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Le président de l'Umih, Roland Héguy, promet une année 2011 dédiée à l'emploi des jeunes et au développement des entreprises

Vie professionnelle - jeudi 9 décembre 2010 17:11
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75 - Paris Réunie en directoire, l'Umih trace une feuille de route 2011 dédiée à l'emploi des jeunes et au développement des entreprises. Son président confédéral, Roland Héguy, pose les jalons.



Roland Héguy, président confédéral et Hervé Bécam, vice-président de l'Umih. Leurs priorités : l'emploi et l'entreprise.
Roland Héguy, président confédéral et Hervé Bécam, vice-président de l'Umih. Leurs priorités : l'emploi et l'entreprise.

L’Hôtellerie-Restauration : Le congrès de Biarritz a été suivi d’un directoire le 7 décembre. Quel bilan, quels objectifs ?
Roland Héguy : Ce directoire a été un moment fort et décisif. Gérard Guy, président de la CPIH, était présent. C’est un rapprochement entre les hommes, entre des valeurs syndicales et humaines identiques. Nous espérons aller plus loin, demain, dans le rapprochement de nos structures et participer au dynamisme et à la défense de nos professions ensemble. Nous avons parlé d’Equip’Hôtel, de la campagne de promotion menée avec l’agence Euro RSCG…. Pour que cette campagne, qui sera lancée officiellement mi janvier, ait un réel impact, il faut qu’elle soit soutenue par nos départements et reprise dans nos établissements. Il faut que les professionnels s’emparent de cette campagne pour qu’elle atteigne son but. Et ça, c’est maintenant… Lors du congrès de Biarritz, nous avons pris la décision de réaliser un livre blanc dans lequel nous allions consigner tout ce qui allait ressortir des travaux et susceptibles d’être mis en œuvre pour le développement de nos métiers. Le Secrétaire d’Etat au tourisme, Frédéric Lefebvre, nous a également conforté dans notre projection de l’avenir. Il nous a réaffirmé que le gouvernement ne reviendrait pas sur la baisse de la TVA en restauration et que lui-même serait son défenseur et son gardien dans les mois qui viennent, comme il l’a été d’ailleurs lorsqu’il était parlementaire. Il nous a dit qu’il souhaitait qu’il y ait, dans le contrat d’avenir, un avenant sur les investissements, dont le contenu serait discuté dans les semaines qui viennent. Frédéric Lefebvre nous a aussi confié qu’il ‘préserverait et veillerait à donner au nouveau classement hôtelier toute sa portée’. Quant aux lois incendie et accessibilité, la mission chargée de faire le point sur ce dossier rendra ses conclusions en janvier. Nous avons  écrit à ce sujet au premier Ministre, Monsieur François Fillon, et dans sa réponse, celui-ci nous a confirmé que les conclusions de la mission permettront de déterminer les ajustements envisageables. 

Par fédération, quels chantiers en 2011 ?
R. H. : Le programme de la Fédération Nationale de la Restauration Française est chargé. Il y a, par exemple, la taxe locale sur les publicités extérieures qui est appliquée à tort et à travers et qui pose un vrai problème. Quant aux titres restaurant, nous travaillons à l’optimisation du montant des commissions. On ne peut pas laisser choses en l’état. L’ouverture des titres aux commerces qui est tombée début décembre est une décision sociale. Je voudrais toutefois rappeler que ce titre a été initié par notre secteur d’activité et il avait pour objectif d’offrir aux travailleurs l’accès à un repas équilibré. Alors que la santé est préoccupation essentielle, je m’inquiète sur l’utilisation du titre. A trop vouloir bien faire, ne prend-t-on pas, quelque part, des risques de nutrition ? A côté de ça, dès lors que l'environnement du titre bouge, pourquoi nos 900 000 salariés ne pourraient-ils pas en bénéficier ? Depuis 1947, nous avons l’obligation de nourrir nos salariés. Les exonérations liées à cette mesure n’existent plus depuis peu. Nous demandons désormais à ce que nos salariés puissent en bénéficier. Au moins, cela permettrait un rééquilibrage des choses.

