Disneyland Paris
Malgré le paiement des premières redevances à sa maison mère et la montée en puissance des remboursements de la dette des sociétés financières, Euro Disney a réalisé une bonne marge opérationnelle en 1999 limitant ainsi la baisse de son résultat net. Une performance liée en grande partie à son activité hôtelière et à la hausse des dépenses des visiteurs.
Mickey aborde le troisième
millénaire le sourire aux lèvres. Euro Disney SCA, société d'exploitation de
Disneyland Paris, vient en effet d'annoncer, pour la cinquième année consécutive, une
augmentation à deux chiffres de son résultat opérationnel. Au terme de l'exercice 1999
(clos le 30 septembre 1999), le parc d'attractions a ainsi vu sa marge opérationnelle
grimper de 11,7 % atteignant 197,1 millions d'euros (1 293 millions de francs). Une
sacrée bonne nouvelle. D'autant qu'après cinq années d'abandon, les redevances dues à
la maison mère, The Walt Disney Company, faisaient cette année leur apparition pour un
montant non négligeable s'élevant à 30,9 millions d'euros (203 millions de francs).
Sans oublier, par ailleurs, la montée en puissance des charges financières et des loyers
de crédit bail en raison des remboursements de la dette des sociétés de financement qui
se sont chiffrés à 145 millions d'euros (951 millions de francs) en 1999.
Ces performances ne tiennent bien sûr pas au hasard. Elles résultent de la conjugaison
de plusieurs facteurs différents. A commencer par un taux d'occupation record (+ 1,7
point par rapport à 1998) affiché dans les hôtels du site : 82,6 %. Reste qu'il ne
suffit pas de remplir à tout crin ! Euro Disney le sait parfaitement. Et grâce à la
technique du yield management, l'opérateur est parvenu à optimiser ses revenus. En
témoigne d'ailleurs la hausse de 2,2 % à 372,7 millions d'euros (2 455 millions de
francs) du chiffre d'affaires des hôtels et du Disney Village. La dépense moyenne par
chambre ayant bondi en 1999 de 2 % à 1 163 francs TTC (prix de la chambre, dépenses dans
les boutiques et restaurants des hôtels inclus).
Stagnation de la fréquentation sur le parc
Parallèlement, malgré le lancement au printemps dernier de la nouvelle attraction en 3
D, "Chérie, j'ai rétréci le public", la fréquentation du parc à thème a,
cette année, stagné à 12,5 millions de visiteurs (dont 41 % de Français) comme en
1998. Un phénomène provoqué par une erreur marketing à savoir la prolongation au mois
d'octobre des tarifs haute saison. En revanche, les dépenses par visiteur se sont accrues
passant de 258 francs à 267 francs. Reste qu'au final, le chiffre d'affaires du royaume
enchanté a progressé de 2,6 % à 475,8 millions d'euros (3 121 millions de francs). Ce
qui permet à Disneyland Paris de réaliser un chiffre d'affaires global de 920,2 millions
d'euros (+ 2,5 %). Le tout associé à des charges d'exploitation maîtrisées (723
millions d'euros), aboutissant à un résultat net de 155 millions de francs.
Des scores qui ne sont pas inintéressants sachant qu'avec l'obtention de la réduction du
taux d'intérêt de l'emprunt de 3,5 milliards de francs contracté auprès de la Caisse
des Dépôts, Euro Disney compte économiser 80 millions de francs supplémentaires par
an. De quoi prévoir d'ailleurs le remboursement des obligations convertibles prévu en
octobre 2001. Dans ce contexte, Gilles Pélisson, p.-d.g. d'Euro Disney SCA, envisage
l'avenir de manière sereine. D'autant plus aisément que l'ouverture du second parc (4
milliards de francs) devrait générer l'arrivée de nouveaux clients. "Je table
ainsi sur 16,5 à 17 millions de visiteurs dès 2003 voire 20 millions plus tard",
a-t-il précisé à l'occasion de la présentation des résultats.
Le parc va en outre célébrer avec faste le nouveau millénaire (parades inédites, feu
d'artifice, chars de 12 mètre de haut...). Au printemps prochain, un nouveau spectacle
intitulé "Tarzan, la Rencontre" sera en outre produit au Chaparral Théâtre.
Après une cure de jouvence, l'attraction d'Adventureland, "Indiana Jones et le
temple du péril", rouvrira ses portes pour nous faire découvrir le
"monde" à l'envers. Sans oublier l'inauguration à l'automne 2000 du centre
commercial international Val d'Europe et d'une seconde gare RER sur le site.
C. Cosson
L'HÔTELLERIE n° 2638 Hebdo 4 Novembre 1999