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Édito du journal du 21-01-2010 : "Dix ans après"

Vie professionnelle - mardi 19 janvier 2010 14:11
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Comme le temps passe. Déja dix années que la France vit au rythme des fameuses ‘35 heures’ imposées autoritairement par un pouvoir qui paya chèrement l’addition dix-huit mois plus tard avec l’élimination du candidat socialiste dès le premier tour de l’élection présidentielle de 2002.

Certes, et il n’entre pas dans notre propos traditionnel de commenter l’actualité politique, il n’empêche que cette mesure décidée unilatéralement, sans aucune concertation avec les partenaires sociaux, a créé autant d’insatisfaction et de mécontentement que de gratitude pour les heureux bénéficiaires - il y en a - de cette substantielle réduction du temps de travail.

Ironie de l’histoire, ce sont les services publics auxquels la population est le plus attachée qui ont pâti des 35 heures en désorganisant, sans préparation aucune, des secteurs essentiels comme les hôpitaux, les transports, la police ou la lutte contre l’incendie.

Mais les entreprises ne furent pas épargnées, même si la grande industrie réussit plus facilement à s’adapter à la nouvelle donne que les PME des services ou le secteur agricole (dont on mesure aujourd’hui l’importance pour l’avenir de la planète), et qui subirent de plein fouet des contraintes difficilement compatibles avec leur activité première.

La profession de l’hôtellerie-restauration a forcément eu besoin d’un temps d’adaptation en raison de ses contraintes spécifiques, mais ne pouvait bien évidemment ni se soustraire à la loi, ni cultiver une image négative de retardataire dans le domaine des relations sociales.

Et c’est bien le principal grief, quoique rarement formulé, qu’un observateur impartial peut porter sur les 35 heures à la mode de Mme Aubry : la perception du travail comme une quasi-malédiction (pour ceux qui en ont, bien sûr) dont il faut se préserver par un usage parcimonieux. En clair, la traduction subliminale mais très réelle du mot latin ‘trabare’, qui avant de signifier ‘travail’, se traduisait par ‘torture’, que l’actualité sociale du XXIe siècle semble avoir repris à son compte.

Même s’il est politiquement très incorrect d’évoquer la propension naturelle de l’humanité à la flemme, la philosophie héritée de ‘l’usine à gaz’ des 35 heures avec ses calculs compliqués, ses RTT devenues le leitmotiv des conversations de cantines, il est évident que l’économie nationale n’a pas gagné en dynamisme et en performance face aux exigences de la compétitivité devenue mondiale.

Mais il serait inéquitable de ne pas rendre hommage aux côtés positifs des 35 heures : dans l’hôtellerie-restauration, une remise en cause profonde des temps d’activité, des rémunérations et des conditions de travail était indispensable. Ce fut un puissant levier dont il ne faut pas négliger aujourd’hui l’apport en matière de recrutement et d’image de la profession.


 
L. H.

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