mobilisation pour l’apprentissage
prentissage
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3
“L’Éducation nationale va apporter sa contribution
de l’apprentissage”
au sein de l’Éducation nationale
pour encourager ces enseignants à
effectuer des périodes d’immersion
en entreprise ?
Nous avons engagé la reconstruction
de l’appareil de formation initiale et
continue des enseignants qui avait
été détruit par le Gouvernement
précédent. C’est un effort considérable
auquel j’attache une importance
toute particulière. Les concours de
recrutement du secteur de l’hôtellerie-
restauration sont à nouveau ouverts,
après une longue période de fermeture
qui s’est traduite par de fortes
tensions en matière d’encadrement.
Pour les enseignants des formations
et spécialités professionnelles et
technologiques, les écoles supérieures
du professorat et de l’éducation [ESPE,
NDLR] s’organisent pour fonctionner
en réseau. Par exemple, Toulouse et
Orléans-Tours se mobilisent pour
assurer des préparations aux concours
et des parcours qui incluent des stages
de terrain en milieu professionnel
au cours de la formation. Là encore,
l’appui des professionnels est essentiel
car il contribue à l’adaptation des
compétences des enseignants et à
leur pertinence en formation. C’est un
champ de collaboration permanent,
dans ce secteur tout particulièrement,
à l’occasion des périodes de formation
en milieu professionnel des élèves,
comme lors des événements qui
réunissent les professionnels et
l’école, par exemple dans le cadre des
concours, le concours général et celui
des métiers.
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La profession s’est engagée dans
la voie de la qualité, notamment avec
la labellisation des entreprises par
l’intermédiaire du permis de former.
Un an après sa mise en place, les
tuteurs et maîtres d’apprentissage se
sont-ils lancés dans cette formation ?
La labellisation des entreprises est une
démarche qui regarde la profession
et dans laquelle l’Éducation nationale
n’intervient pas. Cette démarche
qualité me paraît importante dans
l’intérêt de la formation des jeunes
et par conséquent dans celui aussi de
la profession, car c’est pour elle un
investissement. Je suis très intéressée
par des retours d’information sur ce
qui est véritablement entrepris.
4
Il y eu une baisse de 8%du
nombre de signatures de contrats
d’apprentissage en 2013. Pourtant,
l’apprentissage et l’alternance
associés au système scolaire
fidéliseraient les jeunes entrant dans
la filière. Comment comptez-vous
valoriser l’apprentissage enmilieu
scolaire ?
Sur la baisse des contrats
d’apprentissage, s’agit-il d’une
désaffection des jeunes pour cette
voie de formation ou d’une plus forte
réticence des employeurs à embaucher
des apprentis ? Quant à la fidélisation,
elle est contredite par les données
disponibles, car les taux de rupture
de contrats sont particulièrement
importants dans le secteur : près de
49 % de taux de rupture et plus de
38 % d’abandon. Ce sont les plus
élevés, tous secteurs confondus, et
ils frappent particulièrement les
formations de CAP. L’Éducation
nationale va apporter sa contribution
à l’effort de développement de
l’apprentissage, tel qu’annoncé par le
président de la République dans le
cadre de la grande conférence sociale
de juillet dernier. Avec un objectif de
50 % supplémentaires, les effectifs
d’apprentis dans les établissements
publics locaux d’enseignement
devraient passer de 40 000 à
60 000. Le secteur de l’hôtellerie-
restauration devrait y prendre sa
part. Il s’agit d’abord de privilégier
la complémentarité des voies de
formation et de permettre aux jeunes
de choisir celle qui leur paraît la mieux
adaptée, y compris en alternant les
parcours. Les campus des métiers et
des qualifications qui sont en cours
de développement, avec de beaux
projets dans le secteur de l’hôtellerie-
restauration, devraient y contribuer.
La première partie de cet entretien a été publiée
dans
L’Hôtellerie Restauration
n° 3412. Pour la retrouver :
ou flashez ce QR code
Najat Vallaud-Belkacem
,
ministre de l’Éducation
nationale :
“La mise en œuvre du parcours
individuel d’information va permettre d’opérer
des liens entre l’école et la vie réelle.”
Les apprentis de l’UFA René Auffray et Ferrandi à l’Élysée
UNE
PRIME DE 1000 €
POUR LES ENTREPRISES DE MOINS DE 250 SALARIÉS
Lors de cette même journée,
François Hollande
a
fait un nouveau geste en faveur des entreprises : il a
annoncé aux acteurs du secteur que celles de moins
de 250 salariés recevraient une prime de 1 000 €
à chaque fois qu’elles recruteraient un apprenti. La
mesure, telle qu’elle avait été présentée le 8 juillet par le
Premier ministre, ne prévoyait cette prime que pour le
premier apprenti embauché et pour les entreprises de
moins de 50 salariés. Celles de moins de onze salariés
pourront cumuler cette prime avec celle de 1 000 € à
laquelle elles ont déjà droit. Attention : cette prime sera
accordée “
sans condition pour cette rentrée”
et entre
en vigueur
“dès le 1
er
septembre”,
mais elle ne sera
prolongée la rentrée prochaine que pour les entreprises
des secteurs
“ayant signé un accord de branche.”
Les apprentis en BTS 2
e
année
hôtellerie-restauration option B
(arts culinaires et arts de la table
et du service) du CFA académique
en mouvement de Clichy (92)
- hébergé au sein du lycée René
Auffray - et l’école Ferrandi (Paris,
VI
e
) ont eu le privilège d’être choisis
pour préparer et servir le buffet
déjeunatoire à l’Élysée. La veille, les
apprentis cuisiniers s’affairaient
déjà dans les cuisines du palais
pour la mise en place en présence
du chef et MOF
Guillaume Gomez
.
“
C’est une belle expérience pour
ces jeunes. Après le déjeuner, ils
ont fait une visite de l’Élysée, et ont
été salués et complimentés par le
président de la République. Une
journée unique où ils en ont pris
plein les yeux
”, conclut
Jean-René
Vogler
, chef de travaux du lycée
René Auffray.
© PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
Trop peu
d’apprentis pour
François Hollande
Selon le président de la République,
“
Il y a environ 420 000 jeunes qui
sont en parcours d’alternance ou
d’apprentissage, c’est trop peu. Si nous
comparons la situation de la France en
termes d’alternance et d’apprentissage,
par rapport à de grands pays, nous
constatons qu’en Allemagne, un jeune
sur quatre est en apprentissage ; au
Danemark, un jeune sur cinq ; en France
un jeune sur huit ou dix”.