Page 13 - L'Hôtellerie Restauration No 3312

13
6
ˆ Œ WK\WJZM
Œ
32 000
chambres expertisées en trois ans
Outre les transactions importantes qu’elle a réalisées - comme celle du Lutetia ou du Crillon -, l’entreprise possède
des activités de conseil moins connues. Gwenola Donet, nouvelle directrice de Jones Lang LaSalle Hotels France, veut
rééquilibrer la donne.
Jones Lang LaSalle Hotels renforce son activité de conseil
S
ur le marché des transactions
hôtelières, Jones Lang LaSalle
Hotels (JLLH) est incontournable.
Depuis son arrivée à la direction
française du courtier,
Gwenola Donet
souhaite développer en parallèle
l’activité française du courtier et celle
de conseil. L’entreprise a récemment
recruté
Thomas Lamson
,
chargé du
Mid Market (les actifs de moins de
10
M€), pour compléter l’activité de
transactions d’entreprises dirigée par
Katell Bourgeois
.
Gwenola Donet
se charge elle-même de l’activité de
conseil.
C’est une rupture dans la
continuité, puisque nous le faisions
déjà”,
assure-t-elle. En trois ans, pas
moins de 32 000 chambres ont ainsi été
expertisées par l’équipe conseil.
ACCOMPAGNER NOS CLIENTS”
Après avoir travaillé aux côtés de
Christian Laporte
chez KPMG,
Gwenola Donet est entrée en 2006
chez Jones Lang LaSalle Hotels dans
le département conseil. Après sa
nomination à la tête de JLLH France,
suite au départ de
Gabriel Matar
à Dubaï, la question de remettre le
conseil à l’ordre du jour apparaît
comme une évidence.
Il faut traiter
les deux activités en parallèle, car l’une
se nourrit de l’autre. La transaction
permet de crédibiliser le conseil
grâce aux retours des investisseurs
sur le terrain, et donc de définir des
valeurs non théoriques reflétant
l’état du marché ; et le conseil permet
d’accompagner nos clients sur tous leurs
enjeux hôteliers pendant la durée de
détention.”
Le besoin de conseil se fait d’autant plus
sentir que la demande de l’investisseur
devient de plus en plus complexe. La
notion de conseil regroupe l’expertise
sur l’évaluation des actifs (murs et/ou
fonds) et la réalisation d’études de
faisabilité (on dit ‘de développement’
chez JLLH, car elles se veulent
plus proches du terrain et
impliquent promoteurs, architectes,
investisseurs...). Le conseil implique
aussi avocats, juristes, fiscalistes pour
accompagner les investisseurs dans les
montages de gestion et de détention.
Aujourd’hui, nous ne sommes plus
en face d’un seul modèle économique,
précise Gwenola Donet.
Il en existe
de multiples, pour répondre à des
demandes sans cesse différentes : le
client cherche-t-il à jouer le risque ? La
durée ? Le résultat ? Nous apportons
une vraie valeur ajoutée grâce à une
connaissance précise des contrats de
gestion, de bail, de location-gérance…”
ÊTRE UN GUICHETUNIQUE
Par ailleurs, la division hôtels souhaite
davantage utiliser les ressources du
groupe Jones Lang LaSalle, comme
l’équipe d’assistance à la maîtrise
d’ouvrage qui accompagne le client
dans sa démarche de rénovation :
Les services Project &Development
Service et Tetris, pour les projets plus
simples, sont là pour accompagner
les clients dans la mise en œuvre de
leurs rénovations, parallèlement à
l’équipe hôtels qui intervient sur la
programmation et le business plan. C’est
le cas notamment avec le Pullman Bercy,
la poste du Louvre et l’hôtel de Crillon”,
ajoute Gwenola Donet. La directrice
de JLLH France résume son action :
Être le guichet unique pour tous, sur
toutes les gammes d’hôtels, partout en
France. L’hôtelier qui s’engage dans un
projet de rénovation, l’investisseur qui
cherche un opérateur ou qui est à l’affût
d’un financement complémentaire, le
réseau d’hôtels dont l’objectif est de se
développer à l’international...”
