28 L’Hôtellerie Restauration N° 3823 - 26 avril 2024 Par téléphone : 01 45 48 45 00 Par e-mail : abo@lhotellerie-restauration.fr Votre e-mail pour l’abonnement digital : (vos coordonnées ne sont utilisées que par L’Hôtellerie Restauration) (Facultatif mais utile en cas de problème d’adresse) Adresse : Code postal & localité : Enseigne : Nom et Prénom : Mes coordonnées : Par web ou mobile lhotellerie-restauration.fr N° Date de validité : 3 derniers chiffres au dos de la carte : (à l’ordre de L’Hôtellerie Restauration) Chèque joint Signature : RIB joint Carte bancaire pour 1 an 40 € 2. Je m’abonne 1. Je choisis la formule d’abonnement 3. Mon mode de paiement Téléphone : Par courrier L’Hôtellerie Restauration 5 rue Antoine Bourdelle 75737 Paris Cedex 15 Sans engagement : 3,33 €/mois interruption sur simple demande De l ’info, des métiers, des passions L’hôtellerie lifestyle a-t-elle vécu ? TENDANCES Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR201390 À l’heure d’une hôtellerie de plus en plus hybride, le lifestyle est-il devenu has been ? Hôteliers, architectes d’intérieur, designers et observateurs du secteur de l’hospitalité abordent les évolutions en cours, en amont des nouvelles tendances à découvrir sur le salon EquipHotel Paris 2024. © ALEXIS NARODETZKY © DAVID FOESSEL ©DR Lifestyle. Ce terme anglo-saxon est entré dans le langage courant. Dans le secteur de l’hospitalité, il qualifie un type d’établissements, plutôt haut de gamme et ciblé sur l’art de vivre. Apparu notamment avec l’émergence des boutique-hôtels, “le lifestyle a eu sa pertinence au départ, en apportant un vent de fraîcheur dans l’hôtellerie. Mais, depuis, les grands groupes et les marques l’ont codifié et il a perdu cette sincérité du début”, observe Emmanuelle Mordacq, à la tête de l’agence NeoPlaces consulting. Un constat qu’elle a partagé lors d’une journée de débats sur le contract, organisée par L’Ameublement Français (organisation professionnelle qui rassemble 380 entreprises françaises de la fabrication d’ameublement) en décembre 2023 à Paris. “En effet, au départ, le lifestyle a permis de s’ouvrir à des créateurs différents et il a apporté une mixité des usages”, a également reconnu l’architecte d’intérieur Arnaud Berthereau. Isabelle Maffre, experte en design hôtelier et directrice du studio Air & D, considère de son côté que “le lifestyle a amené la restauration au cœur de l’hôtel, mais aujourd’hui, c’est un langage mal utilisé”. Le lifestyle serait donc devenu un terme galvaudé, fourre-tout. Au lieu de qualifier un hôtel, il en rendrait plutôt illisible le positionnement. “En architecture d’intérieur, le lifestyle ne veut plus dire grand-chose”, commentent plusieurs spécialistes de l’agencement dans le secteur de l’hôtellerie. Un design dit “relaxant” et “intuitif” Crise sanitaire, inflation, télétravail… la donne a changé. Le voyageur aussi. Au-delà de l’étiquette lifestyle d’un hôtel, il veut comprendre à quoi correspond ce qu’il paye. Il a besoin d’être rassuré sur ce qu’il mange et ce qu’il boit. Il a aussi envie d’être chouchouté et compris lorsqu’il a besoin de se connecter, recharger une batterie, se détendre... Les hôteliers doivent donc s’adapter. Ce que font, d’emblée, les jeunes enseignes. À l’instar de FirstName, nouvelle marque du groupe Alboran, dont le premier établissement à Bordeaux (Gironde) mise sur le “feel good”, explique Eric Omgba, associé et cofondateur du groupe Alboran. Ce qui se traduit par de la musique, du bienêtre, un design dit “relaxant” et “intuitif”, “des expériences créatives”… L’atmosphère devient une clé d’entrée et de fidélisation de la clientèle, comme des salariés d’ailleurs. Les deux profils de population forment une même communauté. Avis partagé du côté du nouveau groupe Sangha - terme qui signifie justement communauté en sanskrit -, fondé par Muriel Roquejeoffre. Ce concept hôtelier, avec un premier établissement en septembre 2024 dans l’écoquartier La Cartoucherie à Toulouse (Haute-Garonne), se veut ouvert sur les autres, le mieux-être et la sérénité. Séjourner dans un hôtel Sangha, “c’est découvrir et partager une philosophie de vie”. Mais, pour Muriel Roquejeoffre, c’est aussi “devenir l’éco-citoyen d’un quartier et d’une ville”. Le voyage prend du sens. Pas d’hôtellerie sans dimension humaine Le lifestyle ne suffit donc plus pour positionner un hôtel, aujourd’hui lieu de plusieurs vies et de multiples envies. Comme chez French Theory, à Paris (Ve), où l’on vient pour dormir, se restaurer, lire, rencontrer des artistes, écouter de la musique, en jouer, enregistrer un disque… “En 2024, on veut voyager utile”, martèlent la vingtaine d’étudiants en création industrielle de l’ENSCI-Les Ateliers, qui ont imaginé 20 projets liés à l’hospitalité, à découvrir sur le salon EquipHotel Paris 2024. Enfin, pas d’hôtellerie sans dimension humaine. Les fondateurs des Hôteliers Impertinents, Michel Delloye et Jacques-Olivier Larant, insistent sur ce point. Ils parlent d’équipes, composées d’hommes et de femmes qu’ils appellent “des hôtes”. Quant à leurs cinq adresses - quatre à Paris et une toute nouvelle sur l’île d’Yeu (Vendée) - ils les qualifient “à forte personnalité”. Architecture, concept, décoration, positionnement… tout découle d’une idée de départ, d’un parti pris fort, d’une envie de surprendre le voyageur, de l’inciter à venir “vivre sa vie”. L’hôtel devient prolongement de chez soi, du bureau, de la salle de sport, du café des amis… On l’a également compris chez Accor, où, certes, les marques lifestyle (SO, Delano, Mondrian, 25Hours…) ont encore le vent en poupe. Toutefois, la jeune Handwritten Collection, développée par le groupe hôtelier de Sébastien Bazin depuis 2023, rassemble des hôtels 4 étoiles dits “à la personnalité propre”, au “design intimiste” et “reflétant tout le caractère et la chaleur de l’accueil des hôteliers qui les font vivre au quotidien”. Une ligne directrice singulière, incarnée, aux antipodes d’une hospitalité codifiée. De gauche à droite : Éric Omgba, Yann Caillère et Jérôme Bosc, à la tête du groupe Alboran Hotels & Hospitality et fondateurs de la marque FirstName, qui prône le ‘feel good’. Chez French Theory, à Paris (Ve), on vient pour dormir, se restaurer, lire, rencontrer des artistes, jouer de la musique, enregistrer un disque… “Le lifestyle a amené la restauration au cœur de l’hôtel, mais aujourd’hui c’est un langage mal utilisé”, explique Isabelle Maffre, directrice du studio Air&D. Anne Eveillard
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