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Rencontre entre les dirigeants de la CPIH et le député-maire du pays de Retz, Philippe Boënnec.

Vie professionnelle - mardi 22 juin 2010 10:22
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Pornic (44) Le président de la CPIH, en déplacement en Loire-Atlantique, a rencontré le député-maire de Pornic et du pays de Retz (UMP), Philippe Boënnec. Plusieurs sujets d'actualité ont été abordés, dont bien sûr la baisse de la TVA "qui n'est pas une niche fiscale", a insisté Gérard Guy. A ses côtés lors de cet entretien, le président des saisonniers de la CPIH, François Effling et le président de la CPIH 44/85, Yvonnick Briand.



De gauche à droite : François Effling, Philippe Boënnec, Yvonnick Briand et Gérard Guy à la mairie de Pornic.
De gauche à droite : François Effling, Philippe Boënnec, Yvonnick Briand et Gérard Guy à la mairie de Pornic.

Gérard Guy : La baisse de la TVA est assimilée pour nombre de parlementaires à une niche fiscale. On ne peut pas laisser dire ça. Tout ce que nous réclamions, c’était une équité fiscale. Nous achetions à un taux de 5,5 % et nous revendions à 19,6 %. Aujourd’hui, on achète à 5,5 % et on revend à 5,5 %. La profession a créé 20 600 emplois, c’est Hervé Novelli, Secrétaire d'Etat au tourisme, qui le dit lui-même. Et des entreprises ont pu être préservées grâce à la mesure. Les établissements que nous représentons contribuent à l’animation des départements, des villes. Sur le volet social, nous n’avons pas fait de placement boursier avec la TVA. Nous avons investi dans le social. Nous sommes une des rares corporations à payés nos salariés 25% au dessus du Smic,  pour seulement 4 heures de travail supplémentaires. Nous avons donné deux jours fériés supplémentaires et l’an prochain, nos salariés vont bénéficier d’une mutuelle santé. La réduction de la TVA a eu des effets positifs en matière d’avancées sociales, d’emploi, d’investissement et de prix. Selon nos chiffres, 80% des professionnels de la restauration ont répercuté la baisse au profit de leurs clients…

Philippe Boënnec : La baisse de la TVA en restauration était une promesse, initiée par Jacques Chirac. La parole donnée, même si cela n’a pas été simple à mettre en place, a été respectée. Nous l’avons fait pour soutenir votre secteur. Dans la période de crise, nous avons bien fait parce que cela a apporté un petit peu d’oxygène. Après le problème sémantique, niche ou pas niche… L’essentiel, c’est que ce soit efficace. Bien sûr, nous parlons entre parlementaires et vous n’avez pas que des amis. Pour certains professionnels, il y a peut-être eu un effet d’aubaine. Ce que j’espère, c’est qu’en finale, on ne soit pas bien loin des engagements qui ont été pris. Le gouvernement et les parlementaires ayant assumé leur responsabilité. 

François Effling : Compte tenu de la crise, s’il n’y avait pas eu cette baisse de la TVA, beaucoup d’établissements auraient fermé. C’eut été de l’emploi en moins et pas de création.

P. B. : Je ne vous dit pas le contraire, je pense que nous avons pris une bonne décision. J’espère seulement que, par rapport à vos détracteurs, vous tiendrez vos engagements.

