Référencé au Michelin, dans le Bottin Gourmand, et noté pour 14 au Gault et Millau,
l'établissement compte bien récupérer rapidement son macaron (15/20) perdu en 1995.
C'est l'objectif avoué de Gilles, dont la famille détient 70% des parts de la SA gérant
le site, qui a pris la suite de son père, et a décidé depuis un an de consacrer une
part de son talent à la célébressime Chapelle. Ex-élève de Jean-Marie Amat, il s'est
adjoint les services de Philippe Pichon, ancien de Taillevent, qui tient le piano en sa
compagnie.
La nouvelle carte vise le haut de gamme, avec, entre autres, la Tourtière de pommes de
terre classique mais aux truffes ou la Botte d'asperges vertes. A la cave, on reste en
famille, Viviane et Jacques Dudognon tenant un stock de bouteilles qui a contribué à
bâtir la réputation de la maison. La Chapelle, qui aura servi de cantine durant de
longues années aux hommes politiques les plus connus (d'Edgar Faure qui adorait
l'endroit, à l'actuel président de la République qui était loin de le détester),
espère bien avec son nouveau patron retrouver une seconde jeunesse.
Ce qui n'empêchera pas ce dernier de continuer l'oeuvre entreprise dans son restaurant du
centre-ville (à deux pas des Halles) «Chez Alphonse» qui a depuis son ouverture en 95
largement contribué à l'animation du quartier. Sur cette table de plus en plus
recherchée, on déguste une Joue de boeuf , des Abats, du Collier d'agneau, comme
savaient les faire les grand-mères limousines. Omnubilé par la qualité des produits et
le mariage des saveurs, que ce soit dans son Château ou dans son bistrot, Gilles compte
bien être reconnu comme l'un des tous premiers acteurs de la gastronomie régionale. Les
éditions à venir des grands guides nationaux devraient à court terme lui donner raison.
J.-P. Gourvest
L'HÔTELLERIE n° 2573 Hebdo 6 Août 1998