles pistes pour manager nos établissements. Car le rapport au travail a changé partout, y compris dans les établissements scolaires. Nous avons également réfléchi à d’autres façons d’enseigner, comment créer de nouveaux liens entre les jeunes, les lycées et les entreprises, comment travailler davantage ensemble et en réseau”, détaille Esther Milland, présidente de l’Anephot. “Les jeunes peuvent être force de proposition” “Si le turnover est estimé à 15,1 % en France tous secteurs d’activités confondus, il atteint 44 % en moyenne dans l’hôtellerie et la restauration, selon l’Insee”, a rappelé Gwenaëlle Greffe, maître de conférences en comportement organisationnel à l’Esthua, au sein de l’université d’Angers. Elle a expliqué que la tendance à l’élargissement des recrutements, hors secteur de l'hôtellerierestauration, “peut décourager ceux qui ont le savoir-faire et l’expérience.” Quant aux jeunes diplômés ou encore ceux en apprentissage, selon l’universitaire, il serait bon de leur proposer d’accéder à des postes à responsabilités plus rapidement, “car ils peuvent être force de proposition”. Avis partagé par Esther Milland : “Nous avons des jeunes qui sont motivés, mais on ne les laisse pas suffisamment faire. Il faut leur redonner de l’ambition. Cela passe par une reconstruction de l’implication des salariés en hôtellerie-restauration.” Pour Gwenaëlle Greffe, “répondre aux candidats, organiser l’arrivée des nouveaux recrutés, y compris celle des stagiaires, et offrir de l’accompagnement sur le long terme”, sont autant de clés d’attractivité. “Les métiers de l’hôtellerie et de la restauration font sens parce qu’ils relient”, dit-elle encore. Le garant de ces liens ? “C’est le manager”, dans une entreprise comme dans un établissement d’enseignement. Pascal Vendé, directeur du lycée privé Jeanne Delanoue, à Cholet (Maine-et-Loire), en est convaincu : “C’est à nous, directeurs d’établissement, d’accompagner nos équipes autrement. Par exemple, en incitant formateurs et professeurs à travailler ensemble ou en ouvrant le dialogue face aux demandes de télétravail.” “Soyons imaginatifs, conclut Esther Milland, pour que l’on retrouve dans nos établissements ce qui se passe déjà dans les entreprises.” Anephot : le management au cœur des débats PARIS Du 28 au 30 novembre, le 38e congrès annuel de l’Association nationale des écoles privées d’hôtellerie et de tourisme avait pour thème : 'Osez le changement'. L'occasion de mettre à plat les façons d’enseigner et de manager les équipes. De gauche à droite : Esther Milland, présidente de l'Anephot, Patrice Hauchard, directeur du lycée Albert de Mun, et Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris. © DR Après l’abandon des candidatures suisse et suédoise, les Alpes françaises sont désormais seules à postuler pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver 2030. Elles comptent bien optimiser leur candidature, pour convaincre définitivement le Comité international olympique (CIO), qui doit rendre sa décision en juillet 2024. Les Régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-RhôneAlpes se sont alliées et réparti équitablement les sites. Le CIO a été convaincu par la rigueur du projet, qui se veut plus sobre économiquement et écologiquement en réutilisant 95 % des infrastructures issues des Jeux d’Albertville. “Il faut se servir des infrastructures existantes, on ne peut plus se permettre de faire autrement, et être très rigoureux sur les débordements financiers ”, explique Sébastien Buet, vice-président de l’Umih 73-74. Même sentiment pour Arnaud Gobled, président du GHRAuvergneRhône-Alpes. “Les jeux sont un accélérateur pour la montagne de demain. Cet élan va permettre de renforcer la transition énergétique dans nos établissements. […] Il faut se mobiliser pour être dans les comités d’organisation, innover dans l’offre.” Jeux olympiques 2030 : les Alpes Françaises désormais seules en course Anne Eveillard © SAVOIE MONT BLANC-BIJASSON LES TEMPS FORTS DE LAQUINZAINE 4 L’Hôtellerie Restauration N° 3813 - 8 décembre 2023
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