À deux pas des Halles
Le nouvel hôtel du réseau Elegancia fait partie des inclassables. L’établissement de 29 chambres a été dessiné en partenariat
avec Ora-ïto et construit par LBA Performances.
L’Hotel O, des capsules à la japonaise dans Paris
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N
icher un hôtel de 29 chambres au cœur du Paris
historique dans un bâtiment du XIII
e
siècle,
le défi était de taille. Pour le cabinet LBA
Performances, qui a assuré la maîtrise d’œuvre de
l’Hotel O, ce fut une vraie performance : réaliser dans
un bâtiment historique le concept ultra moderne
d’
Ora-ïto
.
Puisant son inspiration
dans
2001
Odyssée de l’espace
de
Stanley Kubrick
mais aussi dans
les hôtels capsules à la japonaise, le
designer marseillais a créé un hôtel
arc-en-ciel aux chambres qui se
déclinent, étage par étage, en des couleurs de plus
en plus chaudes. Trois types de chambres existent,
baptisées Galileo, Cocoon et Odyssey.
Par contraste, les couloirs sont d’immenses parois
lisses d’un gris laqué, illuminé au plafond par des
LED bleutées. Si les chambres ne sont pas pourvues
d’un système domotique, elles proposent néanmoins
quelques nouveautés, dans un souci d’optimisation de
l’espace. Ainsi les commandes plates, placées au centre
de la tête du lit, assurent tout le pilotage électrique de
la chambre. La salle de bains, en Corian, est équipée
de parois en verre coloré pour créer un effet de
transparence depuis la chambre. Les lavabos en métal
ont été créés par le designer pour Supergrif. Chaque
chambre, de 12 à 16 m
2
,
invite au cocooning. Le lit est
encastré dans une immense enveloppe en chêne clair
qui semble remonter au-dessus de lui. Les tissus sont
chauds et doux, comme
cette feutrine danoise, le
kvadrat. Compte tenu de
l’exiguïté des lieux, la table
de travail est réduite à la
taille d’un ordinateur et
les rangements à quelques
cintres et un espace pour
ranger la valise sous le lit. Chaque chambre propose
une œuvre d’art, en exposition et à l’achat.
209
À 279 € LA NUIT
Point central de la convivialité du lieu, le Bar’O, ouvert
de 18 heures à 2 heures du matin, avec son mur en
ondulations de lattes en bois créé par
Théo Jansen
,
symbolise la pièce à vivre de l’hôtel. Avec ses 25 places
assises, il est, selon Ora-ïto, le lieu idéal pour réaliser
des événements ou des soirées privées.
En raison de la petite taille des chambres, l’hôtel n’a
pas été conçu pour de longs séjours, mais comme une
expérience. Il en coûtera de 209 à 279 € la nuit, un
prix
“
nécessaire pour rentabiliser les 3 M€ de travaux
réalisés dans l’hôtel”,
explique
Christophe Sauvage
,
cofondateur avec
Philippe Vaurs
du réseau Elegancia,
auquel appartient l’hôtel. Un prix bien éloigné des
hôtels capsules du Japon, mais qui propose un décor
labellisé Ora-ïto.
ÉVELYNE DE BAST
Hotel O
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ORA-ÏTO : “JE SOUHAITE
DUPLIQUER LE MODÈLE”
“
Je me suis beaucoup amusé à créer le concept, et
j’espère bien qu’il y en aura d’autres. J’ai trouvé avec
Elegancia les bons partenaires. Ensemble, nous avons
cherché le lieu, et adapté le concept à l’hôtellerie. Je
souhaite maintenant dupliquer le modèle et en créer
de nouveaux.”
Les chambres (ici le modèle Cocoon) disposent d’une surface allant de 12 à 16m².
Le Bar’O prend l’apparence
d’un nid d’abeille, auquel les
chambres capsules japonaises
sont souvent comparées.
À l’occasion d’Equip’Hôtel
L’architecte décorateur interviendra sur le salon pour parler de l’hôtellerie de demain lors de conférences les 13 et 14 novembre.
Laurent Moreau aborde les tendances de l’hôtellerie
L
aurent Moreau
cumule les
réalisations les plus variées :
Business Lounge pour Maison et
Objet, l’hôtel Robinet d’or (Paris IX
e
),
rénovation de l’Allegro (Paris, XII
e
)...
Parfait connaisseur de l’hôtellerie, il ne
sera guère surprenant de le retrouver
au salon Equip’Hôtel pour parler, les
13
et 14 novembre, des tendances (et
contre-tendances) en décoration dans
le secteur. En avant-première, il livre
quelques réflexions :
“
Je ne crois pas aux
tendances telles qu’elles sont énoncées
dans les magazines de décoration,
dit-il.
Ce qui est indispensable à l’hôtellerie,
c’est l’intemporalité. Pour moi, les seules
tendances, c’est la mise en relation
des besoins du consommateur avec
l’identité du lieu.”
Fidèle à sa réputation
d’architecte spécialisé dans l’hôtellerie, il
estime que la principale constante dans
l’hébergement est la stabilité,
“
parce
qu’elle valorise le fonds de commerce de
l’hôtelier”.
Pour Laurent Moreau, la tendance serait
donc une alchimie entre le souhait du
propriétaire et celui du client, tout en
intégrant plusieurs facteurs que sont
la réalité économique du projet, les
problèmes de maintenance dans le choix
de la décoration, l’aspect commercial (la
fréquentation de l’hôtel), les services et
enfin la taille des lieux.
“
Si l’on devait
préciser quelques grandes lignes de
tendances, ce serait plutôt des lignes
claires, des grands motifs et une grande
variété de carreaux de salles de bains”,
conclut-il.
Aujourd’hui, l’architecte décorateur
travaille sur trois projets très
différents les uns des autres : l’hôtel
Paris en Seine, 3 étoiles dans le
quartier des Gobelins (Paris XIII
e
)
prévu pour mars 2013, Les Glycines,
un hôtel 4 étoiles avec restaurant
gastronomique en Dordogne, prévu
pour avril 2013, et la rénovation des
services généraux de l’hôtel Pullman
Paris Charles-de-Gaulle, pour fin 2013.
Toujours à la recherche de nouveautés,
il n’hésite pas à utiliser de nouveaux
matériaux, comme le RichLite, un
matériau similaire au Corian, mais
réalisé à partir de papiers et cartons
recyclés, une tendance écologique qui
ne cesse, elle, de s’affirmer.
É. DE B.
Laurent Moreau
:
“
Je ne crois pas aux tendances
telles qu’elles sont énoncées dans les magazines
de décoration.”