Enquête Bretagne
Maintes fois sollicités par les divers organismes statistiques, les professionnels peuvent légitimement s'enquérir de la pertinence des résultats. Donner des chiffres d'accord, mais pour quelle utilité ? Voici en tout cas un outil bien précieux pour les hôteliers bretons. Sur la période d'avril à septembre 1997, une enquête Cordon a porté sur la fréquentation touristique extra-régionale en Bretagne. Après publication des résultats, l'Observatoire régional du tourisme en Bretagne vient d'éditer une exploitation thématique de l'ensemble des données de l'enquête, intitulée "La clientèle hôtelière". Cette étude concerne uniquement les touristes n'habitant pas en Bretagne. Environ 5 000 questionnaires ont été recueillis dans 16 villes bretonnes (aéroports, gares SNCF et maritimes, points route). Cette étude a permis de produire des estimations de la fréquentation et de la consommation en identifiant la typologie de cette clientèle au printemps et en été. L'étude distingue successivement le comportement de la clientèle, son origine géographique et son profil. Elle aborde ensuite deux thématiques : consommation touristique et durée du séjour ; pratique, satisfaction et fidélité du séjour.
Une clientèle itinérante
Selon l'enquête, 1/3 des séjours et 1/5 des nuitées de l'hébergement marchand sont
réalisés à l'hôtel au printemps. La durée moyenne d'un séjour à l'hôtel
s'établissant autour de 3,7 jours au lieu de 8,4 pour l'ensemble de l'hébergement
marchand. On le voit donc, l'hôtel demeure un mode d'hébergement largement utilisé au
printemps et ceci, autant pour la clientèle d'affaires que celle de loisirs et de
vacances. En retenant que l'itinérance reste la première "pratique" de la
clientèle hôtelière en Bretagne (33,7 % des nuitées), l'Observatoire se demande s'il
ne serait pas pertinent de développer les produits d'itinérance en offrant des produits
adéquats : réservations en cascade, prix modulés, plaquettes des lieux et animations
hors saison... Et de souligner qu'ainsi, "les hôtels constitueraient des relais
de découverte de la Bretagne".
D'où viennent les clients ?
Par ailleurs, la part de la clientèle française (dont 1/3 des nuitées est assuré par
les Franciliens, première clientèle touristique de Bretagne) à l'hôtel est supérieure
à celle généralement observée en hébergement marchand. La clientèle hôtelière du
printemps se retrouve plutôt dans les régions de la Haute-Normandie, de la Bourgogne et
de l'Aquitaine alors que les Pays de la Loire, la Picardie et Rhône-Alpes constituent
davantage les destinations de la clientèle d'été. Et l'observatoire de se demander s'il
ne serait pas utile d'éditer des cartes de fidélité à destination de ces clientèles
régionales ? Chez les étrangers, la Grande-Bretagne constitue toujours, avec
l'Allemagne, la première clientèle, mais sa part dans l'hôtellerie s'avère moindre que
dans l'ensemble de l'hébergement marchand (27,8 % contre 40,4 %). A noter que l'Italie
devient un marché intéressant alors que l'Espagne et l'Europe du nord restent à
développer. Concernant enfin la consommation de cette clientèle hôtelière, la dépense
moyenne journalière par personne est deux fois plus élevée que celle réalisée par un
touriste en hébergement marchand. Pour autant, le budget de séjour est moins important
dans l'hôtellerie. Les dépenses moyennes journalières par personne effectuées à
l'hôtel sont en outre moins importantes l'été qu'au printemps (la dépense d'un
touriste à l'hôtel au printemps est équivalente à celle de deux touristes à l'hôtel
en été). Fréquentation touristique extra-régionale en Bretagne d'avril à septembre
1997, la clientèle de l'hôtellerie, ORTB, 50 F.
O. Marie
© Yvonnig
Les Franciliens constituent la première clientèle touristique de Bretagne.
L'HÔTELLERIE n° 2641 Hebdo 25 Novembre 1999