HÔTELLERIE 10 L’Hôtellerie Restauration N° 3832 - 30 août 2024 Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR201826 L’Auberge de l’abbaye, une histoire de famille depuis 1803 SIGNY-L’ABBAYE Située dans les crêtes pré-ardennaises, cette maison est tenue par la même famille depuis plus de deux siècles. Rencontre. Dans le village de Signy-l’Abbaye (Ardennes), L’Auberge de l’abbaye fait partie du paysage. Cet ancien relais de poste transformé en auberge, tenue par la même famille depuis 1803, a connu le conflit franco-prussien de 1870 et les deux Guerres mondiales. “À la libération, en 1945, la clientèle française était rare. Mais grâce aux soldats américains de l’Otan, basés à 5 km du village, mes beaux-parents ont pu redynamiser l’activité”, raconte Sophie Lefebvre, qui incarne la septième génération. Avant qu’elle n’en reprenne le flambeau en 1999 - et son époux, la ferme familiale -, l’hôtel-restaurant accueillait principalement des banquets (mariages, communions, baptêmes) et des voyageurs d’affaires. Depuis, la donne a changé. Les salles des fêtes ont sévèrement concurrencé les banquets, tandis que la désindustrialisation de la région a peu à peu laissé la place au tourisme. “Nous sommes situés à proximité de la Belgique et des Pays-Bas, à 40 minutes de Reims et 1 h 30 de Paris, sur un axe bien desservi au cœur de l’Europe. Nous accueillons une clientèle fidèle qui recherche calme et authenticité. Depuis la crise Covid, le tourisme vert a le vent en poupe. Cela nous est très favorable pour des séjours courts. Il y a de plus en plus de gîtes et de chambres d’hôtes dans les environs, qui nous apportent de la clientèle supplémentaire au restaurant”, observe-t-elle. Le restaurant d’une capacité de 130 couverts s’est donc spécialisé dans une cuisine de terroir, avec de la viande bio élevée dans la ferme familiale et un menu végétarien “qui plaît beaucoup aux clients d’Europe du nord”. Très à l’écoute de la clientèle Côté hébergement, l’établissement compte sept chambres au style plutôt rustique dans le bâtiment d’origine (à partir de 64 €), et six chambres au style plus minimaliste (dont une adaptée à tous les handicaps), créées par Sophie Lefebvre dans une annexe. “L’investissement de 700 000 € a été important financièrement pour une petite structure comme la nôtre, mais nous avons eu la chance de conclure un partenariat avec un établissement bancaire qui a cru en nous, et de bénéficier de l’aide du conseil départemental des Ardennes et de l’Europe sous forme de subventions”, avoue-t-elle. L’établissement est passé de 2 à 3 étoiles au classement hôtelier et a adhéré au label Clef verte dès 2015. Il a décroché le prix Tourisme Ardennes dans la catégorie hébergement en 2017, et le trophée Nous CHRD pour la meilleure réalisation d’hébergement en milieu rural l’année suivante. “On est très à l’écoute de ce que les gens demandent. À la campagne, ils veulent des chambres spacieuses. Il faut être mieux et moins cher que ce que les villes voisines peuvent offrir. Il faut toujours viser la qualité”, poursuit-elle. Investir régulièrement Pas question pour la professionnelle de se reposer sur ses acquis : “Depuis que j’ai repris, j’ai investi en moyenne 30 000 € par an pour moderniser l’établissement et le mettre aux normes. Il y avait une belle structure de base, refaite dans les années 1960. Mais dans un tel établissement, il faut investir régulièrement, sinon ça s’essouffle et on est vite dépassé.” Aujourd’hui, L’Auberge de l’abbaye affiche un taux de remplissage à l’année de 90 %, grâce à sa réputation locale, au bouche à oreille, à Booking.com et au groupe Logis Hôtels. En septembre prochain, Sophie Lefebvre partira à la retraite et l’institution quittera le giron familial : “Nos deux filles avaient envie de voir autre chose. Une reprise, ce n’est pas quelque chose qu’on impose.” L’auberge a connu trois guerres, la désindustrialisation de la région et la croissance du tourisme vert. Une des sept chambres au style rustique dans le bâtiment d’origine. Dans un tel établissement, il faut investir régulièrement, sinon ça s’essouffle et on est vite dépassé.” Sophie Lefebvre Mob Hotel : plus qu’un hôtel, des convictions CANNES Avec son troisième établissement, Cyril Aoiuzerate reste fidèle à son approche tournée vers l’écologie sociale, dans le respect de l’environnement, de la culture et de l’humain. Violaine Brissart © DR © DR Une chambre du Mob Hotel de Cannes. © DR Convaincu que le luxe, l’engagement écologique et l’innovation sociale peuvent cohabiter de façon harmonieuse, Cyril Aoiuzerate a ouvert un nouveau Mob Hotel à Cannes, le 19 juillet dernier. Dans ce 4 étoiles de 43 suites (de 30 à 86 m2), l’hôtelier poursuit sa démarche de bâtir une hôtellerie responsable, ayant le moins d’impact possible sur l’environnement, déjà déclinée à Saint-Ouen et Lyon Confluence. Cette réflexion a été menée dès la construction et se poursuit dans le fonctionnement quotidien de l’hôtel cannois. Cyril Aouizerate, avec son associé Michel Reybier, a réhabilité une ancienne résidence d’habitation en prenant soin de conserver et de restaurer au maximum l’existant. Les meubles fabriqués sur mesure mettent en avant les matières brutes et naturelles. “C’est d’eux que l’âme de nos chambres tire leur sincérité.” Peinture thermique, ventilateurs, restaurant bio Une attention particulière a été portée aux façades, avec l’utilisation d’une peinture thermique blanche qui permet de lutter contre les températures élevées. Les rideaux sur les grandes terrasses minimisent l’impact du soleil et les chambres sont dotées de ventilateurs à larges pales en bois, pour éviter le plus possible l’usage de la climatisation. Sur le toit, 48 panneaux photovoltaïques ont été installés afin de réduire l’empreinte carbone de l’établissement, qui propose une épicerie Biocoop et une boutique Patagonia dédiée à l’univers du voyage, ainsi que des bornes de recharge électriques dans le parking. Le restaurant de 42 couverts, à la cuisine méditerranéenne et provençale, est certifié Agriculture biologique. L’hôtel a fait le choix de supprimer les télévisions de ses espaces, “au profit d’alternatives plus enrichissantes et engageantes. Notre programmation, des sélections littéraires aux conférences, ateliers et marchés, est conçue pour stimuler l’esprit, encourager les échanges et promouvoir une forme de militantisme, engagé sur l’écologie sociale”, insiste le groupe. Ce dernier souhaite s’ancrer dans son quartier ainsi que dans le village voisin du Cannet, faire découvrir les musées Bonnard et Galimard, proposer des moments de détente autour de sa piscine ou de sa plage privée à Cannes. Une offre complète et cohérente, permettant aux voyageurs de prendre le temps de se ressourcer et de découvrir la région, son histoire et sa culture. Roselyne Douillet
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