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Le développement durable vu par Romain Trollet, directeur général des hôtels Le Morgane et Les Aiglons à Chamonix

Équipements et nouvelles technologies - jeudi 19 février 2009 19:30
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« Nos hôtels sont situés dans un cadre exceptionnel. Demain si le trafic routier fait suffoquer notre vallée, si la neige n’est plus au rendez-vous chaque année sur nos sommets, si la faune sauvage s’amenuise et si un jour la Mer de glace doit disparaître, nous n’aurons plus de clients ». C’est en partant de ces postulats que le groupe Mont Blanc Tourisme a entrepris une véritable réflexion puis pris un véritable engagement dans une démarche de développement durable. Une initiative qui lui a permis d’installer un positionnement clair pour ses établissements.
En 2007, l’hôtel Best Western Premier Le Morgane a été entièrement rénové pour offrir à Chamonix une hôtellerie à la fois haut de gamme et responsable. Pour commencer, tous les déchets issus de la démolition du chantier (plus de 75 tonnes) ont été systématiquement triés dans le but d’être revalorisés. Un soin particulier a été donné à la propreté des espaces de travail pour le confort de travail des ouvriers. Des consignes ont permis de limiter les nuisances sonores. Les entreprises locales ont été privilégiées pour dynamiser le commerce local et limiter l’impact des transports. La pierre provient des vallées italiennes voisines et le bois pour l’extérieur est un pin douglas produit en France. Côté aménagement intérieur, l’objectif a été avant tout de réduire la consommation énergétique : ampoules fluo-compactes, préchauffage de l’eau chaude grâce à un récupérateur de chaleur branché sur la VMC, sous-compteurs d’eau sur les différents circuits de distribution pour faire la chasse au gaspillage et détecter d’éventuelles fuites, nouvelle pompe à chaleur pour chauffer l’air et l’eau de la piscine, économiseurs dans toutes les chambres. A ce jour, 1/4 des besoins annuels en eau chaude sont fournis grâce à l’installation en toiture de 70 m2 de panneaux solaires. Un contrat a été passé avec EDF afin de garantir la mise sur le marché d’électricité issue de sources renouvelables en quantité correspondant à la consommation électrique résiduelle de l’établissement. C’est ainsi que l’hôtel affiche un bilan énergétique sans émission de CO2.
En début de saison, le personnel reçoit une formation très complète sur la philosophie de l’hôtel et sur l’utilisation des produits d’entretien, le tri des déchets, la chasse aux gaspis… Les équipes sont informées sur les transports en commun disponibles et sont invités à les proposer aux clients. Côté « food & beverage » la sélection de fournisseurs et les achats privilégient ceux qui ont la même politique ou ceux qui œuvrent localement. Au petit-déjeuner, sur la carte du restaurant, les produits sont régulièrement adaptés aux saisons, ils sont « faits maison plutôt que achetés ».Une très belle brochure imprimée sur papier 100% recyclable est remise à chaque client pour expliquer toute cette démarche. A la fin, l’hôtel explique à travers une mini charte comment le client peut lui aussi y participer. « Tout ce travail nous a permis de positionner plus précisément l’établissement fréquenté, il faut le dire, par des personnes qui très souvent ne comptent pas. Il y a toujours eu jusqu’à ce que nous entreprenions ce projet, un gâchis terrible, de chauffage, d’eau, d’électricité. Avec l’installation du GTB nous avons réalisé dès la première année 20% d’économie d’énergie » confirme Romain Trollet. Et ce dernier valide aussi que l’investissement devrait s’amortir assez rapidement (18 mois) à l’exception des panneaux solaires qui eux le seront d’ici 6 à 8 ans. L’hôtel a pu bénéficier de subventions (région Rhône-Alpes et Ademe), pour l’installation de la pompe à chaleur, de la GTB (Gestion Technique du Bâtiment) et des panneaux solaires, certaines subventions allant jusqu’à 50% du montant des études et même dans certains cas des travaux. Mais au final pour Romain Trollet : « plus qu’un investissement, une démarche développement durable c’est un positionnement et au final des économies. Et une telle démarche ne peut s’entreprendre qui si l’on a de réelles convictions ».
Nelly Rioux

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