Actualités
Accueil > Actualités > Emploi

Peggy Komara, femme de chambre dans un hôtel d’aéroport

Emploi - mardi 6 octobre 2009 19:11
Ajouter l'article à mes favoris
Suivre les commentaires
Poser une question
Ajouter un commentaire
Partager :

Roissy-Charles-de-Gaulle (95) À 36 ans, Peggy Komara est première femme de chambre à l’hôtel Pullman de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle (95). Un drap mal repassé, une tâche sur la moquette, une ampoule défectueuse… Aucun détail n'échappe à l'œil vigilant de cette professionnelle. Reportage.



5 h 45 : Arrivée sur place peu avant sa prise de fonction, Peggy Komara fait toujours un premier tour des lieux pour s’assurer de la qualité du travail effectué par ses équipes de nuit. Un rituel immuable pour cette première femme de chambre officiant à l'hôtel Pullman du groupe Accor, le premier établissement à s’être implanter à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle en 1974. Après plusieurs années de service, la jeune femme a désormais la responsabilité d’un étage composé de trois ailes, soit l’équivalent de 44 chambres.

6 h : Pas une minute à perdre : les hôtels d’aéroport ont en effet cette particularité d’accueillir des voyageurs en transit et des hommes d’affaires souvent très tôt en matinée. Peggy se rend ainsi auprès de Marie-Pierre, gouvernante générale de l’hôtel. Là, elle reçoit son ‘plan de travail’, où figurent les départs, les arrivées et les ‘recouches’, soit une quinzaine de chambres à remettre en état. Quelques consignes - comme déposer un bouquet de fleurs pour un client important ou installer un lit bébé - lui sont également transmises.

6 h 10 : Direction, son office. C’est ici, dans ce petit local de 10 m², qu’est entreposé l’ensemble du matériel nécessaire au personnel d’étages. Peggy charge à la hâte son chariot qui ne la quitte jamais. Nettoyants ménagers, produits d’accueil, serviettes et draps propres… Elle prend le temps de se doter de tout ce dont elle aura besoin pour sa journée de travail.

6 h 20 : ‘Etre aussi invisible que la poussière’, tel pourrait le leitmotiv des femmes de chambres qui croisent rarement les clients et ont pour règle d’or d’évoluer le plus discrètement possible dans les couloirs. Ainsi, chambre après chambre, elle démarre sa tournée en silence. Minutieusement, dans un ordre bien établi, elle commence par débarrasser le linge sale, changer les serviettes de bain, nettoyer les sanitaires, vider les poubelles, faire les lits, puis les poussières. Si la jeune femme n’hésite pas à prendre son temps, il n’est pas non plus question de s’éterniser : elle ne doit pas passer plus de 30 minutes par chambre.

9 h 30 : Du peignoir manquant à la literie hors d’usage en passant par un robinet défectueux, un téléviseur en panne ou une ampoule grillée, elle répertorie objets manquants, détériorations et réparations éventuelles sur sa ‘planche’ qui ne la quitte jamais. Son talkie-walkie arrimé à sa ceinture, elle appelle ensuite la maintenance qui se charge de rectifier le tir.

11 h 15 : Peggy se rend à la réunion mensuelle de service. Équipiers, lingères, gouvernantes et femmes de chambre : tout le personnel d’étage se réunit pour faire le point sur les événements à venir et faire remonter les dysfonctionnements constatés.

12 h 20 : La première femme de chambre, qui se différencie de ses consœurs par son rôle de supervision du travail des femmes de ménage, passe ensuite vérifier la propreté de quelques chambres. L'œil exercé, Peggy possède une tactique bien rodée : “Pour qu'aucun détail ne m’échappe, je parcours les lieux en posant mon regard dans le sens des aiguilles d'une montre.” Si la propreté d’une pièce ne la satisfait pas pleinement, elle passe immédiatement un coup de fil pour s’assurer que le travail soit correctement (re)fait.

13 h 05 : Après une courte pause déjeuner, Peggy enregistre la liste de tous les objets trouvés dans les chambres, qu’elle transmet à la gouvernante. Dans la foulée, elle inscrit sur le cahier de liaison les recommandations pour le lendemain.

14 h 20 : La formation d’une ‘extra’ avant son arrivée en poste vient clôturer sa rude journée de labeur. “Outre le rappel de nos standards de qualité, je donne des conseils sur les gestes et postures à adopter, explique-t-elle. Cela dit, nous avons la chance, chez Accor - propriétaire de l’hôtel - d’avoir le système ‘Levlyts’, qui permet de monter les lits en appuyant sur une pédale. Cela évite de trop solliciter le dos, les bras et les épaules.”

À noter également, que l’hôtel a prévu de réhabiliter l’ensemble de ses 350 chambres d’ici à 2010. Le personnel d’étages est ravi de pouvoir participer à ce projet d’envergure, s’enthousiasme Peggy qui sera bientôt conviée à donner ses recommandations en la matière. Les caractéristiques de la literie, la hauteur des porte-serviettes dans la salle de bains (qui entraînent parfois des gestes difficiles), ou encore la qualité du revêtement du sol dans les couloirs (circuler avec un chariot lourd sur une moquette épaisse nécessite des efforts supplémentaires pénibles), seront autant d’éléments à prendre en compte pour améliorer les conditions d’exercice des femmes de chambres. Car la pénibilité du travail reste le principal problème de ce métier.

Mylène Sacksick

Journal & Magazine
SOS Experts
Une question > Une réponse
Gestion en CHR : outils pratiques
par Jean-Claude Oulé
Services
  Articles les plus lus