du 25 septembre 2003 |
CONJONCTURE |
CÔTE BASQUE
A Biarritz,
la tendance est à la satisfaction malgré un mois de juillet inférieur à 2002.
L'effet Prestige
s'est fait sentir, mais la haute saison a été sauvée grâce à la clientèle
française, qui n'a cependant pas réussi à compenser un démarrage difficile. Compte
tenu du contexte (baisse de la fréquentation étrangère, arrivée des boulettes de
pétrole), l'opinion générale exprimée semble plus favorable que prévu. Selon les
tendances présentées par le comité départemental de tourisme Béarn-Pays Basque, 68 %
des professionnels de la côte basque qualifient la saison d'assez bonne. Ils sont même
22 % à avancer une opinion très positive pour la période mi-juillet/fin août, ce qui
permet de conclure à une progression sur cette période. On peut raisonnablement penser
que le niveau d'activité du littoral a bénéficié des fortes chaleurs, contribuant
ainsi à atténuer l'effet Prestige. Mais il faut prendre ces chiffres avec prudence,
tempère Gérard Cazalis, directeur du CDT : "Derrière cette tendance globale, se
cache une diversité de situations qui empêche toute généralisation." Ainsi,
l'effet Prestige a davantage touché l'immobilier locatif que l'hôtellerie et s'est fait
particulièrement ressentir sur la thalassothérapie. "Nous sommes en négatif
depuis le début de l'année", confirme Jean Forasté, directeur du centre de
thalassothérapie Serge Blanco à Hendaye. Autre conséquence de la pollution du littoral
: la désaffection de la clientèle allemande, un phénomène constaté sur toute la
région Aquitaine et sur tous les secteurs. Grâce à la clientèle française, le niveau
d'activité est cependant estimé satisfaisant par tous les hébergeurs.
Cependant, la bonne fréquentation des 3 premières semaines d'août ne parviendra pas à
compenser un démarrage difficile de la saison. "Si l'avant-saison a connu une
bonne activité, le mois de juillet a été médiocre : il est fini le temps où les
hôteliers savaient, d'après leurs réservations de fin juin, comment sera la
saison", constate Henri Lauqué, chargé de la communication au CDT. Il cite
l'exemple de l'Hôtel du Palais à Biarritz qui, à la mi-juin, avançait un taux
d'occupation de 40 % (pour heureusement terminer la haute saison estivale avec des taux de
80 %). Les schémas de fréquentation au mois de juillet (longs week-ends, courts
séjours, présence d'une clientèle de proximité) témoignent d'une évolution qui se
précise, et finit par soustraire ce mois de la traditionnelle haute saison. "Ce
n'est plus une saison normale d'été. La haute saison se réduit désormais à 3
semaines." Autre tendance significative de cette saison sur la côte basque : les
professionnels n'ont pas comme à l'accoutumée été amenés à refuser beaucoup de
monde, ce qui, d'ordinaire, remplit les hébergements de l'intérieur qui absorbent le
trop-plein de touristes... L'hôtellerie de tout le Pays Basque a bien fini le mois,
particulièrement avec des groupes et des séminaires la dernière semaine, et l'optimisme
est de retour en septembre avec la venue d'une clientèle plus classique, adepte de
l'automne chic et des manifestations culturelles. A Biarritz, la tendance est plutôt à
la satisfaction, et ce, malgré un mois de juillet inférieur à 2002. "C'est de
Biarritz qu'ont été transmises les premières opérations de nettoyage des plages après
la pollution du Prestige, explique Maÿlis Garrouteigt, chargée de la communication
à Biarritz Tourisme. Ce qui a permis de transformer en capital positif la charge
négative des premières images de la pollution." Selon Edmond Lamaysouette, le
représentant biarrot du syndicat de l'hôtellerie, certains établissements ont
enregistré jusqu'à moins 30 % de taux d'occupation tandis que d'autres ont maintenu leur
niveau d'activité : tout dépend de leur dépendance vis-à-vis des clientèles
étrangères et des groupes. Pour lui, il semble difficile de mettre sur le compte de la
pollution la baisse de fréquentation ; ainsi la désaffection de la clientèle allemande
est tout aussi imputable à l'affaire du Prestige qu'au contexte économique.
I. Ativissimo
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L'Hôtellerie Restauration n° 2840 Hebdo 25 septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE