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Chantiers d'avenir entre l'Umih et le Snav

Vie professionnelle - mardi 30 juin 2009 07:55
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75 - Paris 80% des Français vont en vacances en France. Un chiffre qui laisse des perspectives énormes à l'organisation touristique recherchée par les hôteliers et les agents de voyage. Pour en discuter : Christine Pujol, présidente confédérale de l'Umih, et Georges Colson, président du Syndicat national des agents de voyage.



C'est autour d'un petit déjeuner amical que Georges Colson et Christine Pujol ont évoqué les chantiers communs.
C'est autour d'un petit déjeuner amical que Georges Colson et Christine Pujol ont évoqué les chantiers communs.

Georges Colson : Il y a une dizaine d’années, nos prédécesseurs ont signé une convention de bonne conduite, qui porte sur le respect mutuel et une collaboration souhaitée, avec des adhérents demandeurs. C’était un accord de déontologie. Nous faisons du commerce… Les agents de voyage travaillent avec des hôtels et en échange les hôtels leur verse une commission. Certains hôtels se faisaient tirer l’oreille… Il y aussi eu la loi de Jean-Michel Baylet. Lorsque des hôteliers sont prestataire d’un produit touristique, ils doivent demander une autorisation.

Christine Pujol : Ca a vraiment pacifié les relations. Cette autorisation, on la demande surtout du point de vue de la responsabilité. D’une manière générale, ça ‘casse les pieds’ aux hôteliers d’entrer dans ce type de produit. Ils le font ponctuellement, pour rendre service à un client. Mais ce n’est pas son métier. Le client d’aujourd’hui veut pouvoir zaper quand il en a envie. Il souhaite des activités à disposition ou à proximité.

G. C. : Le voyage à l’étranger, c’est une réalité économique. On a longtemps reproché aux agents de voyage de vendre l’étranger. Le problème qui se posait et qui se pose encore aujourd’hui, c’est la vente du séjour sec, sans transport. Et puis, le client, quand il se plaît dans un hôtel, il n’a pas besoin de nous pour y retourner l’année suivante. Néanmoins, il y a une prise de conscience nécessaire. 80% des français passent leurs vacances en France et le métier a mis du temps à comprendre qu’il faut aussi vendre la France. C’est une activité en développement et on a un chantier énorme.

C. P. : C’est un développement lié aussi à la cherté des transports. Des études effectuées par des sociologues montre qu’il faudrait davantage d’échanges entre les régions. Nous pourrions, par exemple, développer avec les agents de voyages des packages pour favoriser le tourisme interrégional. Et même intereuropéen. Quand on est dans le sud de la France, on a l’Espagne ou l’Italie à côté… 

G. C. : Ces prestations ne peuvent se mettre en place que si il y a une volonté commune. L’hôtelier s’engage à dire que l’agent de voyage est un outil de distribution efficace et non pas seulement occasionnel… Et l’agent de voyage dit de son côté, moi, je travaille avec les hôteliers… On est complémentaire, ça, il ne faut pas l’oublier. L’hôtellerie a en outre beaucoup évoluée, dans sa taille, son style, sa qualité… L’agent de voyage a changé et il va encore changer. Il doit s’ouvrir à un éventail plus complet. L’avenir est devant nous. 

C. P. Je trouve dommage, par exemple, que les associations ne passent pas par vous pour organiser leur voyage. Autant pour les individuels, je le comprends mais lorsqu’il s’agit d’une association… Quand un hôtelier doit s’occuper directement de 20 à 30 personnes, c’est compliqué pour lui. Ce n’est pas son métier. Or, si on renvoie sur des agents de voyage, les responsables des associations ont du mal à comprendre notre démarche. L’autre constat, c’est Internet.  Je pense qu’il faut être équipé commercialement mais les sites en ligne prennent des commissions bien plus importantes que les agents de voyage. Bien sûr, on touche le monde entier. Mais le système montre ses limites et ses dérives…

