A l'heure des vux, tout est
permis et mal venu celui qui voudrait venir nous empêcher de rêver en rond. Alors
laissons-nous aller à imaginer une vie plus douce, une vie où les entrepreneurs
pourraient entreprendre sans constamment être soupçonnés de contourner les règles qui
leur sont imposées. Des règles qu'ils respecteraient d'autant plus facilement qu'elles
seraient clairement présentées et ne seraient pas modifiées au bon vouloir des
gouvernements successifs. Serait-ce un rêve encore que d'imaginer une société où l'on
ne montrerait pas du doigt celui qui, par son travail, par son talent, gagne de l'argent,
une société où le travail ne serait pas systématiquement taxé. Une société où les
dirigeants, tant politiques qu'économiques, auraient la compétence technique, au-delà
de tous les accords politiques qui seuls, aujourd'hui, leur donnent un pouvoir trop
souvent mal exercé et contraire aux intérêts des citoyens. Une société qui saurait
être exigeante et généreuse, qui n'aurait pas honte de ses réussites et qui saurait
combattre médiocrité et incompétence. Une société où l'on oserait demander à tous
ceux qui promettent de présenter et d'assumer leurs bilans. Une société où les
promesses n'engageraient pas seulement ceux qui ont la naïveté de les croire. Douce
rêverie me direz-vous, nous sommes là bien loin de notre quotidien. Une réalité plus
acerbe avec une année qui commence dans l'incertitude la plus totale tant pour les chefs
d'entreprise que pour les salariés. Des lois à appliquer à l'instant où elles sont
votées alors que les décrets d'application ne sont pas établis, des promesses qui ont
toutes les chances de ne pas être tenues et des chefs d'entreprise qui sont dans
l'incapacité de faire, à un mois, la moindre prévision du seul fait de la légèreté
des politiques qui dans la précipitation ont voté la loi Aubry. Heureusement que de
temps en temps on se prend à rêver. Bonne année quand même.
PAF
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L'HÔTELLERIE n° 2646 30 Décembre 1999