Dans
l’univers des brokers, Jones Lang
LaSalle Hotels propose donc une
offre globale sur tous les services qui
gravitent autour de l’investissement
hôtelier.
ÉVELYNE DE BAST
Des réalisations tout en nuances
Le couple d’architectes d’intérieur a effectué de nombreuses rénovations pour la collection Relais & Châteaux. Sa griffe : un
style à la fois classique et chic.
Christine et Nicola Borella : un travail de précision à quatre mains
M
inutieux, mais aussi un brin classiques
Christine
et
Nicola Borella
font du travail
de précision. Leur parcours - Nicola a été
scénographe avant de devenir architecte d’intérieur -,
les a conduits à ce souci du détail. Pour le couple, la
rénovation ne doit pas répondre à des tendances,
mais doit être faite en fonction des attentes du client.
C’est comme en couture : on peut trouver une robe très
belle et ne jamais la porter car elle ne correspond pas
à notre style. En hôtellerie, même si nous appliquons
les standards internationaux, ils ont toujours une
saveur locale”,
explique Christine Borella. Ce qui
n’empêche pas le couple de travailler sur des projets
aussi éclectiques que le Westminster Hotel & Spa au
Touquet-Paris-Plage (62) ou le développement de
l’enseigne Mère Poulard.
SIX MOIS DE PRÉPARATION AVANT TRAVAUX
Au Touquet, c’est à la rénovation des chambres
de ce grand bâtiment datant des années 1930 que
s’attaquent Christine et Nicola Borella. Prenant le
sport comme trame, ils vont donner de la cohérence
au projet autour de trois sports traditionnels pratiqués
dans cette localité de bord de mer : le polo, le golf et la
voile. Chaque chambre a ainsi sa touche personnelle.
La chambre polo, par exemple, est proposée dans des
teintes de cuir et de brun avec tissus écossais dans des
tons plus soutenus.
Pour faire approuver le projet du Westminster Hotel
&
Spa, ils ne comptent plus les allers et retours :
Un travail de ce type nous occupe six mois avant le
démarrage des travaux et prend six mois de plus pour
être réalisé”,
déclare Christine Borella. Le couple - et
sa petite équipe - revoit, redessine chaque plan de
coupe, chaque pièce de mobilier, puis cherche parmi
ses fournisseurs les bons tissus et couleurs.
Nous
avons toujours les mêmes fournisseurs : Nobilis,
Canovas, Frey... car nous connaissons la qualité de
leurs tissus et leur extrême variété.”
Pour réaliser le concept de la Mère Poulard, un hôtel-
restaurant devenu une institution au Mont-Saint-
Michel (50) et développé en franchise au Japon,
les Borella ont puisé dans ce qui fait l’identité de
l’enseigne. Ainsi, le rouge vermillon est décliné au
niveau du restaurant traditionnel, mais aussi dans
l’épicerie mange-debout attenante. L’emblématique
figure de la Mère Poulard a été reprise mais rajeunie
et placée dans un médaillon. Les Borella ont tout
imaginé : le packaging des objets vendus à l’épicerie,
la tenue des hôtesses, la carte du restaurant et de
l’épicerie, les emballages...
C’est devenu un exercice
habituel,
assure Christine Borella,
car nous sommes
de plus en plus sollicités pour créer les produits dérivés
autour d’un concept, comme les motifs des nappes et
des serviettes dans un restaurant.”
Une tendance qui
leur va bien, tant le souci du détail est important chez
les Borella.
É. DE. B.
Gwenola
Donet
,
directrice
de Jones
Lang LaSalle
Hotels
France.
La chambre voile duWestminster Hotel & Spa allie le bleu et
différentes teintes de sable pour recréer l’atmosphère marine du
Touquet-Paris-Plage (62).
À la Mère Poulard, le rouge vermillon est décliné au niveau du
restaurant traditionnel, mais aussi dans l’épicerie mange-debout.
Hôtellerie