G. C. : Pour répondre à certaines demandes, les formules ‘tout inclus’ commencent en France…

C. P. : Nous n'avons pas de ‘resort’ comme il en existe dans certains pays touristiques. Ca été lancé par le Club Med. On sait très bien que dans la rentabilité des formules nécessitent d’avoir beaucoup de chambres. Quand vous avez 50 chambres, vous n’allez pas faire un buffet toute la matinée. La France est constituée de petits hôtels de charme. C’est vrai qu’on manque de gros établissements. Lorsque vous avez trois ou quatre enfants, vous avez besoin d’autres choses. A l’exception de la montagne, vous ne trouvez pas en France ce type de prestation. En France également, lorsque vous avez 300 personnes au petit déjeuner, ça coûte très cher… C’est vrai que l’avenir est devant nous mais nous devons l’organiser ensemble.

G. C. : Toutes les protections, notamment dans les prestations de service, doivent disparaître, en raison de la directive européenne des services, qui doit être mise en application dans tous les pays de l’Union en décembre 2009. Dans notre secteur, c’est la première fois qu’un ministre décide de s’entourer de toutes les parties concernées par la loi. Depuis juillet de l’an dernier, nous travaillons tous ensemble, les hôteliers, les associations, les CDT, CRT… La loi supprime tout un tas de réglementations, il n’y a plus d’exclusivité pour les agences de voyages. Ce que nous voulons c’est que tout ceux qui ont les mêmes droits aient les mêmes devoirs.

C. P. Nous vous rejoignons totalement. Il y a une très grande ouverture à la liberté d’entreprise. Il y a un certain nombre de choses qui relevaient de régime professionnel et qui sont en train de s’estomper, de disparaître. On nous demande d’être très professionnel, de garantir la sécurité de nos clients et parallèlement, on libéralise l’activité. Où est le professionnalisme dans tout ça ? Si tous les prestataires peuvent faire tout et n’importe quoi, le schéma est différent. 

G. C. : Ce que nous souhaitons tous, c’est la sécurité du client.

C. P. : Comment voyez-vous le nouveau classement hôtelier ?

G. C. : J’ai participé aux premières réunions de préparation. Je voyais ce qui se faisait dans les autres pays et je trouvais qu’on était un peu en retard. Maintenant, vous avez une cinquième étoile. Je pense que c’est une bonne chose.  Ce qui m’inquiète, c’est la surveillance des normes. 

C. P. On souhaitait un classement obligatoire pour davantage de rigueur et d’harmonisation. Ca n’a pas été la volonté du ministre. Tout dépendra du travail que nous ferons avec Atout France. La fiabilité du classement tient dans sa durée limitée dans le temps. Le classement est valable 5 ans. Ca veut dire que tous les cinq ans, l’hôtelier doit se remettre en cause ou à niveau. Pour revenir au à nos deux secteurs, nous devons travailler ensemble. Je ne pense pas que les hôteliers aient envie de voir disparaître les agents de voyage. Ca toujours été un partenaire et c’est un partenaire fiable. Internet c’est super pratique, mais ce n’est qu’un outil et comme je l’ai dit tout à l’heure, on commence à percevoir les dérives de ce moyen.

G. C. : Nous formons une grande famille. Le tourisme, les voyages, les déplacements, c’est l’avenir. La crise ne va pas durer éternellement. 

C. P. Ce que nous faisons, vous et nous, dans le cadre du comité tourisme du Medef me paraît essentiel. Monter un dossier en commun pour démontrer la place que tient le tourisme en France est constructif et porteur pour demain.
 

G. C. : On a la chance d’avoir un ministre qui dès les premiers jours de sa nomination nous a bien écouté et nous suit. Il faut reconnaître les qualités de cet homme. On a encore du travail à faire et je suis heureux qu’il ait été reconduit dans ses fonctions.

C. P. Nous aussi sommes satisfaits.

Propos recueillis par Sylvie Soubes

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