L'Hôtellerie Restauration No 3813

Depuis la volte-face du Gouvernement sur la possibilité de régler ses courses alimentaires avec des titres-restaurant - avec une prolongation pour 2024 -, les organisations professionnelles dénoncent le manque à gagner pour les restaurateurs, puisque moins d’un titre sur deux est désormais dépensé dans un restaurant. “La dérive dans l’utilisation des titresrestaurant ne date pas d’hier, elle a débuté il y vingt ans, quand elle a été autorisée dans les boulangeries, assène Alain Fontaine, président de l’Association française des Maîtres restaurateurs (AFMR) et chef du Mesturet, à Paris (IIe). C’est un peu tard pour se réveiller aujourd’hui. À nous, restaurateurs, d’être plus malins et de proposer autre chose. Arrêtons d’être passéistes et de regarder dans le rétroviseur.” Trois propositions Parmi ses propositions : changer la destination du titre. “Mieux vaut désormais parler de ticket alimentation”. Le terme ‘restaurant’ doit être réservé à son usage en restauration traditionnelle. De plus, le télétravail a bouleversé les habitudes en matière de déjeuner : les employeurs continuent d’abonder les cartes de leurs salariés alors que ces derniers se nourrissent chez eux. “Les salariés cumulent des montants incroyables parce qu’ils ne peuvent dépenser que 25 € par jour. Il faudrait que les restaurants – et seulement eux – bénéficient d’un déplafonnement très haut, de 100 ou 200 € en une fois.” De plus, Alain Fontaine réclame les mêmes avantages sociaux pour les salariés de la restauration que les salariés bénéficiant de titres ou de cantines, à savoir l’exonération fiscale pour l’avantage en nature nourriture de 3,75 €, actuellement soumis à charges sociales. Autre solution : “À partir du moment où vous inscrivez le repas gastronomique français au patrimoine universel de l’Unesco, pourquoi ne pas permettre que le Pass culture destiné aux 18-25 ans soit autorisé comme moyen de paiement dans les restaurants proposant du fait maison, notamment ceux ayant le titre de Maître restaurateur ?”, s’interroge Alain Fontaine. Une idée qui n’a pas pour le moment convaincu la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, reconnaît le chef du Mesturet, mais qui permet d’élargir la réflexion. Titres-restaurant : “C’est aux restaurateurs d’être les plus malins” Alain Fontaine, le président de l’Association française des Maîtres restaurateurs, souhaite que l’utilisation de ce mode de paiement soit déplafonnée en cas de repas dans un restaurant traditionnel. Il propose également que le Pass Culture, destiné aux 18-25 ans, puisse être employé pour découvrir la gastronomie dans ces mêmes restaurants. Alain Fontaine, président de l'AFMR : “Arrêtons d’être passéistes et de regarder dans le rétroviseur.” © DR Une proposition de loi visant les avantages fiscaux et la liberté d’action dont bénéficient les meublés touristiques a été présentée à l'Assemblée nationale le 28 novembre. Ses principales dispositions : • Suppression de l’avantage fiscal dont bénéficient les meublés touristiques, en harmonisant les plafonds d’abattement forfaitaire à 40 %, à l’exception des chambres d’hôte, gîtes ruraux et stations de ski. • Obligation pour les bailleurs de disposer d’un numéro d’enregistrement avant de publier une offre. • Possibilité pour les maires d’imposer une demande de changement d’usage aux propriétaires de résidences secondaires avant de mettre leur bien en location saisonnière. Le propriétaire devra fournir un diagnostic de performance énergétique, à l’instar des locations classiques. • Possibilité pour les maires de créer un quota de locations dans leur commune, avec une autorisation de location limitée à cinq ans, et d’imposer une mesure de compensation aux bailleurs. • Possibilité pour les agglomérations comptant plus de 20 % de résidences secondaires de créer des zones où les nouvelles constructions et les réhabilitations seront destinées aux seules résidences principales. Ces amendements doivent encore être débattus avant de repasser devant le Sénat. Meublés touristiques : l’Assemblée nationale veut frapper fort Roselyne Douillet LES TEMPS FORTS DE LAQUINZAINE 6 L’Hôtellerie Restauration N° 3813 - 8 décembre 2023 Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR200262 Le commentaire de EDP sur www.lhotellerie-restauration.fr “Personnellement je préfère que ce soit Carrefour, Auchan ou autre qui paient les 4 % de commission et que les clients me règlent par CB !”

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