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Édito du journal du 22-01-2009 : “Un chef en or”

Vie professionnelle - mercredi 21 janvier 2009 10:00
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Dans moins d’une semaine, les 24 candidats en lice pour le 12e Bocuse d’or vont s’affronter dans la plus renommée et la plus impitoyable des compétitions culinaires.

Dire que toutes les caméras de la planète seront braquées sur les cuisines du Sirha où les épreuves se déroulent mardi et mercredi prochains est évidemment exagéré (dommage, ce serait bien de n’avoir que de l’actualité heureuse…), mais le concours lancé dès la troisième édition de ce qui s’appelait le ‘Salon des Métiers de bouche’- au fait pourquoi avoir changé un nom si poétique pour un quelconque acronyme de marketing ? - est aujourd’hui la référence absolue dans son domaine.

Il est vrai que l’enjeu est d’importance, d’abord pour le vainqueur dont la carrière connaîtra forcément une fulgurante accélération alors que les suivants auront également la possibilité de faire valoir leur talent au prix fort. Tant mieux pour les cuisiniers qui se sont investis dans cette aventure, ont sacrifié beaucoup de leurs loisirs, de leur vie privée, parfois de leur intérêt professionnel pour défendre les couleurs de leur pays devant le jury lyonnais.

Véritable ‘Nobel’ de l’art culinaire, le Bocuse d’or se joue néanmoins davantage comme l’entrée à l’ENA qu’en récompense d’une œuvre de longue haleine. Une préparation intense s’impose, les ‘qualifications’ organisées dans chaque pays sont de plus en plus relevées, l’organisation du Bocuse d’or Europe n’a pas manqué, l’été dernier, d’ajouter au stress des participants au terme d’un résultat révélateur des forces et faiblesses des participants.

Et ailleurs, la pression ne s’est pas relâchée, bien au contraire. Aux États-Unis, le prometteur Timothy Hollingsworth, sous-chef du French Laundry à Yountville au cœur du vignoble de Napa Valley, a bénéficié du soutien inconditionnel de son employeur, Thomas Keller, qui a créé à côté de l’établissement un centre de formation dédié à l’entraînement de son poulain, alors que Daniel Boulud, le brillant restaurateur lyonnais coqueluche des New-Yorkais a trouvé en pleine crise financière les 400 000 euros nécessaires à “soulager le candidat pour qu’il puisse se concentrer sur ce qu’il a à faire…”.

D’autres n’auront bien évidemment pas cette chance, même si ce n’est un secret pour personne que les Japonais n’ont pas lésiné non plus, ni les Norvégiens, et même notre douce France qui serait forcément ravie de voir Philippe Mille succéder à Fabrice Desvignes.

Au-delà des 24 appelés dont il restera 3 élus mercredi prochain, c’est le formidable vecteur de communication pour l’ensemble des cuisiniers qu’il faut saluer sans oublier de rendre hommage aux initiateurs de l’épreuve et à Paul Bocuse, dont le génie culinaire n’a pas occulté l’enthousiasme et la générosité à l’égard de tout un métier qui lui doit beaucoup.
L.H.R.

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