Comment percevez-vous la création de l’association des ‘Maître restaurateur’ ?
R. H. : Maître restaurateur est le seul label d’Etat de la restauration française. Les objectifs du contrat d’avenir sont d’atteindre 3 000 titres. Or, nous devons doubler ou tripler ce chiffre pour deux raisons : parce qu’il y a le potentiel et que sa réussite dépend de sa lisibilité auprès du grand public.  L’Umih est profondément attachée au développement du titre Maître Restaurateur. Il ne faut pas qu’il y ait de cotisation associée à son existence, ce serait le pénaliser, mettre des freins. Si une association doit exister, les frais de fonctionnement doivent être pris sur le fond de modernisation de la restauration et l’équipe qui préside doit être neutre. C’est une question de crédibilité. Je voudrais ajouter, à propos des restaurateurs, une notion essentielle. La restauration forme pour accéder à des emplois, et non pas pour accéder à un diplôme. Nous ouvrons des portes aux générations futures et nous sommes fiers de le revendiquer.

Quels sont les autres chantiers de l'Umih ?

R. H. : Notre Fédération nationale des saisonniers vient de signer un accord historique avec la Caisse des dépôts pour la création de 10 résidences mixtes de logement. Cela n’a jamais été fait jusque là et ce programme est une réponse nouvelle aux besoins des professionnels et des salariés. C’est une avancée énorme. Je dois vous annoncer, d’autre part, la fusion prochaine entre La Fédération nationale de l'hôtellerie française (FNHF), présidée par Laurent Duc et La Fédération de l'hôtellerie familiale nationale (FHFN), présidée par Bertrand Lecourt. Aujourd’hui, leurs préoccupations sont identiques. Les deux fédérations réfléchissent actuellement à la construction de nouveaux statuts, en parallèle bien sûr des sujets qui les concernent. Le classement hôtelier doit se poursuivre et passer à la vitesse supérieure. Il y a d’autres dossiers préoccupants, comme celui des sites de réservation par internet qui imposent des commissions incontrôlables. Il faut stopper ça. C’est un dossier qui est mené par Laurent Duc et traité à l’échelon européen.
Les pouvoirs publics veulent imposer au sein des bars et discothèques des éthylotests. Nous voulons, nous, que les exploitants restent libres d’opter pour tel ou tel matériel de contrôle, qu’ils aient le choix des outils. Nous voulons aussi une reconnaissance des cafés comme lieux de développement culturel et musical au travers de l’association ‘cafés culture’. Nos établissements sont des lieux d’expression uniques pour les artistes et doivent le rester. Roger Machet et Laurent Lutse sont actuellement en train de négocier le problème des droits voisins. J’ai toute confiance dans leur professionnalisme.

Votre vision de l’apprentissage ?
R. H. : Umih Formation est aux côtés de Régis Marcon pour l’accompagner dans sa mission, qui est essentielle pour l’avenir des jeunes et notre secteur. L’Umih va proposer que les deux années d’apprentissage soient complétées par un CDD de deux ans dans l’entreprise, ce qui permettrait à l’apprenti de bénéficier d’une réelle expérience professionnelle. Nous allons aussi offrir aux jeunes en situation précaire ou déscolarisé un véritable accueil dans nos départements avec une personne qui sera formée à cet effet, qui les prendra en charge dans leurs démarches et leur approche de nos métiers et les guidera ensuite vers la formation la plus adaptée à leur profil. Tout cela a été validé par les partenaires sociaux et c’est en route. Des modules sont en train d’être mis en place par Umih Formation, notamment à destination des secrétaires administratives. C’est une démarche concrète et de proximité que nous allons enclencher grâce au maillage du territoire que nous représentons.

Vous avez annoncé vouloir vous battre contre les banques, qui sont toujours très frileuses lorsqu'il s'agit de financer les entreprises HCR ? Où en êtes-vous ?
R. H. : Nous sommes en train de créer une cellule, filiale de l’Umih, qui va assister les chefs d’entreprise dans leurs difficultés de gestion financière. Nous allons apporter des aides personnalisées, en aidant l’entrepreneur de A à Z, jusqu’à sa mise en en relation avec le banquier. Cette structure sera effective fin mars. Nous regarderons chaque dossier un par un et si il est éligible, nous joueront un rôle de conseil et de portage qui n’existe pas actuellement. Cette société de courtage aura des périmètres bien définis. Le premier domaine d’intervention sera les prêts spécifiques à la modernisation, avec la participation d’Oséo. Dans un deuxième temps, nous voulons réactiver une vraie banque mutualiste, dédiée aux HCR, un peu comme feu le crédit hôtelier. C’est un service qu’on veut amener. Les banquiers ne jouent pas le jeu, à nous de prendre les choses mains. Nous avons les compétences et les individus pour mettre ça en place. J’y crois très fort, c’est ça le syndicalisme moderne. Comme vous pouvez vous en rendre compte, nous avons une feuille de route chargée et déjà bien engagée par nos élus et nos administratifs.

Propos recueillis par Sylvie Soubes

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