L'Hôtellerie Restauration No 3818

3 16 février 2024 - N° 3818 L’Hôtellerie Restauration Entre afflux de touristes et désertion des Parisiens, de nombreux restaurateurs s’interrogent sur les retombées qu’auront les Jeux Olympiques sur leurs affaires. suivez toutes les actualités sur les Jeux olympiques lhotellerie-restauration.fr/actualite/theme/jeux-olympiques tation du nombre de touristes, d’autant que la Ville de Paris souhaite laisser le plus possible de commerces ouverts, surtout à proximité des sites olympiques et des fan zones.” Premier bémol : François Blouin, présidentfondateur de Food Service Vision, a interrogé une quarantaine de décideurs, dont un échantillon de restaurateurs, sur leur appréhension des JO et le mot le plus récurrent a été “incertitude”. Préparer des plans B, C ou D Une pléiade de questions se posent à six mois de la cérémonie d’ouverture des JO. Face à l’affluence de touristes et la désertion des Parisiens, comment se faire connaître par une nouvelle clientèle internationale ? Faut-il renforcer son équipe ? De quelle façon s’approvisionner au plus juste sans risquer le gaspillage ? Bérengère O, directrice générale de Big Mamma France, reconnaît “avoir la trouille !” : “Nous ne savons pas à quoi nous attendre en termes de fréquentation. Nous nous préparons avec des plans B, C ou D… mais aussi à n’avoir aucun client, car Paris va se vider de ses habitants. Alors est-ce une opportunité ou pas ? Les touristes vont-ils avoir envie de manger italien alors qu’ils sont en France ?” Résultat : chez Big Mamma France, pour l’heure, on part du principe que l’été 2024 sera comparable à celui de 2023. Dans le même temps, Bérengère O s’interroge sur la pertinence de communiquer auprès des conciergeries, dans les gares, les aéroports, sur les murs de métro… Autre piste évoquée : l’approche des entreprises partenaires des Jeux olympiques et paralympiques, au cas où certaines d’entre elles auraient des soirées à organiser. Toutefois, prudence si le restaurateur se fait directement démarcher, des escroqueries ayant été signalées par la DGCCRF (lire ci-contre). Se mobiliser en amont Chez Coca-Cola, on incite à “se préparer et se mobiliser en amont”. De quelle façon ? Éric Desbonnets a cité les concours pour faire gagner des places en vue d’assister à différentes épreuves, mais aussi la campagne nationale que la marque de soda a menée, dès l’été dernier, pour offrir la possibilité aux Français de porter la flamme olympique. L’occasion de positionner une image, d’affirmer un engagement. Miser sur le snacking et mutualiser les livraisons Le débat a également souligné l’importance de développer une offre de snacking durant les JO. Car sandwichs, quiches ou encore burgers sont faciles à emporter par une clientèle qui va bouger dans Paris. D’ailleurs, à la question “comment anticiper les flux ?”, les organisateurs du Lab ont suggéré de solliciter la Mairie de Paris pour obtenir le calendrier des épreuves et la liste des sites qui les accueilleront. Olivier Beaulieu, directeur général de Boire et Manger, qui chapeaute toute la restauration au sein du Stade de France, a prévu, pour sa part, de “mutualiser des livraisons de fournisseurs”. Il s’explique : “Réduire le nombre de personnes qui nous approvisionnent, c’est moins de camions sur la route et, donc, moins de retard dans les livraisons.” La direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) met en garde les entreprises de la restauration contre un nouveau type d’escroquerie. Des personnes se faisant passer pour des représentants autorisés de Paris 2024 et de son prestataire d’hospitalité On location proposent des prestations fictives en contrepartie de paiements. Il s’agit en réalité d’une escroquerie. La DGCCRF recommande aux entreprises, en cas de démarchage de ce type, de ne jamais donner d’informations financières ou d’argent. Elle conseille de vérifier l’identité des démarcheurs, en contactant les équipes officielles de Paris 2024 par e-mail : integrityandenforcement@paris2024.org et On location alertfraud@onlocationexp.com. Enfin, si vous avez été victime de cette escroquerie, vous devez porter plainte auprès du commissariat de police dont vous dépendez ou auprès de la gendarmerie. Gare aux escrocs se faisant passer pour des partenaires officiels “Ça va bien se passer !” Georges Bonneau, directeur général du groupe hôtelier Les Maisons de Georges, a anticipé, dès 2019, la période des Jeux olympiques et paralympiques. L’un de ses établissements, l’Hôtel des Mines, situé entre les deux fan zones de la place Saint-Sulpice (VIe) et des Arènes de Lutèce (Ve), accueillera les équipes d’un groupe de médias brésilien durant toute la période. Parallèlement, il a briefé ses salariés : personne ne part en vacances durant la période, les équipes seront renforcées, la polyvalence est de mise et côté restauration, outre le petit déjeuner, s’ajoutera un buffet de sandwichs et snacking le soir. La brasserie voisine, Le Luco (Ve), ouvrira 7 jours sur 7, de 7 heures à minuit. “Ça va bien se passer !”, assure Georges Bonneau tout en fustigeant ceux qui multiplient par cinq, voire plus, le prix de leurs chambres durant les JO. “À agir ainsi, on se tire une balle dans le pied et on envoie nousmêmes les clients chez Airbnb !”

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