L'Hôtellerie Restauration No 3832

LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE 6 L’Hôtellerie Restauration N° 3832 - 30 août 2024 Jeux olympiques de Paris : un premier bilan très mitigé L’Élysée a désormais son propre café-pâtisserie PARIS Inaugurée en juillet dernier, La Maison Élysée nous invite à découvrir les pâtisseries imaginées par le cuisinier et le pâtissier en chef du palais présidentiel. Vous vous êtes toujours demandé ce que mange le président de la République au dessert ? La Maison Élysée nous permet d’en avoir un aperçu ! Situé au 88, Faubourg SaintHonoré à Paris, le lieu a été inauguré le 24 juillet par Brigitte et Emmanuel Macron. Le but : rendre l’Élysée plus accessible tout en mettant l’histoire du bâtiment en lumière. La Maison Élysée s’étend sur 600 m2 et s’organise en trois parties sur deux niveaux. Pour nous, direction le premier étage afin de découvrir le café aux allures présidentielles. Niché sous la verrière tricolore, on s’installe parmi l’une des quarante places assises, car ici, les pâtisseries sont à déguster sur place, impossible de commander à emporter. Un lieu ouvert à tous La carte a été imaginée par Fabrice Desvignes, cuisinier de la présidence, MOF et Bocuse d’or, et par le pâtissier en chef Lun-Yi Hsing. Il est également possible de déguster certaines assiettes composées de chocolats fins et de biscuits issus des prestigieuses Manufactures Alain Ducasse. Au menu : le flan vanille Pompadour, la tarte chocolat escalier de l’Empereur ou encore la charlotte Corrézienne en hommage aux présidents François Hollande et Jacques Chirac. Comptez 9 à 12 € la pièce, 3,50 € le café expresso et 6 € le thé. Au rez-de-chaussée, on trouve une boutique et un musée. La première vend aussi bien des mugs, des savons que des boules de pétanque tricolores (un des objets les plus vendus par le Palais). Le second met en avant les trésors du Palais ainsi que certains cadeaux diplomatiques offerts et reçus par le président Emmanuel Macron au fil des années. Envie d’aller découvrir le lieu ? La Maison Élysée est gratuite et ouverte en accès libre, du moins jusqu’à mi-septembre. À partir de cette date, il sera uniquement possible d’y aller sur réservation. Notez que la Maison Élysée est ouverte du mardi au samedi, de 11 heures à 18 h 30. Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR202471 Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR202489 Les pâtisseries ont été imaginées par Alain Ducasse, Fabrice Desvignes, le cuisinier en chef de la présidence, et par le pâtissier Lun-Yi Hsing. © PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE Ingrid Boinet © PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE La Maison Élysée est un musée-café de 600 m2. Malgré l’engouement des Français et des touristes venus pour l’occasion, les Jeux olympiques n’ont pas été la manne attendue pour tous les professionnels des CHR, loin de là. Après les Jeux olympiques, les compétitions paralympiques de Paris concluront, le 8 septembre, un été inédit pour la capitale. Si l’organisation, la sécurité ou encore les transports ont régulièrement alimenté les débats, les jeux ont finalement suscité un fort engouement dans l’opinion publique. Du côté des professionnels des CHR, le tableau est bien plus contrasté. S’il faudra encore attendre pour obtenir un bilan économique précis, Pascal Mousset, président du GHR Paris Île-de-France, et Frank Delvau, président de l’Umih Paris Île-de-France, ont déjà commencé à faire les comptes. Une capitale vidée Pour Frank Delvau, il faut distinguer trois périodes : du 1er au 18 juillet, puis du 18 au 26 juillet, avec la mise en place des périmètres de protection autour des sites de compétition et l’instauration des zones grises, rouges et bleues, puis la période des Jeux, du 26 juillet au 11 août. La chute d’activité a été constatée dès début juillet, aussi bien pour l’hôtellerie que la restauration. De nombreuses entreprises ont mis en place le télétravail, et beaucoup de Parisiens ont préféré déserter la capitale. “Pour la restauration traditionnelle, brasserie et bar, sur Paris et l’Île-de-France, cet été a été mauvais. Cela a commencé en mai avec une météo désastreuse, détaille Pascal Mousset. Du 14 au 26 juillet, les établissements à Paris ont perdu au minimum 20 à 30 % de chiffres d’affaires, voire 70 %.” Franck Delvau annonce une baisse de l’ordre de 80 % pour les établissements situés en zone grise. Les clients ne se sont pas approprié le système des QR codes mis en place par la préfecture pour accéder à ces zones, et ont tout simplement renoncé à se déplacer. La restauration traditionnelle est la plus touchée Les restaurants traditionnels, brasseries et bars ont vu disparaître leurs clientèles habituelles. Une fois que l’étau sécuritaire s’est desserré, après la cérémonie d’ouverture, les résultats de la restauration traditionnelle, des bars et brasseries sont plus nuancés : seuls les établissements autour des sites de compétition ont profité d’un afflux de clientèle. “La clientèle habituelle a déserté Paris et n’a pas été remplacée par les touristes, qui ne venaient que pour les JO et non pour visiter. Une clientèle très familiale, qui allait dans la grande distribution et restait consommer dans les sites de compétition”, explique Pascal Mousset. En effet, les musées ont enregistré une chute d’activité de 30 % et les taxis une baisse de 40 %. Les chaînes de restauration ne s’en sortent pas mieux. “Au niveau national, elles ont accusé de baisse de 12 % de leur activité. Les gens étaient devant leur télé pour regarder les épreuves, ils ne sortaient pas. Uber et la grande distribution sont les deux grands gagnants de ces Jeux”, affirme Pascal Mousset. Quinze jours bénéfiques pour l’hôtellerie Du 26 juillet au 11 août, le taux d’occupation de l’hôtellerie haut de gamme a atteint 85 % à 90 %. De très bons résultats qui s’expliquent par la privatisation des établissements par les médias, les sponsors et d’autres entreprises internationales. Et les prix ont été multipliés par deux, phénomène courant pendant une période de forte activité, comme lors des fashion weeks. Si ces 15 jours ont été excellents pour l’hôtellerie, Pascal Mousset souligne que tous les hôtels sont retombés à 40 ou 50 % de taux d’occupation dès la cérémonie de clôture, le 13 août. “Un chiffre plus bas que l’année de référence en 2023. L’effet JO ne compense pas sur l’année la baisse d’activité.” Frank Delvau évoque des prévisions de l’ordre de 65 % de taux d’occupation pendant les Jeux. Reste à connaître les chiffres définitifs. Le GHR et l’Umih ont diligenté des enquêtes auprès de leurs adhérents, afin d’établir un bilan de leur activité. Pascale Carbillet © DR

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