L'Hôtellerie Restauration No 3818

LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE Olivia Grégoire retrouve un ministère du Tourisme légèrement remanié Olivia Grégoire revient au Gouvernement un peu moins d’un mois après son départ suite à la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre. Elle retrouve son poste en tant que ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, et est désormais chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation. Un portefeuille quelque peu modifié, puisqu’elle était depuis juillet 2022 et sa nomination dans le Gouvernement Borne II, chargée des Petites et Moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme. Olivia Grégoire a occupé le poste de secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable de 2020 à 2022 et est députée de la 12e circonscription de Paris au sein du groupe Renaissance. 4 L’Hôtellerie Restauration N° 3818 - 16 février 2024 De bonnes perspectives pour l’hôtellerie française en 2024, selon Deloitte et In Extenso Lors de leur rendez-vous annuel organisé à Paris le 9 février dernier, les cabinets spécialisés ont estimé que les investissements resteront dynamiques dans le secteur et que les Jeux olympiques auront un effet moteur pour le tourisme. Selon une enquête menée conjointement par le GHR et l’Umih, 60 % des professionnels paient encore plus de 180 € le MWh. Les deux syndicats réclament le soutien du ministre de l’Économie. L’hôtellerie continue de prouver sa résilience, malgré les secousses inflationnistes et géopolitiques. Les chiffres d’affaires ont poursuivi leur augmentation en 2023, les touristes internationaux - notamment américains et asiatiques - ont confirmé leur retour sur le territoire et l’appétit des investisseurs pour le marché ne s’est pas démenti. Avec la tenue des Jeux olympiques en 2024, il y a donc beaucoup de raisons de “voir le verre aux trois quarts plein”, s’est réjoui Philippe Gauguier, associé d’In Extenso Tourisme, Culture & Hôtellerie (TCH), en préambule du rendez-vous annuel présentant le bilan de l’année et les perspectives pour l’année à venir, organisé au Palais Brongniart, à Paris, le 9 février dernier. Un marché en croissance L’année 2023 a conforté la performance du marché hôtelier, a détaillé Olivier Petit, associé d’In Extenso TCH. Le taux d’occupation est en hausse de 3 %, le prix moyen de 7 %, et le chiffre d’affaires de 10 %. • Toutes les catégories d’hôtels bénéficient de ce dynamisme : l’hôtellerie économique est celle qui a vu ses prix croître le plus, et pour le segment luxe, c’est le taux d’occupation qui a le plus augmenté. • Tous les territoires ont bénéficié de la bonne santé du marché. En dix ans, le secteur a d’ailleurs connu une croissance du chiffre d’affaires de 2,7 % par an en régions, et de 4,7 % à Paris. Et si les taux d’occupation sont toujours en retrait de 4 % par rapport à 2019, les prix ont, eux, augmenté de 30 %, permettant de compenser la hausse des coûts salariaux, des charges et matières premières. De nouveaux entrants Dans ce contexte, les investisseurs continuent à s’intéresser de près au secteur. De nouveaux acteurs se positionnent pour entrer sur ce marché à la recherche d’une rentabilité qu’ils ne trouvent plus dans les autres secteurs. Ceux-ci nouent des partenariats avec les enseignes hôtelières (c’est le cas de 80 % des 11 500 chambres créées depuis cinq ans), qui ont multiplié les marques et les collections ces dernières années afin de diversifier leur positionnement. Jeux olympiques : “une opportunité à ne pas rater” À quoi peut-on s’attendre en cette année olympique ? Selon Olivier Petit , cet été, les touristes vont certainement différer leur séjour à Paris pour éviter la foule des JO. L’expert estime que l’impact de la compétition sera fort sur les prix moyens, mais peut-être moindre sur l’occupation. Les Jeux sont “une opportunité à ne pas rater, en espérant que l’organisation tienne ses promesses et que les professionnels - hôteliers, restaurateurs, taxis - jouent le jeu”, prévient de son côté Philippe Gauguier. Rester prudent pour 2025 L’augmentation des prix hôteliers va ralentir, assure Béatrice Guedj, directrice recherche et innovation pour Swiss life Asset Managers France. “On entre dans un environnement où l’inflation sera désormais plus élevée que ces dix dernières années, de 2 à 3 % par an, ce qui aura un impact sur les marges. La croissance va ralentir et nous allons entrer dans un scénario d’atterrissage en douceur”, exception faite de 2024 qui s’annonce comme très bonne pour l’hôtellerie. De plus, la concurrence des pays d’Europe du Sud - Espagne et Italie en particulier -, continue de se faire sentir, à la fois en matière d’investissement et de fréquentation. Ces pays bénéficient, comme la France, d’une clientèle domestique et internationale, et ont enregistré des recettes record en 2023. “Il faudra faire très attention à [eux] pour que la France reste compétitive” dans les années à venir, prévient Béatrice Guedj. “C’est notre trésorerie qui subit le contrecoup des factures exorbitantes d’énergie, tout notre cash disponible est aspiré par ces coûts”, alertent les syndicats hôteliers GHR et Umih, qui dénoncent d’une même voix les contrats toxiques toujours existants. “Il n’y a plus de justification pour des prix aussi élevés”, affirment-ils. 3,8 % du chiffre d’affaires consacré à l’énergie Les deux syndicats ont mené conjointement une enquête en janvier 2024. Selon cette étude, 60 % des 1 500 répondants ont indiqué payer plus de 180 € le MWh. En moyenne, l’énergie représente plus de 3,8 % du chiffre d’affaires HT des entreprises (et plus de 8 % du CA pour 12 % des personnes interrogées). L’enquête révèle également que 22 % des professionnels n’ont toujours pas reçu leur facture 2023, ce qui suscite une certaine inquiétude en attendant une bonne ou mauvaise nouvelle. Pour 60 % des répondants, ces augmentations tarifaires mettront leur entreprise en danger à court ou moyen terme. Ces inquiétudes sont justifiées, puisque le secteur se classe parmi les cinq premiers en termes de défaillances d’entreprise, selon le rapport de la Banque de France pour l’année 2023. Outre les tarifs exorbitants observés dans certains contrats, les syndicats réclament le droit à la renégociation. Certains contrats ont été signés sous la contrainte, et il est impératif de les revoir. “Nous n’étions pas préparés à ce type de négociation”, déplorent-ils. L’enjeu désormais : obtenir une aide du Gouvernement. “Il suffit qu’un fournisseur d’énergie fasse le premier pas” pour faire avancer les choses et obtenir des prix raisonnables. Les syndicats proposent de fixer le prix à 120 € le MWh. Énergie : un sujet loin d’être clos 60 % des répondants à l’enquête du GHR et de l’Umih estiment que les augmentations tarifaires mettront leur entreprise en danger à court ou moyen terme. Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR200942 © DR © DR © GETTYIMAGES Romy Carrere Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR20035 Roselyne Douillet Olivier Petit, associé In Extenso TCH, a présenté le bilan de l’année 2023 pour le marché hôtelier.

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