Tourisme : un bilan de l’été contrasté Si le nombre de visites et le niveau de dépenses internationales sont en hausse, la saison a débuté plus tard cette année et les voyageurs ont dû opérer de nombreux arbitrages, notamment en raison de l'inflation. Roselyne Douillet Olivia Grégoire, ministre démissionnaire du Tourisme. En chiffres > 65 % des Français sont partis en vacances ou en week-end en juillet ou en août > 88 % des Français sont restés dans l'hexagone > 27 % déclarent être moins allés au restaurant cette année > - 6 % pour l'hôtellerie de plein air cet été > 32,5 milliards d'euros de recettes au premier semestre 2024 Le retour des clientèles étrangères > + 46 % pour la Chine > + 13 % pour le Japon et les États-Unis > 100 millions de visiteurs attendus en France en 2024, grâce notamment à l'attrait des Jeux olympiques Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR202532 8 L’Hôtellerie Restauration N° 3833 - 13 septembre 2024 © DR LES TEMPS FORTS DE LAQUINZAINE Alors que l’année 2023 avait été celle de tous les records pour le tourisme, les résultats pour 2024 s’annoncent plus hétérogènes. La saison a débuté plus tardivement, en raison d’une mauvaise météo au printemps et au début de l’été, des nombreux départs lors des ponts de mai, de la situation politique inédite en France et des Jeux olympiques. “Je ne parlerai pas de ‘saison estivale’, car l’évolution de la consommation touristique implique que, de plus en plus, on part au dernier moment, plus souvent, moins longtemps et plus proche de chez soi”, a ainsi déclaré Olivia Grégoire, ministre démissionnaire du Tourisme, lors d’une conférence de presse, le 3 septembre dernier. Les taux des départs restent toutefois stables sur l’ensemble de l’été par rapport à 2023, avec 65 % des Français qui sont partis en vacances ou en week-end en juillet et août (- 2 points par rapport à l’an dernier), et 88 % sont restés dans l’Hexagone, contre 89 % l’année dernière. Toutefois, ce décalage dans les départs a induit une baisse de 6 % de fréquentation dans l’hébergement marchand jusqu’à la mi-août, avant de revenir aux niveaux de 2023. Christian Manttei, président d’Atout France, a estimé que septembre allait représenter 25 % de la fréquentation de l’été et dépasser juillet, notamment grâce à l’organisation des Jeux paralympiques. L’inflation au cœur des préoccupations Les préoccupations budgétaires sont la première raison de non-départ en vacances des Français, mais aussi d’une moindre consommation touristique : 27 % d’entre eux déclarent être moins allés au restaurant cette année, l’hôtellerie de plein air affiche une baisse de fréquentation de 6 % sur juillet et août, et le taux d’occupation est en baisse de 0,9 % dans l’hôtellerie. En cause, les hausses des prix dans le secteur, “qui ont pu avoir des effets délétères sur le tourisme”, estime Olivia Grégoire. Toutefois, les touristes internationaux sont encore au rendez-vous cet été, grâce notamment aux Jeux olympiques. La fréquentation est “quasiment égale en termes de nuitées”, mais inégalement répartie sur le territoire, avec Paris qui a tiré le plus de profit de l'événement. Pourtant, même dans la capitale, de nombreux professionnels se plaignent de baisses d’activité, puisque ce sont surtout les commerces situés à proximité des lieux de compétition qui ont accueilli ces touristes. Les recettes touristiques se maintiennent Olivia Grégoire a salué le retour des clientèles en provenance de Chine (+ 43 %), du Japon (+ 13 %) et des États-Unis (+ 13 %), fortement contributrices en matière de recettes, mais a tenu à rappeler l’importance de maintenir un rapport qualité-prix correct dans notre offre touristique : “La France est depuis deux ans médaille d’or en matière de fréquentation, mais derrière l’Espagne en matière de recettes. On attire les voyageurs mais avec des prix qui dépassent l’entendement et empêchent les touristes de revenir.” Pour autant, les chiffres sont positifs pour le premier semestre, puisque les dépenses cumulées des visiteurs internationaux en France s’élevaient à 32,5 milliards d’euros avant l’été, en augmentation de 6 % par rapport à 2023. Malgré des résultats hétérogènes, le chiffre de 100 millions de visiteurs devrait être atteint cette année en France, et, prédit Olivia Grégoire, l’organisation des Jeux olympiques “qui ont fait rayonner la France à travers le monde” se ressentira dans les années à venir. “Le tourisme est un élément essentiel de notre économie, mais il est confronté à des défis majeurs et à la concurrence internationale. Il faudra donc garder ce niveau d’excellence et ne pas se reposer sur ses lauriers.”
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