F. E. : Il faut qu’il y ait une volonté derrière pour que les choses avancent. Pornic est un bon exemple.

P. B. : Pour qu’une politique touristique fonctionne, il faut que les élus soient en poste depuis suffisamment longtemps pour mettre en place une vraie stratégie. On est sur du long terme. Le tourisme littoral n’est pas uniforme sur le territoire français. A Pornic, nous avons un tourisme un peu différent que nous avons fait évoluer depuis une vingtaine d’années vers un tourisme à l’année. Notre première démarche à été la professionnalisation des acteurs, avec la création d’un office de tourisme en Epic, un politique de commercialisation, un marketing commercial adapté… Nous avons travaillé avec l’ensemble des prestataires. Nous nous sommes adressés à une clientèle de proximité, sachant qu’on ne vient pas à Pornic uniquement pour s’allonger sur la plage. Nous avons dû mettre en place des équipements structurants avec l’ouverture d’un centre de thalassothérapie, la réouverture d’un casino, qui appartient à la ville. Le port de plaisance offre 1 300 années et nous sommes en train de réaliser un jardin botanique. Nous avons aussi réussi à faire rouvrir la ligne TER à l’année. Il y a un million et demie de personnes à une heure de Pornic. On a joué et on continue de jouer la proximité. Le tourisme représente sur la commune 6 000 emplois. Seul constat, nous n’avons pas assez d’hôtels à Pornic. Il manque 300 chambres.

Yvonnick Briand : L’accessibilité, c’est un vrai problème qui ne va pas améliorer les choses, ici comme ailleurs.

P. B. : La question se pose concernant l’ancien. La difficulté a bien été identifiée. Il faut que les parlementaires avec le gouvernement trouvent l’équation entre deux pôles qui sont très difficiles mais aussi intéressants l’un que l’autre. On ne peut pas ne pas mettre de côté le handicap, c’est un vrai sujet de société. On ne peut pas accepter non plus que les normes fassent couler des entreprises. Il faut qu’on trouve une solution intelligente avec ces deux contraintes. Je peux vous affirmer qu’Hervé Novelli en est bien conscient.

Y. B. :  La CPIH refuse le développement des marchands de sommeil ou des chambres d’hôtes, qui ne sont pas assujettis aux mêmes réglementations, prendre la place des hôtels de charme, des petits établissements qui font le charme d’une région, d’un site et créent de l’emploi. 

G. G. : Beaucoup d’hôteliers souhaitent continuer à travailler vous savez. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Nous ne voulons pas que nos hôtels ferment.

Y. B. : Je voudrais aborder avec un autre problème, récurrent, les arrivages de poissons. Comme vous le savez, avec l’Etat, nous avons mis en, place le titre de maître restaurateurs, qui implique le travail des produits frais, locaux, de terroir… Mais pour travailler ces produits locaux, il faudrait des pêcheurs. Moi, j’ai de moins en moins de poissons qui arrive dans mon restaurant. Mes collègues également. 

P. B. : Je suis très attentif, et j’ai une mission ministérielle – non rémunérée ! – sur la pêche des grands fonds. On se rend compte malheureusement que la pêche est une profession considérée plus tôt négativement par les organisations environnementalistes. Il serait peut-être important que vous participiez à changer cette perception. Il y a la grande pêche, la pêche industrielle, qui est du domaine européen. En ce qui concerne la côtière, il y a un avenir et c’est ensemble qu’il faut le construire.  Nous sommes dans la certification qualitative des produits, dans la labellisation. Vous devriez sans doute vous rapprocher du président des pêcheurs de France…

F. E. : Pornic et la communauté de communes a apporté une réponse intéressante au logement des saisonniers. Je pense qu’il faut l’a rappeler.

P. B. : En fait, j’ai comparé le problème avec les réservations de séjours qui passent par l’office de tourisme. Celui-ci collecte les locations, les vérifie et les réunie. Dans la communauté de communes, nous avons pas mal de grandes maisons et dont certaines chambres sont inoccupées. Nous avons fait, avec des propriétaires que cela intéressait, une sorte de centrale de réservation autour de ces logements vacants. Nous prospectons, nous vérifions, nous apportons aussi notre garantie au loueur si il y avait un souci, s’il se passait des choses anormales. Nous avons une centaine de personnes qui sont dans le circuit des propriétaires. Je trouve ça mieux qu’une structure en dure. Très souvent, les propriétaires sont des personnes d’un certain âge. Cela favorise le lien social intergénérationnel. La collectivité joue le rôle d’interface. 

F. E. : Au début les gens étaient frileux mais nous avons réussi à montrer que c’était faisable. Et depuis, ça marche.

Propos recueillis par Sylvie Soubes

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