10 L’Hôtellerie Restauration N° 3838 - 22 novembre 2024 Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR203028 Roselyne Douillet Nous devons faire passer le message dans nos écoles de notre attachement aux valeurs de diversité et d’inclusion, et que nous nous engageons à accueillir chacun, quels que soient son milieu social et ses codes.” Ismaël Menault ©JEAN BERNARD Le Cèdre Hospitality s’associe au lycée Jules Le Cesne Omar Abodib, propriétaire du groupe Le Cèdre Hospitality, acteur important de l’hôtellerie en Normandie, a noué un partenariat avec le lycée professionnel Jules Le Cesne du Havre (SeineMaritime). Ce partenariat vise à offrir aux étudiants une formation pratique dans le domaine de l’hôtellerierestauration. En accueillant des stagiaires et apprentis, Le Cèdre Hospitality s’engage à transmettre son savoir-faire à la nouvelle génération. Les équipes du groupe encadreront les étudiants à travers des ateliers thématiques et des rencontres avec des experts, permettant aux jeunes d’acquérir des compétences essentielles dans un environnement professionnel exigeant. Une immersion pour les étudiants dans le monde professionnel, une opportunité clé pour réussir dans un secteur en pleine transformation. Pour Le Cèdre Hospitality, ce partenariat est aussi l’occasion de stimuler l’innovation interne en renforçant l’esprit d’équipe et en encourageant les échanges intergénérationnels. Les sommeliers formateurs réunis en Languedoc Le vignoble de l’AOC Languedoc a accueilli l’assemblée générale de l’Association sommelier formateur (ASF). Autour de leur président, Christophe Martin, les participants ont notamment évoqué l’évolution des effectifs tant en mention complémentaire sommellerie qu’au niveau du brevet professionnel. Ceux-ci connaissent une légère hausse marquée par la présence nombreuse d’étudiants issus d’autres cursus que l’enseignement aux métiers de l’hôtellerie-restauration. Une évolution qui assure un brassage visiblement profitable à l’ensemble des classes. L’ASF a enregistré à Montpellier (Hérault) l’arrivée de trois nouveaux membres : Amandine Dumont (lycée Alexandre Dumas d’Illkirch-Graffenstaden), Clément Gautier (lycée Albert de Mun à Paris) et Fabrice Pépino (Greta de Nice). Le comité technique du concours du Meilleur jeune sommelier de France organisé par l’Union de la sommellerie française a également intégré trois nouveaux membres : Maud Bonithon (lycée Albert Bayet à Tours), Christophe Martin (lycée de La Rochelle) et Christophe Santos (lycée de Tain-l’Hermitage). Faire revenir les élèves dans les écoles hôtelières : un nouveau défi Attirer les salariés vers les métiers de l’hôtellerie est à la fois du ressort des entreprises mais aussi des écoles hôtelières. Celles-ci se sont interrogées sur les réponses à apporter face à la nouvelle génération d’élèves et à leurs attentes lors d’une table ronde lors du salon EquipHotel, le 5 novembre dernier à Paris. Après une forte médiatisation dans les années 2010, qui a amené une nouvelle génération de jeunes dans les écoles hôtelières, puis le Covid qui a vidé les hôtels et restaurants de leurs salariés, les professionnels se demandent ces dernières années comment “redonner envie aux jeunes” de rejoindre les métiers de l’hospitalité. C’était le sujet d’une table ronde qui s’est déroulée lors du salon parisien EquipHotel à Paris, le 5 novembre dernier. Les directeurs Bruno De Monte (Médéric) et Ismaël Menault (EPMT), et Christophe Joublin, président de l’Aflyht, étaient réunis pour évoquer ces questions aux côtés de la cheffe étoilée Manon Fleury (restaurant Datil, à Paris), connue pour son implication en faveur de l’apprentissage et d’un management bienveillant. n Prendre en compte la nouvelle donne La baisse de motivation, l’absentéisme voire l’abandon d’études, et les changements d’orientation sont devenus plus courants face à des jeunes ayant souvent une relation au travail très différente, avec une plus grande place réservée à la vie personnelle et au temps libre, ce qui s’accorde mal avec les horaires des CHR. “Il faut que les écoles et les entreprises en tiennent compte, surtout dans nos métiers à forte pénibilité, insiste Manon Fleury. Il faudrait aussi adapter les formations pour qu’elles soient moins lourdes.” n Valoriser les progrès rapides et tangibles des élèves Les professeurs sont parfois face à des élèves plus jeunes et moins matures, explique Christophe Joublin. “Pendant leur cursus, ils apprennent aussi un savoir être, une posture, un comportement qui leur sert dans leur vie personnelle. La plus-value de cet apprentissage est immédiate, car l’élève voit tout de suite ce qu’il est capable de faire.” Manon Fleury se souvient d’un adolescent qui avait grandi très vite pendant son apprentissage et se déplaçait de façon un peu gauche : “Nous avons pris le temps de lui apprendre à marcher dans la salle du restaurant pour qu’il soit plus naturel. Cela lui a donné de la contenance.” n Des métiers concrets “dans un monde où beaucoup de choses ne le sont plus” “Il y a un côté structurant dans nos métiers, avec des tâches définies, organisées, encadrées, détaille Manon Fleury. Pour beaucoup, c’est bien plus épanouissant que de passer sa vie derrière un bureau. Et ils ont la possibilité d’avoir un métier entre leurs mains, quelque chose de concret dans un monde où beaucoup de choses ne le sont plus.” n Créer un cadre rassurant “Les jeunes veulent savoir où ils vont quand ils entrent dans une entreprise et avoir la possibilité de s’y épanouir. Chez Datil, nous avons mis en place un guide de bonnes pratiques qui rappelle nos valeurs, c’est un cadre rassurant pour chacun.” Ismaël Menault ajoute : “Nous devons faire passer le message dans nos écoles de notre attachement aux valeurs de diversité et d’inclusion, et que nous nous engageons à accueillir chacun, quels que soient son milieu social et ses codes.” Face à ces constats, Bruno De Monte reste confiant : “Il existe toujours des jeunes motivés, mais ils ont parfois des fausses idées, à cause des médias et des réseaux sociaux. C’est à nous de renforcer cette motivation.” n De fortes inquiétudes pour l’avenir de la formation professionnelle Les intervenants partagent la même inquiétude sur les moyens alloués, à l’avenir, aux formations professionnelles. Bruno De Monte évoque la situation “alarmante du côté des financements de l’apprentissage, dont le niveau baisse ces trois dernières années” alors que les coûts augmentent mécaniquement avec l’inflation. “L’effet de ciseau est réel”, confirme Ismaël Menault, qui rappelle pourtant que “former un jeune, c’est investir pour l’avenir”. Et Bruno De Monte de renchérir : “L’éducation coûte cher, mais essayez l’ignorance…” Laurence HoullemarePollini, proviseure du lycée hôtelier du Havre, et Omar Abodib, propriétaire du groupe Le Cèdre Hospitality. © DR © JEAN BERNARD De gauche à droite : Anne Eveillard (modératrice), Bruno De Monte (DG de Médéric), Manon Fleury (cheffe du restaurant Datil), Christophe Joublin (président de l’Aflyht) et Ismaël Menault (DG de l’EPMT). ©DR FORMATION
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