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La Provence sous la neige

Conjoncture - lundi 12 janvier 2009 15:51
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Marseille (13) Les chutes de neige qui ont paralysé la Provence pendant 48 heures n’ont pas fait que des malheureux. Les hôtels de l’aéroport et du centre-ville de Marseille ont été pris d’assaut, mais les restaurateurs font grise mine. Mais la polémique persiste sur la manière dont la situation a été gérée.



Du jamais vu depuis vingt ans. La Provence s’est réveillée toute blanche mercredi 7 janvier. Annoncées par Météo France, les chutes de neige ont duré toute la journée, transformant Marseille, Aix et les communes environnantes en stations de ski. Autoroutes et routes coupées, camions, trains, transports en commun arrêtés, écoles fermées, avions cloués au sol, etc. Paralysie totale jusqu’au vendredi matin où tout était, à peu près, rentré dans l’ordre. Le malheur des uns a fait le bonheur de quelques-uns. Les hôtels du centre-ville de Marseille ont affiché complet. Alain Paulin (Hermès et Lutetia) explique : “Le nombre de recouches et de personnes qui étaient bloquées ont compensé les annulations.” Même discours chez Fabrice Castellorizios, d.g. du Radisson : “Le bilan est positif. Entre les Américains obligés de prolonger leur séjour de deux nuits, et les hommes d’affaires bloqués, on a fait 50chambres supplémentaires et les clients ont consommé.” Et de tempérer : “Côté personnel, ça a été plus difficile. Nous avons pris des extras et mis en place un système de ramassage.”

Un bilan mitigé
Pour Georges Antoun (New Hotel), “en termes de fréquentation, la neige a eu un effet bénéfique. Nous avons hébergé gratuitement des personnes dans les salons de séminaire du Select. Nous avons dû retrousser nos manches pour pallier l’absence du personnel. Nous aurions préféré nous passer de l’événement. Pour 1 ou nuits à 100% de TO, nous avons annulé des séminaires et reporté des réservations. Je ne suis pas certain que le bilan soit positif”. Sentiment partagé par Domenico Basciano, président des hôtels de chaîne à la FIH 13 et d.g. du Pullman Palm Beach : “Les hôtels 2 et 3 étoiles du centre-ville et du quartier Euroméditerranée ont affiché complet. Pour les autres, les annulations ont été supérieures aux recouches et à l’accueil des clients bloqués.” Côté restaurateurs, la pilule est plus amère. Laurent Carratu, patron de Toinou, à côté de la Canebière, explique : “Mercredi et jeudi soir, la fréquentation a baissé de 50% et nous n’avons reçu que la moitié de nos arrivages.” Idem à l’OM Café, la brasserie chic sur le Vieux Port. “Nous avons fermé mercredi à 18heures pour permettre à notre personnel de cuisine de rentrer. Le jeudi soir, nous n’avons pas eu un chat. Et, vendredi, c’était très calme. Nous avons perdu une journée de chiffre d’affaires”, indique Guillaume Baudemont, le directeur.
Aix-en-Provence a elle aussi été entièrement paralysée. Pierre Alfonsi, patron de la Belle Époque et président de la FIH 13, précise : “Il était impossible d’accéder au centre. Les hôtels ont perdu des clients et les restaurants ont été sinistrés.”

L’épreuve à l’aéroport

À Marignane où les avions sont restés cloués au sol, plusieurs centaines de passagers ont été bloqués dans l’aérogare. Les plus chanceux se sont réfugiés dans les hôtels. Une épreuve d’endurance pour Olivier Carruba, directeur du Best Western, et pour son équipe : “Ne dites pas que j’ai fait une bonne affaire parce que mon hôtel de 120 clés était complet. Nous avons travaillé à 10 pendant 36heures. Le chef a cuisiné sans s’arrêter pour servir des repas chauds. Nous avons logé 20personnes dans les salles de séminaires. Nous avions l’impression d’être abandonnés. Heureusement, les frigos étaient pleins et le personnel a été admirable.”
La polémique enfle sur la gestion de la crise. Le Premier ministre s’est demandé pourquoi les autorités n’ont pas su affronter la neige. Stéphan Brousse, président du Medef local, trouve inadmissible que la paralysie ait duré plus d’une matinée”. Pierre Alfonsi attaque : “Quand j’entends le préfet dire que l’on ne peut pas investir pour un événement qui n’arrive que tous les vingt ans, je suis scandalisé. Les entreprises paient la taxe professionnelle et des impôts. Elles ont des droits. Il faudrait que le préfet fasse ses comptes et chiffre le montant des arrêts maladie, les pertes d’exploitation des entreprises qui subissent déjà la crise, la perte de recettes fiscales. Il comprendra qu’il aurait été plus judicieux de prévoir. Au final, c’est le soleil qui a déblayé les routes, pas l’action des élus.Vrai, commente Georges Antoun, la gestion de la crise a été épouvantable.” Et Fabrice Castellorizios de terminer : “Les Américains ont eu du mal à comprendre pourquoi, avec si peu de neige, la ville était paralysée.”

Dominique Fonsèque-Nathan

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