Édito du 4 février 2010 : “Éloge de l'apprentissage”
Vie professionnelle - mardi 2 février 2010 12:23
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Dans les cercles de ‘l’élite’, on appelle cela un bon mot : un éminent ‘visiteur du soir’ de l’Elysée, énarque comme il se doit, donc investi d’une mission quasi divine de dire le vrai et le faux, a cru bon de se gausser de Ségolène Royal, en expliquant qu’elle est du “niveau du centre d’apprentissage de Niort”, alors que son prestigieux interlocuteur présidentiel serait comparable à un “doctorant de Harvard”.
Nonobstant le fait que la victime de cette saillie partagea naguère les bancs de la même prestigieuse école que son détracteur, ce dernier a sans doute séché le jour où était dispensé le cours de l’intelligence du cœur, ce qui n’est évidemment pas indispensable, on en conviendra, pour devenir inspecteur des finances.
Il n’empêche, à l’heure où les pouvoirs publics s’évertuent à relancer cet apprentissage si précieux pour l’avenir de nombreux jeunes hésitant sur le choix d’une carrière, cette forme d’accès au savoir mérite mieux que de stupides plaisanteries venues du VIe arrondissement, comme dirait Georges Frêche.
C’est pourquoi le dossier consacré à la ‘mission Marcon’, destinée à dynamiser et motiver la profession à l’accès à l’apprentissage en cuisine et à ses conditions de travail, ne peut que retenir l’attention des lecteurs de ce numéro de L’Hôtellerie Restauration.
De la nécessité , à l’image du dispositif adopté en Meurthe-et-Moselle, de rendre obligatoire la formation des maîtres d’apprentissage dans toute la France, en passant par le témoignage éloquent d’Éric Briffard, chef du Georges V avec 2 étoiles au Michelin, (“tout le monde m’avait rabaissé à l’école, l’apprentissage a été une révélation pour moi”), jusqu’à l’appel de Régis Marcon qui organise un ‘Tour de France’ de l’apprentissage avec la collaboration du ministère de l’Économie, c’est une réflexion indispensable pour l’ensemble de la profession qui ne peut éluder la question essentielle de l’avenir des jeunes qui se destinent à ses métiers.
Des métiers qui méritent mieux - c’est l’honneur des responsables gouvernementaux en charge du lourd dossier de l’éducation comme de l’emploi de s’y consacrer -, que les sarcasmes de certains. Sans oublier l’inlassable dévouement de celles et ceux qui mettent toute leur énergie à proposer à des jeunes souvent désorientés une voie d’avenir qui n’a rien de déshonorant, bien au contraire.
| L. H. R. |
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