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Europe, Hotrec, France… où en est-on ?

Vie professionnelle - lundi 22 novembre 2010 16:47
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75 - Paris La réponse avec Anna Torres, directrice générale de l’Hotrec, Didier Chenet, membre du bureau exécutif de l’Hotrec et Christophe Paluel-Marmont, président de la commission Europe au sein du syndicat de la rue de Gramont.



De gche à drte : Christophe Paluel-Marmont, Anna Torres et Didier Chenet.
De gche à drte : Christophe Paluel-Marmont, Anna Torres et Didier Chenet.

Comment résumez-vous l'Hotrec ?
Didier Chenet : Sachant que l’Europe n’a pas une bonne image en France…
Anna Torres : C’est la même chose dans un certain nombre de pays. Le problème principal, ce sont les gouvernements qui, trop souvent disent, que c’est de la faute de l’Europe. Bruxelles est pourtant assez transparent et l’accès aux ministères est facilité. On peut facilement frapper à la porte de la commission européenne, mais il faut avoir un message et savoir faire preuve d’unité. L’Hotrec est la voix unique de l’hôtellerie et de la restauration en Europe. Nous sommes la projection des syndicats à Bruxelles.
Christophe Paluel-Marmont : On s’aperçoit que nous sommes dans un métier ‘global’ malgré sa diversité. Les hôteliers ont tous les mêmes problématiques. Et à l’Hotrec, nous travaillons ensemble sur des projets communs. D’autre part, il faut bien se rendre compte qu’aujourd’hui, les distributeurs sont mondiaux. Au niveau du tourisme, les chinois ne vont pas s’adresser à nous pays par pays. Ils s’adressent à l’Europe.
D. C. : L’Hotrec est aussi un formidable moyen de comparer, à livre ouvert, tout de ce qui se passe dans les autres pays. De mesurer l’impact de tel ou tel choix politique. La baisse de la TVA en est l’exemple type. Nous savons aujourd’hui que l’augmentation de la TVA a été catastrophique pour le secteur du tourisme dans certains pays, alors que la baisse de la TVA, chez nous, est un réel succès en terme social et d’emplois. 

Quels sont les champs d'action de l'Hotrec ?
A. T. : Toutes les politiques européennes nous affectent : fiscalité, alimentation, santé, concurrence, droits d’auteurs, social, commerce électronique. L’Hotrec est présente dans tout ce qui concerne les marchés européens. 

Ses plus gros chantiers en cours ?
A. T. : L’étiquetage, l’information aux clients et notamment en ce qui concerne les allergènes. Nous en sommes à la moitié de la procédure. 
D. C : Il s’agit d’informer le consommateur sur le produit. Nous refusons de porter sur nos cartes l’ensemble des produits. La différence pourrait se faire sur ce qui est emballé et ne l’est pas.
A. T. : Nous demandons depuis le début d’être exclus de cette mesure. Mais en première lecture, nous n’avons pas obtenu l’exclusion et les possibilités se réduisent en deuxième lecture.
D.C. : Nous allons continuer à nous battre, mais avec une marge de manœuvre qui n’est pas bien large.

A. T. : Concernant le droit des consommateurs, nous démarrons la procédure. Il s’agit d’introduire des règles vis-à-vis des consommateurs. Comme, par exemple, nous concernant, l’uniformisation des principes de réservations (délais, sommes versées, etc). L’idée étant de clarifier ce qui existe. L’Hotrec estime que chacun doit garder son autonomie et son droit à la concurrence. On ne peut pas traiter tous les secteurs de services de la même manière.
Nous travaillons aussi sur le droit à la concurrence, notamment sur le problème de la concurrence déloyale. Le problème majeur, ce sont les sites de réservation et d’opinion. Nous avons baptisé ce dossier ‘digital’. C. P-M. : C’est un dossier fondamental pour les hôteliers. 50 à 60% des réservations passent aujourd’hui par internet. Nous avons essayé de créer une sorte de code de bonne conduite à l’attention des sites et même si nous avons obtenus quelques satisfactions, sur les points importants, rien n’a bougé.
A. T. : 92% de l’hôtellerie européenne est composé d’indépendants.
D. C. : Le Synhorcat planche depuis longtemps sur ce dossier. C’est très difficile de le mettre en mouvement à l’échelon européen car il faudrait s’adresser à toutes les cours d’Europe, une par une. D’où l’action que nous avons menée, au nom du Synhorcat et non dans le contexte européen, contre Tripadvisor, Expediat et Hotel.com.
C. P-M. : L’Hotrec estime que l’hôtellerie doit avoir la maîtrise de son produit, de sa distribution et de ses prix. C’est le métier de l’hôtelier. Or, ces grands sites voudraient l’exclusivité de la distribution. Nous voulons obtenir des pratiques commerciales saines. Qu’il n’y ait pas d’informations mensongères qui dévient la clientèle. Prenons la disponibilité des chambres : nous voulons des libellés exacts. Quand ils indiquent qu’il n’y pas de disponibilités, nous voulons qu’ils précisent que c’est dans leur réseau qu’il n’y en pas. Nous voulons garder la maîtrise de nos ventes.
A. T. : Nous sommes dans la négociation, dans une phase intermédiaire avant d'aller en justice. Nous sommes également en train d’expliquer ce problème aux institutions européennes.
D. C. : N’oublions pas que, quelque part, c’est un dumping économique contre l’Europe. C’est l’économie européenne qui a le plus à perdre car ce sont des flux financiers énormes dont les profits ne restent pas en Europe.

A. T. : Nous sommes très vigilants en matière de droits d’auteurs. Un groupement de radio diffuseurs allemand vient d’introduire une demande en Espagne contre une chaîne de d’hôtel parce qu’elle diffuse des chaînes allemandes. L’Hotrec a lancé un questionnaire pour voir si des cas similaires existent ailleurs. Chaque pays ayant sa législation, nous devons essayer d’être le plus en amont et le plus au fait possibles.

C. P-M. : Il y aussi les normes hôtelières. Il faut les harmoniser sans faire d’accumulation. Il existe une sous commission au sein de l’Hotrec qui travaille sur les normes. 80% des pays adhérents l’ont rejointe.
D. C. : Mais la France ne l’a pas encore fait. Nous devions d’abord rénover nos propres normes. L’Italie et l’Espagne ne se sont pas plus engagées que nous pour l’instant. Il m’appartient de réunir tous les acteurs français et de savoir ce que nous faisons. Les réflexions et les idées sont ‘en de ça’ de notre classification.

Quelle est la philosophie de l’Hotrec ?
A. T. : Que ce soit l’industrie qui apporte des solutions. Que l’on trouve des système via l’autorégulation et non par l’introduction de lois supplémentaires.
D. C. : L’Hotrec a fait le choix d’être en action et pas en réaction, c’est son objectif. 

France et Hotrec
D. C. : La France cotise à l’Hotrec au travers d’Hôtellerie et Liberté dont j’assure la présidence. Cette structure regroupe les organisations patronales françaises. C’est elle qui permet la cohésion des positions françaises. Je vais d’ailleurs prochainement réunir les membres pour un débriefing du conseil d’administration vient d’avoir lieu à Budapest. Je souhaite établir avec eux des propositions de travail sur les dossiers chauds, pour, ensuite, pouvoir porter, la voix de la France.

 

Sylvie Soubes

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