L'Hôtellerie Restauration No 3838

HÔTELLERIE Anne Eveillard 8 L’Hôtellerie Restauration N° 3838 - 22 novembre 2024 LACAVE (LOT) Situé à la sortie d’un méandre de la Dordogne, le château mise sur les circuits courts, le zéro plastique, la chasse au gaspillage, le compostage... Ce qui lui a permis d’obtenir son classement en catégorie 5 étoiles, une rareté dans le Lot. Depuis 2016, la société de gestion hôtelière fondée par Antoine Arvis développe une offre d’hôtels indépendants, principalement sur le segment 4 étoiles. Face à une demande croissante pour des séjours plus longs et flexibles, elle renforce son offre d’appart’hôtels. À son arrivée en 2023 au Château de la Treyne, à Lacave (Lot), Maren Gremel a vite vu le potentiel de l’établissement. “Dès ma première visite, j’ai senti que cet hôtel de 18chambres,avectableétoilée,pouvaitprétendre à une cinquième étoile”, confie la directrice- adjointe du domaine. Bâtisse emblématique du patrimoine local - la première pierre du logis aurait été posée en 1356 -, parc aux arbres plus que centenaires, chambres avec vue et mobilier d’époque, décors du grand salon inscrits au titre des Monuments historiques… rien ne manque pour hisser ce Relais & Châteaux - depuis 1992 - parmi les hôtels les plus prisés du Lot. “Sauf qu’aujourd’hui, ce n’est pas avec un lit à baldaquin dans une chambre que l’on gagne des points pour décrocher une cinquième étoile”, constate Maren Gremels. En effet, les critères de confort et de sécurité ont évolué. “Il faut donc regarder ailleurs”, poursuit-elle. Notamment du côté de la responsabilité sociale et environnementale (RSE). Poubelles de tri et meubles d’époque Soutenue par Philippe et Stéphanie Gombert, propriétaires du Château de la Treyne depuis une trentaine d’années, Maren Gremels a embarqué les équipes - soit une trentaine de salariés -, une fois formées, vers le zéro plastique, le compostage et la chasse aux dépenses énergétiques inutiles, la généralisation des poubelles de tri, jusque dans les chambres, “à côté des meubles d’époque”. La directrice adjointe cite aussi “le traitement de l’eau sur le domaine même et sans produit chimique”. Quant à la nourriture, c’est “circuit court toujours”. Avec de la viande, des fruits, des légumes en provenance de producteurs locaux et les herbes aromatiques cueillies dans le potager bio du château. “Le sommelier a également développé une sélection de vins bio et il propose une bière locale bio dans chaque minibar”, souligne encore Maren Gremels. Quant au pain, il est fait maison. Tout comme les confitures, concoctées “à partir des fruits qui restent”. Un atout pour recruter et fidéliser La cinquième étoile brille désormais sur la façade du Château de la Treyne. “C’est une fierté pour les salariés. C’est également très valorisant pour eux”, explique Maren Gremels. Il s’agit aussi, selon elle, d’un atout pour recruter et fidéliser de bons profils. La clientèle apprécie, quant à elle, les fleurs fraîches du jardin, chaque matin en chambre. Sans oublier, pour les plus jeunes, la visite du poulailler, qui compte désormais une douzaine de gallinacées friandes de déchets organiques. Enfin, l’hôtel s’est associé à une entreprise sociale locale, dont les travailleurs sont des personnes à besoins spécifiques. Leur mission : participer à la préservation du patrimoine naturel du château. Pain et confitures faits maison, jus de fruits fraîchement pressés, café bio et fleurs du jardin témoignent du soin apporté, chaque matin, au petit déjeuner servi au Château de la Treyne. Romy Carrere Le Château de la Treyne compte 18 chambres et une table étoilée. Le Château de la Treyne classé 5 étoiles grâce à l’éco-responsabilité Madeho mise sur le segment 4 étoiles et les appart’hôtels © DR © DR L’histoire de la famille Arvis dans l’hôtellerie débute en 1968, quand le grand père d’Antoine Arvis investit dans un établissement de l’ouest parisien. En 2016, Antoine Arvis fonde une société de gestion hôtelière, basée à Paris, qui compte aujourd’hui 12 hôtels indépendants en gestion, dont six qui appartiennent en propre à la famille, et un appart’hôtel. Depuis sa création, Madeho a misé sur la gestion d’hôtels 3 et 4 étoiles. Désormais, l’entreprise souhaite se focaliser sur le segment du 4 étoiles et les appart’hôtels, un produit qui “répond à un besoin de la clientèle”, selon son dirigeant : “Les clients veulent de grands espaces fonctionnels pour les familles ou des longs séjours. Ce modèle combine un vide entre l’hôtellerie classique et les plateformes de location, notamment dans certains quartiers urbains.” Madeho a ouvert son premier établissement de ce type, Pepper & Paper, au cœur de Paris, et souhaite poursuivre son développement via cette marque. Les appart’hôtels présentent également des avantages opérationnels pour Madeho. “Le séjour est plus long, les clients réservent souvent à l’avance ce qui permet de sécuriser le chiffre d’affaires, la charge de travail est réduite par rapport à un hôtel classique, sans service de petit déjeuner à gérer par exemple, mais avec une réception 24 heures sur 24 qui nous distingue des plateformes, tant pour la sécurité que pour le conseil”, explique Antoine Arvis. En effet, Madeho s’efforce de proposer une offre professionnelle et sécurisée, des services qui n’existent pas sur les plateformes de location entre particuliers. Renforcer l’offre de charme Madeho projette d’élargir son portefeuille d’établissements en ciblant des hôtels indépendants, sur le segment 4 étoiles, à Paris ou dans des villes de plus 20 000 habitants, en particulier sur la côte atlantique. Le groupe vient d’ailleurs d’acquérir, accompagné par le fonds d’investissement de la BPI, son premier hôtel Kyriad aux Sables d’Olonne. “Nous voulons créer des boutique- hôtels de charme, avec des indépendants ou des franchisés”, projette le chef d’entreprise. Pour Madeho, l’objectif est aussi de proposer un accompagnement stratégique en gestion hôtelière, notamment sur le marketing, le positionnement et le rebranding d’hôtels. Ce service complet inclut une expertise à toutes les étapes du développement hôtelier, pour des clients désireux de sécuriser leurs investissements. ©NICOLAS ANETSON Antoine Arvis, fondateur de la société de gestion hôtelière Madeho Une question, un commentaire sur cet article ?l hotellerie-restauration.fr/QR/RTR203003 Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR202937 ©NICOLAS ANETSON L’appart’hôtel Pepper & Paper à Paris.

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