Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR201979 EMPLOI 82 L’Hôtellerie Restauration N° 3835 - 11 octobre 2024 Retour d’expérience : “Nous avons monté un restaurant inclusif” GUIPAVAS Près de Brest, La Diff’, cofondée par Jonathan Philipona et Noura Mihoubi, emploie 65 % de personnes en situation de handicap. Jonathan Philipona et Noura Mihoubi connaissent la restauration sur le bout des doigts : le couple gère deux établissements - La Pataterie et Ô 3 Saveurs - à Guipavas, dans la zone commerciale Les Portes de Brest (Finistère). Soucieux de “donner plus de sens” à leur métier et de “prouver qu’on peut inclure tout le monde”, ils ont décidé de reprendre un local voisin et d’y créer La Diff ’. Ce restaurant traditionnel de grillades de 140 couverts a ouvert ses portes le 8 mars dernier. Sur ses 23 employés, 15 sont en situation de handicap. Recrutés avec l’aide de France travail, Cap emploi et des associations Les Papillons blancs et Les Genêts d’or, ces collaborateurs font l’objet d’adaptations variées. “Les personnes malentendantes lisent très bien sur les lèvres. Sinon, on communique sur tablette, sur téléphone, sur ardoise. Les profils autistiques sont souvent à temps partiel. Pour les personnes dys qui ont des problèmes de mémorisation, de concentration, on procède tâche par tâche : tout est écrit, pour éviter de les perdre. De manière générale, on fait travailler ces salariés en binôme pour qu’ils soient rassurés”, détaille Jonathan Philipona. Un statut d’entreprise Pour cette aventure, le cofondateur a choisi le statut d’entreprise (et non associatif). “On voulait intégrer le handicap dans un milieu ordinaire, et servir de tremplin. On est en surcoût de masse salariale. Mais on espère avoir des subventions, une fois que Cap emploi aura fini de monter les dossiers, qui sont longs et complexes”, note-t-il. Cependant, le jeu en vaut la chandelle. “Il faut être très pédagogue, mais une fois que c’est compris, ça roule. Ce sont des gens passionnés, ponctuels, qui ont vraiment envie de bien faire. Ils nous ont montré qu’on pouvait travailler dans la sérénité et la zen attitude. Il y a un panneau à l’entrée et on a beaucoup communiqué en amont sur le projet. Il n’y a donc aucune tension entre la clientèle et les salariés, même s’il y a de petits ratés. C’est bienveillant, simple et sans animosité. Ça change ! On a d’ailleurs fidélisé une grosse partie de la clientèle”, raconte-t-il. En interne, le handicap est même devenu un facteur de cohésion. Vous avez envie de tenter une aventure comparable ? “Foncez, conseille celui qui espère créer à terme une licence de marque. Les personnes porteuses de handicap apportent beaucoup de bonheur et de sérénité au quotidien. Ça a changé notre façon de voir les choses et de travailler.” Violaine Brissart © DR Il faut être très pédagogue, mais une fois que c'est compris, ça roule.” Jonathan Philipona Sur les 23 employés, 15 sont en situation de handicap.
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