Les croisières ne se font pas uniquement sur les mers. Avec 200 000 voyageurs en 2012, la compagnie strasbourgeoise CroisiEurope ne connaît pas la crise. "Selon des projections, nous serions déjà à + 6 % pour l'année 2013", annonce Axel Araszkiewicz, le responsable des relations extérieures de cette entreprise familiale fondée en 1976 par Gérard Schmitter. La clientèle à 60 % française plébiscite les fleuves comme le Danube ou le Rhin, mais la trentaine de navires de moins de 200 passagers qui composent la flotte viennent s'amarrer au coeur des villes et remontent des destinations plus lointaines comme le Douro au Portugal, le Pô en Italie, la Volga en Russie, le Mékong sur la péninsule indochinoise et même bientôt l'Irrawadi en Birmanie. "Il s'agit pour ces derniers de bateaux affrétés. Nous exploitons en outre un navire pour de la croisière maritime côtière : le MS la Belle de l'Adriatique et nous proposons des croisières en péniches avec un équipage de cinq personnes sur les rivières et les canaux", ajoute le responsable de la communication.
CDI annualisés de droit français
L'éloge du temps, les bateaux à taille humaine, des programmes pour les familles attirent de nouveaux publics : "Il n'est plus très rare de recevoir à bord des quadragénaires.". Les amateurs des transhumances fluviales, jeunes ou moins jeunes, ne regardent pas que les paysages : ils mangent et dorment à bord. "CroisEurope emploie 1 200 personnes dont 60 % d'hôteliers. Nous recrutons 400 collaborateurs par an, plutôt en février et mars avant la haute saison, souvent en CDD mais aussi parfois directement en CDI. Sur nos bateaux de 160 passagers, nous avons pour la partie hôtelière : cinq serveurs, un barman, trois personnes en cuisine - chef, second, plongeur -, une lingère et six hôtesses de cabine. Et si les salaires avoisinant le smic semblent peu attractifs, il s'agit de se pencher un peu plus sur ces CDI de droit français - droit belge pour les emplois sur le MS la Belle d'Adriatique. Car contrairement à des contrats 'offshores' qui se pratiquent dans le maritime, les salariés de CroisiEurope bénéficient de tous les avantages sociaux - retraite, santé, chômage… -, de récupération des heures de travail sur la base des 35 heures et sont nourris, logés et blanchis. Les postes sont mixtes, ouverts à des profils polyvalents et polyglottes. Les conditions de vie et de travail permettent rapidement à nos collaborateurs d'amasser un petit pécule et de faire carrière. Beaucoup de nos commissaires de bord ont commencé comme serveur ou animateur", conclut Axel Araszkiewicz.
Publié par Francois PONT