Le fait maison a la cote. Pas moins de 43 % de la consommation de sucre serait dédiée à la préparation des gâteaux et pâtisseries dans la cuisine des Français. Le recours aux surgelés et aux plats cuisinés sous vide n'est plus systématique. On recense plus de 1 000 nouveaux livres de cuisine publiés chaque année, avec des best-sellers qui dépassent le million d'exemplaires comme les Cakes de Sophie aux éditions Minerva.
Pas question cependant d'improviser. Si bien que les écoles de cuisine ne désemplissent pas. L'Atelier des chefs fait partie des précurseurs. "Lorsqu'en 2004 nous avons créé un cours de cuisine en trente minutes à 15 €, personne n'y croyait", se souvient Nicolas Bergerault, à la tête de L'Atelier des chefs avec son frère François. En 2012, l'enseigne compte 19 ateliers, dont un à Londres et un à Dubaï. Le 20e ouvre le 26 mars à Marseille. Les raisons du succès ? "Le fait maison est redevenu une activité valorisante, constate Nicolas Bergerault. Par ailleurs, cuisiner reste la façon la plus économique de se nourrir."
Les petits plats des grands chefs
Les étoilés, eux aussi, ont suivi la tendance. Ainsi Guy Martin dispense-t-il ses cours dans son Atelier parisien avec du matériel professionnel de pointe. Idem chez Anne-Sophie Pic, dans son école de cuisine baptisée Scook à Valence (26), au centre de formation d'Alain Ducasse (Paris, XVIe) ou à l'école Ritz Escoffier (Paris, Ier). Mais la concurrence est rude. Il faut donc se faire remarquer, dans les jurys d'émissions de télé, par exemple, voire se démarquer. À l'image de Luc Debove, chef pâtissier au Grand Hôtel du Cap-Ferrat (06). Meilleur ouvrier de France Glacier, il donne des cours particuliers, ainsi que des cours 'entre copines', 'entre maris' ou 'entre les membres d'une même famille'. "Je me cale sur les envies de chacun", déclare-t-il.
Plus audacieux, le chef Alain Cirelli a ouvert Le Purgatoire, rue de Paradis à Paris (Xe). Ici, on transmet sérieusement sans se prendre au sérieux. Alain Cirelli partage son savoir-faire appris chez de grands noms étoilés. Au Purgatoire, les cours de cuisine, d'oenologie et autres challenges culinaires ont lieu dans un espace doté d'une cuisine-appartement de 80 m² et d'une cuisine plus intimiste de 20 m². Des ponts sont jetés entre art contemporain et art culinaires, via des expositions et des performances.
Des cours dans un restaurant
Le fait maison attire de nouveaux profils, Nicolas Kalpokdjian, en est convaincu. Formé à l'Edhec Business School, puis dans une vingtaine d'hôtels en France et à l'étranger, il vient de créer Restolib'. Ce concept permet d'organiser des cours de cuisine, d'oenologie ou d'arts de la table dans un restaurant durant ses jours de fermeture. "Le propriétaire est certain de recevoir un loyer horaire mensuel, d'augmenter sa marge nette sur des jours ne générant pas de chiffre d'affaires, de bénéficier d'une page gratuite sur notre site internet présentant son établissement et de recevoir un nouveau flux de clientèle." Des arguments qui font mouche en temps de crise.
Publié par Anne EVEILLARD