PRODUITS & ÉQUIPEMENTS Tendance Green Le mobilier de seconde main fait ses débuts dans l’hôtellerie Coût moindre, approche durable ou sociale, décoration atypique… Le mobilier d’occasion s’invite - avec discrétion - dans le monde de l’hôtellerie. 83% des Français se disent prêts à résider dans un hôtel qui utilise du mobilier et de la décoration recyclés, pointait, en 2022, une étude greet/Opinion Way. Pourtant, les hôteliers restent frileux en la matière. “Les hôtels commencent à vendre leur mobilier lors de rénovations, mais rares sont ceux qui font le pas d’acheter du mobilier de seconde main. Les chaînes, par exemple, ont des cahiers des charges souvent trop précis pour ça”, constate Sophie Scantamburlo-Contreras, cofondatrice de la start-up SCOP3 spécialisée dans le réemploi d’équipements professionnels. Récupérer le mobilier antérieur Certains hôteliers ont néanmoins franchi le cap, à l’instar de l’Hôtel Llucatx Menorca, en Espagne. Sur un domaine comportant six hôtels, les propriétaires souhaitaient ouvrir un nouvel établissement dans une bâtisse jusqu’alors inoccupée. Sur les conseils d’Eco-One (conseil et accompagnement en durabilité dans le secteur hôtelier), l’ancien mobilier inutilisé et stocké a été mis à profit. Une fois triées, 550 pièces en pin massif de très bonne qualité ont été remises en état, poncées, relookées… “On a modifié les tailles, les formes, les couleurs… Tout a été fait à la main, artisanalement, en économie circulaire”, note Ava Moddabber, country manager France pour Eco-One. L’aménagement de cet hôtel de 19 chambres a ainsi été bouclé en quatre mois. Un “vrai gain de temps et un réel intérêt financier”, poursuit-elle. Faire appel à des ateliers d’insertion De son côté, Le Grand Barnum, ouvert à Francheville (Rhône), ajoute au volet écologique et durable l’aspect social. Créé par l’Armée du Salut, l’établissement a chiné le mobilier dans des recycleries locales et s’est appuyé sur ses ateliers d’insertion pour le rénover. L’ameublement des 27 chambres est entièrement issu du réemploi (à l’exception de la télévision et de la literie), pour un montant avoisinant les 12 000 €. Mélange de styles, pièces dépareillées, vieilles théières et pince à sucre sur le plateau de courtoisie, juke-box dans le bar… “Les clients sont enchantés et très agréablement surpris par ce décor atypique”, estime le directeur du 3 étoiles, Pascual Valentin. Soigner le design Greet est, quant à elle, la seule chaîne à avoir adopté cette démarche. La marque s’approvisionne auprès d’Emmaüs et du site Selency, ou récupère le mobilier présent dans les hôtels, en cas de reprise ou de reconversion. Le cahier des charges exige que chaque établissement dispose © DR Greet crée des espaces au design étudié, tout en appliquant la règle des 3R (réduction, réutilisation, recyclage). Violaine Brissart
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