Édito du journal du 14-05-2009 : "La voie étroite"
Vie professionnelle - mercredi 13 mai 2009 10:11
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Face à une éventuelle pression médiatique que prévoient de nombreux responsables de la profession, il est impossible de faire l’impasse sur une communication efficace en matière de baisse des prix à partir du 1er juillet prochain.
Certes, le réalisme impose effectivement d’afficher haut et fort une volonté de participation à l’action gouvernementale en faveur du ‘pouvoir d’achat’, même si cette antienne, reprise sans discernement par l’ensemble d’une presse toujours aussi indifférente à l’équilibre économique des entreprises, ne repose sur aucun fondement statistique.
Personne n’a relevé, dans les médias, les dernières données de l’Insee sur l’évolution des revenus des Français qui ont progressé de 2,7 % en 2008. Passons, il est évidemment plus facile de sombrer dans un consumérisme primaire en ressassant les complaintes qui ont convaincu le plus grand nombre d’acheter d’abord un prix.
Mais il serait inapproprié d’aller à l’encontre de la volonté des pouvoirs publics et d’une opinion largement conditionnée par la fréquentation des grandes surfaces où la ‘réclame’ pour le ‘c’est pas cher’ tient lieu d’argument ultime.
Il n’empêche, la baisse de la TVA, perçue comme un ‘cadeau’ d’autant plus spectaculaire qu’il est rarissime, impose aux restaurateurs un effort en matière de rationalisation des tarifs. Et c’est l’un des principaux messages qu’Hervé Novelli, secrétaire d’État au Tourisme, s’efforce de faire passer auprès des professionnels qu’il visite à un rythme soutenu depuis la fin des États généraux de la restauration.
Toutefois, cet effort plus ou moins consenti sur une baisse des prix ne doit ni neutraliser en totalité le gain susceptible de rétablir une rentabilité significative des entreprises, ni occulter les autres urgences auxquelles sont actuellement confrontés les restaurateurs qui ont besoin d’oxygène pour préparer l’avenir.
Car au-delà des turbulences de la conjoncture, c’est l’évolution de la profession, de son offre, de son image et de son développement qui préoccupe les chefs d’entreprises
La baisse de la TVA ne peut pas être qu’un aboutissement, mais surtout l’ouverture vers les investissements, l’innovation, la création de nouveaux concepts, la mise au point de formules adaptées à une clientèle en quête de nouveauté et d’originalité, de qualité de service, de décor contemporain, d’accueil personnalisé, d’ambiance et de bien-être.
Aux restaurateurs de saisir l’occasion de s’engager dans cette voie certes étroite mais porteuse d’avenir.
| L. H. |
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