Hôtellerie
2,8
M€ d’investissements
La Verrie
En moins d’un an, cet hôtelier a créé un nouvel établissement à 5 minutes du Puy du Fou, tout en misant sur des valeurs
sociales.
Hôtel La Verriaire : le pari fou de Joël Marchais
J
oël Marchais
est un hôtelier atypique. À 60 ans,
à l’heure où certains commencent à préparer
leur retraite, il s’est lancé dans un projet de
création d’un établissement de 40 chambres à La
Verrie (85) et l’a mené à bien en moins d’un an.
Appuyé par le département, la communauté de
communes comme les banquiers, tout a pu être réalisé
en accéléré. Le permis de construire est délivré en
un mois et demi, la première pierre est posée deux
mois après et l’ouverture a lieu moins de six mois
plus tard. Aujourd’hui, son établissement dispose de
40
chambres pour des publics différents. À côté des
chambres standards qui ciblent clientèle d’affaires
et commerciaux, 12 chambres ‘famille’ ou ‘tribu’
proposent quatre ou cinq vrais couchages répartis
dans deux espaces distincts. Trois suites VIP de 40 m
2
viennent compléter l’offre. Cette segmentation variée,
la proximité immédiate du Puy du Fou et l’affiliation à
la chaîne Inter-Hôtel ont permis un succès immédiat,
avec un taux d’occupation de 94 % lors du premier
mois d’activité.
DES POSTES ANNUALISÉS
Si Joël Marchais a voulu un établissement moderne, il
n’a pas cédé à la facilité et à l’automatisation de l’accueil
pour autant.
“
On a fait le choix d’apporter une vraie
présence, 24 heures sur 24. Cela fait partie des petites
choses qui sont un peu oubliées dans ce métier : il faut
être là.”
Et cela ne s’arrête pas à la réception. L’hôtel
propose aussi un service de restauration
“
mais pas
un restaurant,
insiste l’hôtelier
,
car nous travaillons
des produits finis”,
et un bar grâce à une licence IV.
“
Nous avons un rôle de passerelle entre les gens à jouer”,
précise-t-il. Sur les dix salariés de l’hôtel, on trouve
une sportive de haut niveau, une femme de 59 ans
dont le précédent emploi allait être supprimé ou une
jeune maman avec deux enfants en bas âge.
“
À chaque
fois, on essaye d’adapter les postes au plus près des
besoins, et de ne pas faire que du saisonnier puisque
tous les postes sont annualisés.”
La construction de
l’établissement a été réalisée par des entreprises locales,
l’entretien des espaces verts est confié aux résidents
d’un centre pour personnes handicapées et l’hôtel a été
conçu selon les normes bâtiment basse consommation
(
BBC) Le directeur pense à l’agrandir avec pour
projet final une grande salle de restauration et 30
chambres supplémentaires.
“
Je me sens déjà à l’étroit.
Il faut proposer une force d’accueil importante avec
le Puy du Fou. Mais il ne faut pas oublier les 2,8 M€
d’investissements globaux que je vien
s
de faire
.
Je me
donne donc deux ans pour la suite”
,
conclut-il.
ÉLODIE BOUSSEAU
Hôtel La Verriaire
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Olivier Carvin
,
président-fondateur du groupe Maranatha.
© DR
“
Un produit sécurisé”
L’Autorité des marchés financiers a donné son feu vert au projet initié par Olivier Carvin, président-fondateur d’un groupe hôtelier
comprenant actuellement 26 établissements.
Le groupe Maranatha lance Finotel Premium, fonds d’investissement
hôtelier grand public
© DR
O
livier Carvin
,
président-fondateur
du groupe Maranatha, a accueilli
avec le sourire l’agrément n° 13-
355
délivré, le 13 juillet, par l’Autorité
des marchés financiers qui l’autorise à
lancer un fonds d’investissement hôtelier
ouvert au grand public. Cet expert-
comptable devenu hôtelier a conclu, en
2010,
un partenariat avec 123 Venture
qui lui a permis de se développer
rapidement, Maranatha comptant
aujourd’hui 26 établissements. Le fonds
Finotel Premium va lui permettre de
donner un nouveau coup d’accélérateur.
D’un montant de 35 M€, il offre au
grand public la possibilité d’investir
dans l’hôtellerie en 2, 3 et 4 étoiles, à
partir d’un droit d’entrée minimum
de 15 000 €. Les fonds collectés par
les gestionnaires de patrimoine, seuls
réseaux de distribution agréés, seront
portés par une société en commandite
par actions
(1)
à capital variable, pouvant
libérer chaque année une partie des
fonds si les associés veulent en sortir.
Chaque investisseur est assuré d’une
rentabilité de 6 à 8 % sur le montant
de son investissement, la durée du
fonds étant prévue pour sept ans, avec
possibilité de sortie anticipée en fonction
du marché. Ce type de placement est
éligible au plan d’épargne en actions
(
PEA) classique, au futur PEA ‘Hollande’
ainsi qu’à la loi sur le réemploi
économique, qui dispense d’imposition
sur les plus-values, les capitaux issus
d’une cession d’actifs et réinvestis dans
une PME.
UNE ENVELOPPE DE 60 M€
À LA CLÉ
Très confiant dans l’intérêt que va
susciter ce fonds auprès du grand
public, Olivier Carvin estime que cette
opération lui permettra d’obtenir, d’ici
à la fin de l’année, une enveloppe de
60
M€ (en ajoutant 25 M€ d’emprunt
adossé aux 35 M€ en capital), destinée
à l’investissement. Son but :
“
Acquérir
à Paris et en Île-de-France une dizaine
d’hôtels, sachant qu’un hôtel est évalué
entre 5 à 6 M€.”
Pour cet entrepreneur
avisé et impatient, l’opération est sans
risque pour les investisseurs :
“
C’est un
produit sécurisé - l’hôtellerie parisienne
possède des taux d’occupation de 85 %
liés à des prix moyens parmi les plus
élevés du marché -, rentable - entre 6 et
8 %
par an - et qui offre de surcroît une
très grande liquidité, donc des fonds
revendables facilement : chaque année,
il y a 100 à 150 transactions d’hôtels 2 à
4
étoiles dans Paris.”
Si l’opération semble a priori sans
risque, plusieurs conditions constituent
cependant des préalables qui méritent
d’être mentionnés : la bonne tenue
du marché parisien est une donnée
impérative (mais les perspectives de
conjoncture défavorable à Paris restent
limitées), l’achat des actifs doit se faire
avec une grande prudence et les ratios
de gestion doivent être maîtrisés afin de
ne pas acheter un bien surévalué. Enfin,
l’offre doit rester déficitaire par rapport
à la demande (pour justifier des taux
d’occupation élevés).
Si le projet porte ses fruits, il offrira de
solides rémunérations aux investisseurs
particuliers tout en permettant à
Maranatha de remplir son portefeuille
avec des actifs de bonne tenue. Cerise
sur le gâteau, Olivier Carvin y voit une
solution pour
“
conserver un patrimoine
français aux mains des Français”
.
Autant d’arguments qui ne manqueront
pas de séduire le grand public.
X. S.
(1)
La SCA (société en commandite par actions) est
une forme d’entreprise composée de deux catégories
distinctes d’associés : les commandités et les
commanditaires.
Pour
Joël Marchais
,
l’essentiel est d’apporter une vraie présence pour ne
plus faire des hôtels qui se ressemblent tous.