C'était dimanche, le ciel était
gris sur Paris et le Salon des Cafés, Bars, Tabacs ouvrait ses portes au parc des
expositions de la porte de Versailles aux côtés du Salon du Tourisme, où l'entrée
était impossible compte tenu de la foule qui s'y pressait, et du Salon de la Franchise au
sein duquel on n'avait jamais vu autant de franchiseurs café-bar-tabac !...
Jour de fermeture de la majorité des cafés, ce dimanche aurait pu attirer encore plus
de monde. De toute évidence, les professionnels les plus impliqués dans leur métier,
les plus motivés, étaient les seuls à avoir saisi l'occasion pour aller chercher
idées, services et produits. Etant donné le nombre de cafés, bars, tabacs, implantés
partout en France, et les difficultés que rencontrent certains d'entre eux pour vivre,
voire survivre, on ne peut que déplorer leur faible capacité à se remettre en cause
pour mieux évoluer.
Ces 20 dernières années, la clientèle a beaucoup changé et n'attend absolument plus
la même chose du café. Il ne sert à rien de regarder en arrière d'une manière
accablée et d'évoquer, avec émotion, le rôle social du café si, face à cette
évolution, on ne fait rien. C'est bel et bien à chaque café de faire le point sur son
avenir, sur son rôle, sur son implantation et sur la demande de sa clientèle. Si
certains ont peu de choses à changer, d'autres ont une remise en cause totale à assumer.
Certaines analyses peuvent être violentes, douloureuses mais on ne peut pas aller contre
le temps. Au milieu de ce siècle, les cafés-bois charbon ont, pour un grand nombre, su
offrir autre chose à leur clientèle que la livraison de charbon dont plus personne
n'avait besoin. Pourquoi aujourd'hui leurs héritiers seraient-ils moins adaptables ? Le
café, c'est en France ce qui donne la vie d'un quartier, ce qui permet aux gens de se
retrouver en dehors de toute ségrégation sociale : il peut continuer à jouer ce rôle
essentiel à notre société si ses principaux acteurs le veulent. Ils sont un certain
nombre à faire bouger ce secteur, espérons que leur dynamisme saura entraîner, avec
eux, les autres. Nous avons tous besoin d'un café !
PAF
L'HÔTELLERIE n° 2606 Hebdo 25 Mars 1999
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